Influences
Vidéo. Les séries marocaines s’exportent au Moyen-Orient
Une première ! La célèbre série marocaine «Bnat El Assas» est diffusée sur la chaîne émiratie Sharjah TV, en doublage. C’est un tournant que de voir les séries marocaines si facilement exportables.

Au lieu de notre Darija, Dounia Boutazout, Aziz Hattab et tous les acteurs, parlent désormais le langage syrien, ou disons mésopotamien, puisque c’est à peu près le même en Syrie, au Liban, en Palestine et en Jordanie. Cette «Lahja» syrienne est aussi le langage coutumier des séries doublées dans les pays du Golfe.
Pour un Marocain c’est un tournant que de voir les séries marocaines si facilement exportables. Car cela prouve que le principal obstacle c’est le problème de la langue. Les séries nationales s’exporteraient beaucoup mieux si elles sont doublées de la même manière que les séries turques ou sud-coréennes, dans d’autres langues. Car côté scénario et interprétation, les Marocains sont allés très loin, notamment en ce qui concerne les productions de séries dramatiques. Une production qui déplairait au téléspectateurs locaux risque fort bien de cartonner sous d’autres antennes. De plus, c’est à travers la concurrence que l’on peut vraiment se faire une place dans cet immense univers. En tout cas les débuts semblent très encourageants.
Depuis quelques jours les réactions, très positives d’ailleurs, affluent sur les réseaux sociaux. Les frères dans les pays du Golfe, et dans le Moyen-Orient en général, qui connaissent assez la société marocaine aujourd’hui, seraient très réceptifs vis-à-vis du produit (audiovisuel surtout) made in Morocco pour en savoir le maximum possible sur la culture et les us et coutumes si riches et si diversifiés au Royaume millénaire, devenu encore plus présent grâce au Mondial du Qatar. C’est dire à quel point la chance est de notre côté pour foncer. Rien qu’avec les séries cultes de ces dernières années rien, on peut faire des ravages si elles étaient soumises au doublage et exportées. A titre d’exemples, même si le nombre est bien plus important, celles qui ont connu un succès ces dernières années à l’instar de Dounia Douwara, Redate Lwalida, Qadiyyat Al Omr, Hayna, Souk Dlala, Al Madi la yamout, Biya wla Bic, et la liste n’est surtout pas exhaustive…
Ceux qui ont un âge certain aujourd’hui se souviennent parfaitement comment les téléspectateurs marocains des années 1980 et 1990 étaient férus de tout ce qui est égyptien et connaissaient jusqu’au moindre détail la composition de la nourriture chez les égyptiens en ville ou en campagne, les habitudes, les traditions, les monuments, l’histoire, la géographie, la littérature, les fêtes de mariages, les funérailles, les noms et la situation personnelle de quasiment tous les artistes égyptiens, etc… Tout cela grâce à leurs séries (et films) télévisées qui envahissaient les foyers au grand bonheur des familles marocaines. Des titres comme Layali Al hilmiyya ou Al Mal wal Banoun résonnent toujours dans les têtes, même après une trentaine d’années.
