Culture
FIFM. Faouzi Bensaïdi : «Le travail d’acteur est minimisé face aux célébrités des réseaux sociaux»
Le réalisateur s’est livré autour d’une table ronde, sans langue de bois, sur son hommage, sur cette jeune génération de réalisateurs, sur les acteurs amateurs, sur le financement du cinéma. Confessions.

Faouzi Bensaïdi, 25 ans de carrière dans le cinéma et un hommage des plus magiques dans ce Palais des congrès lors du Festival international du film de Marrakech. Une reconnaissance à laquelle ont assisté les grands noms du cinéma marocain et une Étoile d’Or remise par son épouse Nezha Rahil. «Je n’ai pu réaliser mon premier court métrage qu’à l’âge de 30 ans. C’était une deuxième naissance pour moi. Par un simple calcul, mon âge de cinéma est de 25 ans», a déclaré Faouzi sur un ton mi-taquin, mi-humble.
C’est après 25 ans de cinéma tout de même qu’il a reçu son hommage. Faouzi le prend bien. Lors d’une table ronde, il s’est confié : «Il y a des artistes qui sont partis, sans jamais avoir de reconnaissance. On vit beaucoup des périodes de doute, de perte d’espoir, de douleur, surtout quand on espère une carrière à un film, qu’il ne l’a finalement pas. Quand un moment comme celui-ci arrive, il faut l’accueillir avec bonheur». Pour lui, il vaut mieux une carrière qui est reconnue par le temps qu’une reconnaissance qui n’est pas durable.
Sa vision du cinéma et ses films réalisés font certes partie de la fiction, mais avec une dimension sociale parce que, à son avis, le cinéma ne doit pas porter de messages, à moins que cela soit un cinéma de propagande ou une commande. Et celui-là, il disparait rapidement et ne résiste pas au temps.
Par ailleurs, Faouzi reste très partagé sur la manière de faire de certains professionnels concernant les castings sauvages. «Il est vrai que le rendu final est bon, même si on fait appel des fois à des célébrités sur les réseaux sociaux, pour capitaliser sur les followers», ajoute le réalisateur. Mais, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un métier, à part entière. «Il ne faut pas minimiser le travail d’acteur et je sais que les professionnels se plaignent des fois de ce choix», conclut le professionnel du cinéma marocain.
