Culture
Des stars aux rythmes du monde à Mawazine
La 14e édition du Festival Mawazine rythmes du monde touche à sa fin. Avec des centaines de milliers de spectateurs par jour, le succès du festival n’est plus à prouver.

Nous voilà en fin de course pour Mawazine. À peine entamée, la 14e édition du festival a fait des émules avec un spectacle d’ouverture à couper le souffle… des conservateurs. Mais tout au long du festival, ce fut le défilé de rêve pour les mélomanes de tous bords : super stars, étoiles montantes, divas intemporelles, bêtes de scène et même des chanteurs légèrement tombés dans l’oubli, en plus d’un menu découverte pour les fins gourmets et les assoiffés d’ailleurs. Y en a eu pour tous les goûts.
Si le choix du spectacle fut vite tranché pour certains, un grand nombre de mélomanes scrutait avec frustration le programme en espérant pouvoir reporter Yuri Buenaventura pour voir Pharell William ou décaler Barbara Hendrix de Placebo, afin d’en savourer les deux. Mais Mawazine est ainsi fait…
Show devant !
Faut-il le préciser ? C’est la scène OLM Souissi qui a attiré le plus de spectateurs. Et pour cause. C’est la scène où l’on peut avoir, à quelques centaines de mètres (quand même), ces stars qui évoluent à des années-lumière. Et c’est donc Jennifer Lopez qu’on a pu voir en ouverture. La super star dans toute sa splendeur s’est déchaînée sur scène. À part quelques sourires qui anticipaient des réactions d’effarouchement, aujourd’hui habituelles, les 160000 spectateurs présents ne semblaient aucunement incommodés par la tenue ou la chorégraphie de J-Lo. Pharell Williams a fait mieux : 180000 spectateurs! Un spectacle qui semblait étonner le chanteur lui-même. Si sa prestation manquait un peu de punch au début, il se rattrapa avec son tube planétaire Happy, en invitant des enfants sur scène. On aurait continué à oublier le phénomène de Sean Paul si Mawazine ne l’avait pas invité. Le roi du ragga a tout juste rappelé qu’il trônait toujours sur le genre. 120 000 festivaliers étaient là pour acquiescer. Loin cette fois de l’OLM, on a vu les P-square inviter les délurés du Barbapappa et même participer à la choré de 7eklili Nifi. Le groupe nigérian a fait sensation avec ses tubes rythmés et colorés qui ont pour la plupart percé mondialement.
Si près des étoiles
Parmi les grands moments du festival, ceux qui donnent à entendre les stars internationales. Lors des différentes conférences de presse, les beaux parleurs se distinguent des spontanés, les sûrs d’eux des «soupe au lait». Parmi ces derniers, Majda Roumi, qu’il vaut écouter chanter que parler. Piquée par une question sur son soutien à Bachar El Assad, la grande artiste, connue pour son engagement politique, verse dans un nationalisme agaçant, sous les applaudissements de ses compatriotes.
Heureusement qu’au théâtre Mohammed V, sa voix mélodieuse a cet effet magique qui vous transporte dans les dédales de la mémoire, lorsque Koun Sadiqi était la chanson de vos premiers soupirs et Kalimate l’hymne de l’amour… Lors de cette même conférence, on apprend, en filigrane, que son Altesse royale la Princesse Lalla Salma fait du lobbying pour la chanson marocaine. Elle aurait suggéré à Majda Roumi de faire des duos avec des groupes marocains.
Barbara Hendrix, elle, a de l’assurance à revendre. Dès l’entrée de jeu, elle intimide l’assistance avant de les détendre par une blague. La diva soprano fait un joli topo sur l’histoire du blues contestataire qui, racontant la vie ordinaire, a accompagné et même servi la lutte des Noirs dans l’Amérique de Luther King. Le jeune DJ suédois Avicii s’est montré, quant à lui, très affable et avec ses interlocuteurs et avec le jeune prodige DJ Mickael Ace, lauréat du concours Master DJ de Hit Radio à l’âge de 14 ans. Un trait de caractère à la mesure de son talent qui a réussi à attirer 200 000 personnes sur la scène de l’OLM Souissi !
