Culture
Timitar : dix ans et des dons abondants
Germé, en 1994, sur le terreau soussi propice aux lumières, Timitar s’est toujours montré au diapason des rencontres majeures. Retour gourmand sur la trajectoire exquise d’un festival-cordon bleu.

Il en est des cités comme des âmes qui les hantent : un coup de sort est susceptible de les faire effondrer. Autrefois, Agadir présentait le visage épanoui d’une ville ancrée dans son terroir, attachée à sa singularité et fière de ses amarres. Le tremblement de terre advenu le 29 février 1960 eut funeste raison de cet enviable allant.
Une secousse aussi brève qu’impitoyable, et voilà Agadir à terre, sous terre 5 000 morts, 2 000 sans-abri, une architecture unique enfouie sous les décombres, les traces d’une longue histoire, vaillante, orgueilleuse, frondeuse, effacées. L’ancien port de Santa Cruz du cap d’Aguer se transforma en champ de ruines. On voulait rebâtir la ville ; on en inventa une complètement dissemblable de l’originale.
Agadir possédait des atouts de poids : une lumière exceptionnelle, un climat à longueur d’année doux et des kilomètres de plage. On décida de les mettre à profit pour «accrocher» le touriste amateur de soleil, de bronzette et de trempette. Du coup, l’attachante cité, provinciale en son âme, se métamorphosa, à coups de béton armé, en une mégapole clinquante, fourmillant d’hôtels huppés, d’immeubles cossus et de villas luxueuses. Elle troqua son artisanat, brillant mais insuffisamment lucratif, contre l’industrie rentable, ses échoppes prisées contre des bazars rutilants, ses halkas, qui vibraient des rythmes du cru, contre des discothèques tapageuses.
Agadir forme un objet de fascination, en ceci qu’elle attire à proportion qu’elle révulse. Ses contempteurs claironnent qu’elle «ne possède aucun cachet». C’est sans doute à cause de ce stéréotype qu’elle a droit seulement aux dépliants touristiques, cependant que ses sœurs impériales (Marrakech, Fès, Rabat) ou nouvelles riches (Casablanca, Essaouira, Tanger) inspirent, elles, une littérature abondante, exprimée dans des beaux-livres, magnifiques autant que coûteux.
C’est dans le dessein de démontrer que le Souss est pétri de culture que Timitar a été conçu
Avancer que le Souss, entraîné par sa capitale, est trop porté sur l’argent-roi pour songer à se forger une âme, revient à répandre un cliché dénué de fondement. Car cette région n’a jamais égaré son âme, elle l’a entretenue, ainsi que le prouve une profusion de signes flagrants pour qui veut bien les reconnaître. A commencer par les gravures rupestres vieilles de 8 000 ans aux dires des paléontologues, donnant à voir un bestiaire composé d’autruches, d’antilopes, de girafes, lions et éléphants, saisis avec un réalisme prodigieux, ce qui tend à prouver que les premiers Soussis avaient la fibre artistique. Laquelle ne se dément pas dans l’architecture du Souss. Celle-ci s’illustre par la distinction et l’élégance de ses contours, mais aussi par la modestie des matériaux employés, la pierre, la terre et le bois, à telle enseigne qu’elle inspira au chef de file des orientalistes, Jacques Majorelle, des compositions admirables exécutées notamment à Taourirt. Les agadir, dont le plus vieux (XIIe siècle) se trouve à Amtoudi, sont les vestiges d’une époque émaillée de guerres, d’invasions et de pillages, où il valait mieux dérober ses biens à la tentation. Aussi, chaque famille mettait-elle à l’abri ce qu’elle avait de précieux, bijoux, parchemins, testaments et récoltes dans des chambres gardées par une sentinelle au-dessus de tout soupçon. Ils étaient construits en pisé, pierre et bois de palmier. En revanche, leurs portes s’imposaient au regard grâce à leur bois sculpté et leur incrustation de fer, bois et cuivre. En ces temps belliqueux, les demeures gagnaient à se convertir en forteresses inexpugnables, autrement dit en ksour. Pour en élever un, on rivalisait d’ingéniosité. Preuve par Talaint, Assa (la ville aux 366 marabouts), Tagadirt, Aït Rahhal, Tizgui, Fam El-Hisn, Tagouigalte…, où se dressent des ksours littéralement magnifiques, témoins d’un art consommé de la fortification, qui culmine dans la construction des casbahs superbement incarnées par Taroudant. Entourée de remparts, la cité saadienne offre ses murailles crénelées de 7 km de long, qui replongent tout droit dans la guerre sainte livrée par les Saadiens aux Portugais installés à Agadir.
Mus par le désir de rendre justice à un terroir inconsidérément blâmé, la Région Souss Massa Drâa et la wilaya d’Agadir envisagèrent la création d’un festival destiné à mettre en lumière les enchanteresses facettes de l’âme soussie. Timitar, telle fut l’éloquente enseigne dont se para le nouveau venu. Pour ceux qui n’en appréhendent pas la signifiance, le vocable équivaut à «signes». Il a été sélectionné pour son évocation d’un trait dominant du Souss : sa surabondance de signes. Signes et symboles se poussent, s’incrustent, irradient, parcourent comme des leitmotiv fibules, ceintures et diadèmes, en or, argent ou cuivre, dont s’embellissent les femmes berbères. Leur présence est obsessionnelle au fil des tapis (tels ceux de la plaine de Taznakhte, d’un jaune étincelant rehaussant les motifs géométriques et qu’elles dédient à leurs amoureux), dans le maquillage qui leur donne un éclat certain, dans les tatouages qu’elles portent, dans les coiffes dont elles se couvrent le chef. Les hommes ne sont pas en reste, ils brandissent des sabres et des poignards sculptés de signes et de symboles. Et l’on se retrouve parmi un territoire de signes qui happent le regard, et aussi forcent l’admiration à l’endroit de ces artisans soussis, virtuoses du bois, du métal, des matériaux.
La deuxième édition a été la réplique heureuse de la première
Si elle relève de l’esprit, la musique n’est pas uniquement un mécanisme créatif en mesure de traduire les idées abstraites, elle est surtout un instrument efficient d’expression de l’âme. C’était en vertu de cette conviction que les concepteurs de Timitar avaient parié sur la musique pour accomplir l’office d’extérioriser l’âme soussie. D’autant qu’elle serait dans son élément, parmi un contexte qui lui est acquis. De fait, le Souss est la patrie de l’ahouach, entendu comme une danse collective qui débute par une improvisation poussée en solo, d’une voix suraiguë (tahwasht). Le chœur la reprend, y répond, instaurant ainsi une sorte de joute verbale appelée lmsaq. Les musiciens, placés au centre de la danse jouent du bendir. Le rythme s’accélère, les danseurs se déplacent avec lenteur avec un léger balancement des épaules et des hanches… L’ahouach est une danse villageoise qui associe à la magie du rythme, la souplesse du corps, la sagesse du verbe et la générosité du geste. Elle comporte plusieurs variantes : à Imintanout, hommes et femmes y prennent part, à Ouarzazate, seules les femmes le dansent, les Haha pratiquent un ahouach exclusivement masculin et instrumental… Cette danse est concurrencée par de nombreuses congénères : Ihiyyaden (oulad Sidi Hmad ou Moussa), Tizwa, de Qalaat Mgouna (danse de l’abeille), Tissint (dialogue entre la virilité et la séduction), Aglâgal de Taliouine (danse de simulation guerrière). Mais dans les cœurs soussis, l’ahouach jouit d’une immense faveur, qu’elle partage cependant avec la musique des rwayes, ces poètes chanteurs itinérants dont on raffole dans cette partie du Maroc.
La valeur n’attendant pas le nombre des années, Timitar s’est distingué dès sa première sortie. A marquer d’une pierre blanche, se dirent les artisans de cette réussite exceptionnelle qui peinèrent à descendre de leur nuage. Pour autant, ils ne s’assoupirent pas sur leurs lauriers fraîchement cueillis. Conscients des insuffisances de Timitar, ils se mirent à rectifier le tir, apporter des corrections, de sorte que l’édifice ne s’ébranle pas à la moindre tourmente. C’est ainsi que le festival s’est constitué en association coiffée par Abdellah Rhallam, réputé pour son adoration du Raja. Au chapitre des nouveautés encore, la résolution de promouvoir les talents prometteurs ou montants. Dans cette vue, la scène Découvertes hip hop a été lancée afin de permettre à de jeunes rappeurs de démontrer leur art devant un large public. Rien d’étonnant, au fond, à ce que Timitar ait convaincu d’emblée. En effet, loin des empilages superfétatoires que distillaient nombre de festivals à vocation commerciale, il détonnait, dans le paysage ambiant, par sa radicalité. Tout passait par l’engagement et l’enchantement. La programmation mûrie par Brahim El Maznad, directeur artistique du festival pour la deuxième prestation de Timitar se présentait comme une mosaïque de musiques tantôt proches, tantôt lointaines les unes des autres. On passa allègrement du protest song au reggae, du rap trash aux lamentos. Les enamourés des rayssates, de la transe gnaoua et du rock mâtiné de funk étaient comblés d’aise. Il faut dire que Timitar se conformait à son ancrage spatial, car, au Souss, l’excluvisme n’est pas de mise, l’ostracisme non plus. L’engagement, Timitar II, peu porté sur la variété sirupeuse, y accorda un grand intérêt, en lui faisant la part belle. Dès l’ouverture, puisqu’il revint au Sénégalais Ismaël Lô d’ouvrir le bal.
Le groupe Oudaden qui prit le témoin jouit d’une popularité accrue dans le Souss. Force est de reconnaître que lorsqu’il monte sur scène, l’atmosphère se charge d’électricité. Ça pulsait, ça vibrait, rythmes endiablés et paroles percutantes à l’unisson. Tyrans, puissants, affameurs et empêcheurs de vivre dignement en prenaient pour leur grade. Lui succédant, Nass El Ghiwane tenaient à montrer qu’ils n’étaient pas des ringards, comme les mauvaises langues les qualifiaient. De fait, ce symbole de la rébellion porteuse d’espoir ne semblait pas pâtir de l’outrage des ans.
En alignant dans la même épreuve des valeurs indiscutables tels que Ismaël Lô, Oudaden, Nass Ghiwane, et aussi Mohamed Rouicha, le maître de loutar, Lotfi Bouchnak, la voix solaire ou Faudel, étoile incontestée du raï à l’époque, Timitar se «condamnait» à passer la rampe, s’affirmant comme un sérieux prétendant au podium de la course à l’excellence que se disputaient certaines villes emblématiques.
Le quatrième de cordée (il venait après Mawazine, les Musiques sacrées de Fès et Gnaoua d’Essaouira) n’entendait pas se faire surclasser par ses rivaux, en dépit de la modestie relative de son budget. Jusque-là, il tenait le coup et demeurait debout grâce à des arguments précieux, comme sa faculté de doser harmonieusement musiques ethnique, savante et populaire, son souci d’ouvrir aux mélomanes des horizons inconnus, puis le devoir de passer au révélateur quelques promesses artistiques. Pour sa troisième exhibition, Timitar composa un menu fédérateur, qui aurait fait penser à une fête de mariage où le DJ de service chercherait à faire danser les mouflets autant que les tontons et les mamies. Aux côtés des valeurs sûres -Oumou Sangare, Najat Atabou, Doudou N’Diaye Rose (l’orfèvre du jembé aux 42 enfants), Cheb Mami (l’éternel prince du raï) et d’une brochette de jeunes loups -H.Kayne, Fnaïre, Mikea, Binobin, Monsif-, on tombait nez à nez, cette année, avec la casquette à l’envers de Jimmy Cliff, les doctes hublots de Ammouri M’Bark et la tunique beige de Jil Jilala. L’actualité croisa la nostalgie. Ex-adolescents à l’aube des années 1970 et actuels teenagers ont pu communier, lors de la soirée d’ouverture, autour de ceux qui furent l’épine dorsale du reggae (Jimmy Cliff), de la chanson amazighe moderne (Ammouri M’Bark) et du chant protestataire marocain (Jil Jilala).
Un public merveilleux, aucunement sectaire, attentif à toutes les musiques
Ce merveilleux public, nullement sectaire, mais plutôt curieux de toutes les musiques, ne se fit pas faute de faire un bon accueil à Jil Jilala, qui n’en revenaient pas d’être si dignement reçus. Aussi, mirent-ils du cœur à l’ouvrage, retrouvant, comme par enchantement, leur splendeur d’antan. La foule était sous le charme, parfois captive, souvent active. Après Chamâa, vint, sous l’insistance d’un public survolté, Darat bina doura bissée à maintes reprises. Le bonheur de Jil Jilala restera un des moments les plus prenants du festival, illuminé davantage par une pléiade de femmes d’un calibre impressionnant : Cherifa Karsid, ancienne muse de feu Mohamed Rouicha ; Malouna Bint Meidah, nourrie au lait griot par les soins de son père, Mokhtar Ould Meidah, qui fit sensation avec sa chanson inédite, Casablanca, et, pour point d’orgue de la soirée destinée aux femmes, Najat Atabou, taquine à souhait, qui, pour chahuter la gent masculine, expliqua en chanson la Moudawana, ou encore Oumou Sangare, qu’on ne présente plus. Si l’on rappelle que Timitar III débordait d’attractions, entre autres, telles la présence de Mugar, spécialiste des mets à double saveur, en entrechoquant musiques amazighe et celtique, ou le retour sur scène du fameux Orchestre national de Barbès, avec ses pots-pourris décoiffants de chansons puisées dans le répertoire du populaire marocain, du chaâbi et de gnaoua, on conviendra que cette édition restera impérissable dans les annales du festival. Les prestations antérieures contenaient les germes d’un succès imminent, scellé par le 3e exercice, qui vit Timitar effectuer un décollage parfait. Désormais, il fallait maintenir le cap et éviter de ne pas se dérouter. D’autant plus que la presse lui avait signé un certificat de bonne conduite. Ainsi Le Monde, du 18 juillet 2006 : «Plus de cinquante groupes se sont succédé cette année. Des chanteurs, des musiciens amazighs toujours très attendus, mais surtout une palette impressionnante d’artistes extérieurs faisant de ce festival le plus important rendez-vous des musiques du monde au Maroc». Au demeurant, les motifs d’engouement ne manquaient pas. Au premier chef, le pari affirmé, et tenu, de ne pas céder aux caricatures mercantiles du genre, qui consistaient à miser sur n’importe quoi, pourvu que cela flattât le goût du public. Afin de contourner cet écueil, Timitar s’imposait le devoir de fuir le tout-venant. A cette conduite, le directeur artistique, Brahim El Mazned, ne dérogeait jamais, contre vents et marées. En 2007, Timitar fut profus en concerts électrisants, riche en artistes époustouflants.
Au Ve acte, Timitar fit appel à des emblèmes générationnels : Lemchaheb qui, dans le sillage de leurs aînés ghiwanis, bouleversèrent les canons de la chanson marocaine, Oudaden, auquel a été dévolu la redoutable tâche de finir le festival en beauté ; Youssou N’Dour, ténor de la world music, Alpha blondy, fine lame du reggae africain, Izenzaren, inventeurs du protest song berbère ; Rokia Traoré, la Malienne au son unique ; Salif Keita, le céleste albinos auteur de Papa ; Khaled, rénovateur du raï, auquel il greffe de larges doses de jazz et de pop ; Marcel Khalifé, barde à la barbe chenue qui tient les Marocains par le bout du cœur, au point qu’ils répétaient à tue-tête ses airs et ses chants ; Najat Atabou, voix séraphique surgie des hauteurs ; Idir, chantre de la rébellion sous le masque d’un Pierrot Lunaire… Il ne fait pas l’ombre d’un doute que c’est le savant dosage d’artistes familiers du grand nombre (Khaled, Khalifé, Oudaden, Atabou, par exemple) et de musiciens qu’il découvrait (Salif Keita, Rokia Traoré…) qui a été la clé de la réussite de Timitar V, qui nous a agrémentés de moments tour à tour poétiques, trépidants, jubilatoires.
La recette éprouvée fut reconduite avec bonheur l’année suivante. On eut droit, pendant cinq jours, à une orgie de sons, de rythmes et de voix, dans les trois lieux consacrés du festival place Al Amal, Théâtre de verdure, scène Bijaouane. Timitar a mitonné, à l’attention de ses hôtes, un plat consistant, forme de saveurs connues (Samira Saïd, Cheb Bilal, Hamid El Kasri, Hadda Ouâki, Rachida Talal, Sahara Génération, Mazagan, Casa Crew) et de fumets inhabituels, émanant du Brésil (Carlinhos Brown, Benjamin Toubkin Quartet), de la Colombie (Gaiteros de San Jacinto, La 33), de l’Algérie (Allawa), de la Jamaïque (Max Roméo & The Charmax Band), de la Guinée (Sekouba Bambino & Bouré Band), de l’Ouzbékistan (Ensemble de maqam Ouzbeck). En somme, la VIe édition nous offrit une balade à travers les paysages musicaux, d’où nous sommes sortis heureux.
Pour l’anniversaire de Timitar, une tablée de têtes d’affiche couronnées
Dès lors, les 7e, 8e, 9e éditions se posèrent comme les répliques presque exactes de la 6e, hormis les artistes qui, souvent, se substituaient les uns aux autres. En juillet 2013, Timitar devait fêter ses dix ans. Une date symboliquement importante, qu’il conviendrait de célébrer dignement, sans mégoter, mais aussi sans excès ostentatoire. El Mazned se met derrière ses fourneaux et songe à la cuisine sonore la plus idoine en la circonstance. Le personnage fait figure d’atypique dans ce métier. Il refuse de se compromettre, n’abdique pas ses principes, et brandit ses convictions tenues au poing comme pour la chasse au faucon. Mais personne ne met en doute son savoir musical ni son talent de concepteur d’événements artistiques.
Au terme d’une réflexion interminable, la lumière a jailli. Ce sera une ribambelle de têtes d’affiche : Kenny, Fatima Tabaamrant, Latifa Raafat, Idir, Oudaden, Marcel Khalifé, Majida El Roumi, Hoba Hoba Spirit, Fnaïre, Ahmed Soultan, Ismaël Lô, Khaled, Nass El Ghiwane, Nolwenn Leroy, The Original Blues Brothers Band, dont un certain nombre s’est déjà produit à Agadir, ce qui ne préjuge aucunement de la qualité du spectacle, parfois, c’est le contraire qui advient. L’essentiel est dans la nature de la musique jouée, souvent, ici, une musique de joie, de générosité, portant en elle une part de spiritualité, par laquelle on peut imaginer que s’expriment la terre, le feu, l’air et l’eau. L’essentiel réside aussi dans ce rassemblement d’ethnies, de sociétés, de musiques, de rythmiques, de rivages proposé par ce banquet sonore, à l’occasion de cet anniversaire qui fut, de bout en bout, un bonheur d’expression musicale.
