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Vidéo. Mobilité : Quels schémas pour le Maroc de demain ?
Les Débats de La Vie éco ont braqué les projecteurs sur les enjeux de mobilité. Une profonde réflexion est actuellement menée autour des schémas à adopter à moyen et long terme, aux niveaux national, régional et local, avec en ligne de mire, l’amélioration de la qualité de vie des citoyens. Compte-rendu.

«La mobilité est un sujet d’une très grande importance. Dans le nouveau modèle de développement, le transport fait partie des quatre services publics sur lesquels les citoyens ont exprimé une grande attente, avec la santé, l’éducation et l’accès aux loisirs», a d’emblée souligné le ministre du Transport et de la Logistique, Mohammed Abdeljalil, qui s’exprimait, jeudi 8 juin, en ouverture de la conférence organisée par La Vie Eco, sous le thème : «Mobilité et Connectivité : Quels Schémas pour le Maroc de demain» ?
Le sujet est complexe, et nécessite la résolution de plusieurs équations, a reconnu le ministre. «La mobilité doit être approchée d’une manière intégrée. Elle est directement attachée à la compétitivité économique et à l’aménagement du territoire», at-t-il expliqué.
Ainsi, la structuration de la mobilité doit tenir compte des spécifiés territoriales au niveau des mégapoles et des grandes villes, les petites villes et les provinces et les zones rurales, et le développement de ces zones se fera sur des horizons temporels différents.
L’accélération des travaux d’aménagement des territoires urbains et des zones rurales nécessitent, par ailleurs, des évaluations territoriales, et des comités interministériels, a préconisé le ministre, notant que la régionalisation avancée a ouvert la porte à de nouvelles approches pour la mobilité.
Il a, en outre, pointé du doigt le manque d’outils d’investissement, appelant à «un cadrage d’ensemble» de la thématique de la mobilité. Ce cadrage passe, selon Abdeljalil, par une perspective intégrée par rapport aux enjeux de l’économie, et l’orientation des leviers d’action, encore focalisés sur l’investissement public ou parapublic, vers le secteur privé et les partenariats public-privé.
Casa-Settat : 18 MMDH pour «révolutionner» le schéma de la mobilité
«La mobilité demeure une question délicate pour les Casablancais», a, de son côté, reconnu le président de la Région Casablanca-Settat, Abdellatif Maâzouz. Il a rappelé que la structuration de la mobilité fait partie des prérogatives des Conseils régionaux qui sont appelés à élaborer des schémas régionaux d’aménagement des territoires, tout en tenant compte de la dimension démographique, de l’aspect de l’urbanisation, de l’objectif de l’amélioration des niveaux de vie des citoyens et du développement économique de ces régions.
Il a, par ailleurs, estimé que le transport en commun risque de ne représenter, dans les années à venir, que 20% voire 30% dans les meilleurs cas, au lieu de 50% aujourd’hui, appelant à davantage de coopération entre les autorités et les opérateurs de transport afin de détourner cette tendance du transport individuel vers l’adoption plus généralisée du transport public.
Et de souligner que la Région décaissera 18 milliards de dirhams lors des cinq prochaines années dans le but de révolutionner le schéma de la mobilité au sein de Casablanca-Settat. 11 milliards de dirhams serviront à développer le ferroviaire (RER) dans la région.
Le président directeur général du groupe CTM, Ezzoubeir Errhaimini, a mis en exergue la nécessité de diversifier les services de transport, de prolonger les réseaux ferroviaires et d’élaborer un modèle de développement du système de transport au Maroc.
Il a ainsi fait remarquer que le développement des projets d’infrastructures de transport exige la définition des rôles que va jouer chaque mode de mobilité, ainsi que des attributions des Régions afin de garantir une cohérence renouvelée de la mobilité.
Errhaimini a également mis en avant l’importance de la mise en place de mécanismes susceptibles de remplacer l’informel et de structurer et organiser les moyens de mobilité informels.
