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Hybride et électrique peinent à se frayer leur chemin !
La demande est portée par les voitures hybrides dont les ventes sont passées de 1886 unités en 2019 à 4196 en 2021. Moins plébiscitées, 267 voitures électriques ont trouvé preneur. L’Exécutif étudie la mise en place d’un dispositif bonus/malus en fonction des émissions de CO2.

La mobilité verte est encore à ses balbutiements au Maroc. Selon les chiffres de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), les voitures à motorisation alternative (hybride et électrique) pèsent 3,2% du marché. A y voir plus clair, en 2021, les ventes de voitures vertes ont progressé de 145% par rapport à 2019. Ceci est dû essentiellement à la hausse de la demande des voitures hybrides dont les ventes sont passées de 1886 unités en 2019 à 4196 en 2021. Les voitures électriques demeurent moins commercialisées, puisque seules 267 unités ont été vendues en 2021.
Sur ce segment, c’est la “Citroën Ami”, modèle fabriqué à l’usine Stellantis à Kénitra et qui procure jusqu’à 70 km d’autonomie, qui dame le pion au reste des marques. Quant aux voitures hybrides rechargeables, la demande a augmenté de façon notoire, vu que 421 véhicules ont été vendus en 2021, contre 139 en 2020 et 89 en 2019. Pour les professionnels, ces statistiques dénotent d’un début d’adoption de la part des consommateurs, tout en affirmant que la part de marché de l’électrique reste très modeste. Pour des marchés matures dans la mobilité verte, par exemple en Europe, plus de 20% du parc est constitué de véhicules à motorisation alternative.
Qu’est-ce qui explique, donc, cette réticence des automobilistes marocains à aller vers de telles motorisations ? A en croire les opérateurs du marché, le principal frein est celui du coût. Aujourd’hui, l’offre des voitures électriques demeure hors budget du consommateur ordinaire, qui préfère un véhicule diesel ou essence, puisque ça lui coûte évidemment moins cher. Vient ensuite la barrière culturelle. En effet, le consommateur marocain n’est pas encore prêt à adopter un véhicule électrique pour des raisons strictement écologiques. A cela s’ajoute le problème de l’offre qui reste peu développée. Cette raison est liée à un autre facteur, en l’occurrence la rareté des bornes de recharge rapide sur le réseau routier national. Il en existe 80 au Maroc, dont le tiers n’est quasiment pas opérationnel, selon l’AIVAM. La majorité des bornes se trouve dans l’axe Tanger-Marrakech. Selon la profession, pour relever le défi, il faut passer à l’horizon de 2025 à 1000 bornes. Se contenter de 100 ou 200 bornes à l’échelle nationale n’est pas suffisant puisque l’autonomie des voitures électriques reste faible et il faudra des années pour qu’elle puisse augmenter.
Pour booster le marché des voitures alternatives aux motorisations thermiques, la solution appartient à l’Etat qui pourra intervenir par des incitations et des subventions pour pouvoir accélérer la transition vers la mobilité durable et faire en sorte que les prix soient plus abordables. Du côté de l’Exécutif, le sujet des incitations pour la mobilité verte est érigé en priorité. Le ministère du Transport et de la logistique étudie sérieusement la possibilité de la mise en place d’un système bonus/malus en fonction des émissions de CO2 ( une sorte de prime accordée par l’Etat aux véhicules les plus économes en énergie), selon le chef de la direction de la réglementation. Cette mesure pourrait entrer en vigueur en 2024.
