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Aux USA, le Maroc fait l’unanimité

Depuis le début de l’année, deux délégations de parlementaires américains se sont rendues au Maroc. Elles sont formées par des élus républicains et démocrates et portent le même message.

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C’est la deuxième délégation de parlementaires américains qui se rend au Maroc en l’espace de six semaines. Et dans les deux cas, il s’agit de délégation bipartisane. C’est un détail qui prend tout son sens. De ces visites, celle des Congressmen, la deuxième semaine de janvier, et celle en début de cette semaine des sénateurs, il ne ressort rien d’extraordinaire. Dans les deux cas, il a été question de «relations solides» entre les deux pays, d’une «amitié de très long terme» et d’entretenir et développer davantage la volonté des deux parties à «continuer à travailler pour la paix dans cette région (Ndlr. Afrique du Nord), étant donné le leadership continu du Maroc en Afrique du Nord et à travers l’Afrique dans son ensemble».
Il a également été question de coopération bilatérale «pour faire face, ensemble, à un large éventail de défis régionaux et internationaux» tout comme du partenariat bilatéral «sur une panoplie de questions de sécurité, en particulier la lutte contre le terrorisme». Un partenariat, faut-il le rappeler encore une fois, consacré par la récente visite dans notre pays du patron du FBI. Ce sont les éléments qui reviennent dans les déclarations des membres des deux partis, congressistes et sénateurs. Cela prouve, s’il en est encore besoin, qu’il y a unanimité entre les deux principaux partis politiques, démocrate et républicain, sur la politique étrangère des états-Unis vis-à-vis du Maroc.
Ce qui est d’autant plus vrai dans le contexte actuel d’après-signature de l’Accord tripartite de décembre 2020. Les membres de la délégation du Sénat se sont d’ailleurs arrêtés sur le «réchauffement des relations du Maroc avec Israël», soulignant que ces relations «créent déjà de nouvelles opportunités de paix et de prospérité». Pour résumer, et comme l’a souligné le sénateur républicain, Lindsey Graham, «les membres des deux partis considèrent le Maroc comme étant une force stabilisatrice dans une région instable». Pour lui, le Royaume «se distingue comme une force stable pour le bien».

Appui diplomatique
A une autre époque, ce ballet diplomatique aurait pu être considéré comme le fruit d’une action de lobbying, ce qui est tout à fait légitime et légal d’ailleurs, pour soutenir la position du Maroc lors de l’examen, en avril, du dossier du Sahara au Conseil de sécurité. Ce n’est plus le cas. Ce que l’on peut retenir, du moins, de ces deux visites, c’est qu’elles interviennent au moment où le Royaume fait l’objet d’une campagne de dénigrement au Parlement européen et dans les médias français. La fameuse, et du reste très hostile, résolution du PE a été votée le 19 janvier. Et elle n’a pas manqué de faire réagir des analystes politiques outre-Atlantique. C’est le cas de l’ancien congressman américain, Michael Flanagan, qui a soutenu, dans une tribune publiée dans les médias américains, que «nous devons considérer qu’une attaque diplomatique contre le Maroc est une attaque contre la relation États-Unis-Maroc et notre intérêt stratégique commun en Afrique du Nord et au Moyen-Orient». Tout est dit. On notera également que la visite des sénateurs américains dans notre pays intervient concomitamment avec le vote, à l’Assemblée générale de l’ONU, d’une résolution qui exige le départ inconditionnel de toutes les troupes russes du territoire ukrainien. Une résolution pour laquelle le Maroc a voté favorablement.
Le Royaume qui a, jusque-là, préféré évoluer sur un terrain neutre, refusant de prendre part au vote, ce qui est différent de s’abstenir de voter, s’est franchement rangé du côté des pays occidentaux, à leur tête les états-Unis. Cela au moment où, en s’abstenant de voter, l’Algérie voisine maintient son soutien implicite à la Russie, et plus inquiétant encore, le Mali opère un virage en se rangeant clairement du côté de Moscou.