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Culture

Andalussyat 2012 : art et préservation

N’oubliez pas de faire un saut à  Dar Al Ala pour récupérer vos invitations : Andalussyat, c’est de la bonne musique arabo-andalouse pour bercer agréablement vos soirées, jusqu’au 22 décembre.

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Andalussyat 2012 12 05

Vous êtes accros aux «tubes planétaires» ? Vous vivez pratiquement sous perfusion artificielle (c’est le cas de le dire) de refrains mondialement acclamés, massivement cliqués, «Likés», téléchargés, partagés ? Navrée de vous l’annoncer comme ça, tout de go, mais Andalussyat n’est pas du tout fait pour vous. Ici, c’est le temple sacré de l’authentique musique andalouse. Et ce panthéon du melhoun n’admet, dans ses couloirs sertis d’arabesques, que les puristes et les mélomanes. Pas mal de nostalgiques donc, à commencer par le président de cette 9e édition du festival, qui soupire de lassitude chaque fois qu’il entend, dans son autoradio, ce «prêt-à-écouter international», ces platitudes musicales périssables presque aussi vite que vos yaourts brassés, ces «ritournelles» qui en chassent d’autres du même acabit et ainsi de suite jusqu’à la fin de la radiodiffusion et des vidéos Youtube (autant dire jamais).

«On est bien loin de la richesse et de la complexité de la musique arabo-andalouse qui est non seulement un art mais aussi une école de la vie», poursuit Hamid Raji dans un éditorial vibrant, présentant l’esprit d’Andalussyat 2012 : préserver un art et une tradition musicale certes en perte de vitesse auprès de la jeunesse, mais encore loin de sombrer dans les abîmes de l’oubli. «Fortement enracinée dans notre inconscient collectif, la musique andalouse est aussi et surtout un art vivant», martèle M. Raji, qui vous a concocté, avec l’équipe organisatrice de l’association des amateurs de la musique andalouse du Maroc, un joli programme à Casablanca, Rabat et El Jadida.

Ainsi, vendredi 30 novembre, il ne faut surtout pas louper les concerts du Mégarama de Casablanca, où se produit une compagnie portugaise de danse contemporaine ainsi que l’orchestre feu Brihi en fusion avec celui de Meknès. Samedi 1er décembre, c’est au théâtre Afifi d’El Jadida que se dérouleront les festivités, tunisiennes cette fois-ci, avec des artistes comme Fouad Balhaj Youssef, Wajdi Mzali et Hayat Jabnoun. Enfin, samedi 22 décembre au Mazagan d’El Jadida, le chanteur syrien à la voix divine, Badr Rami, accompagnera l’orchestre de musique classique de son pays.

Et ce n’est pas fini, car on ne fait pas que chantonner à Andalussyat, on y discute aussi à bâtons rompus : la poésie dans le melhoun, la problématique de la transmission, la musique andalouse entre «les impératifs des conservateurs» et «la pression des réformateurs», autant de sujets qui seront passionnément débattus au QG de l’association : Dar Al Ala, au quartier casablancais des Habous. Un programme qui «nous apportera ce supplément d’âme que seule la musique arabo-andalouse peut créer». Parole de président.