Faut-il avoir peur de l’Angerix B ?

«L’Angerix B est un vaccin utilisé à grande échelle et répandu dans le monde entier, et la vaccination contre l’hépatite B est devenue, aujourd’hui, obligatoire. Comme dans toute vaccination obligatoire, c’est l’Etat qui devrait prendre en charge les complications du vaccin, s’il est administré dans un établissement public. Maintenant, la paralysie qui a affecté est-elle une complication de la vaccination ? D’abord, l’acte de vaccination en lui-même ne peut pas provoquer de paralysie générale. Mais la vaccination est tellement étendue et utilisée que des maladies, circonstance du hasard, peuvent survenir sans aucune liaison avec le produit injecté. Il y a eu un âpre débat entre les scientifiques concernant l’implication de la vaccination contre l’hépatite B dans la survenue de la sclérose en plaques (une affection neurologique qui se manifeste par des déficits neurologiques et qui évolue par poussée). Des décisions de justice, à l’issue de certains procès, ont établi la relation et les victimes ont été indemnisées. Mais la communauté des médecins s’est rendu compte, par la suite, que la survenue de ces scléroses en plaques est tout à fait étrangère à la vaccination. Je crois que dans l’affaire d’Achraf, on est en présence du syndrome de Guillain-Barré, une inflammation des troncs nerveux radiculaires qui aboutit à une paralysie musculaire étendue, laquelle peut survenir au décours d’une stimulation immunitaire, notamment une vaccination, parfois sans rapport avec elle. Il m’est difficile de dire, dans ce cas précis, s’il y a un lien entre vaccin et paralysie. Cette dernière aurait pu se déclarer en l’absence de toute vaccination. En tout cas, le bénéfice tiré de cette dernière pour la population est hautement supérieur aux risques qu’elle pourrait entraîner»

Dr hicham benyaich
Service de médecine légale de l’hôpital Ibn Rochd, Casablanca