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Automobile. Hybrides et électriques : Valent-elles leur surcoût ?
Plus chère d’au moins 30% que leurs équivalentes à moteur thermique, les voitures électrifiées nourrissent de belles promesses : celles de réaliser des économies substantielles à chaque trajet. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Éléments de réponse…

Bien qu’elles ne représentent qu’une infime part de marché sur les ventes du neuf (moins de 2%), les voitures électrifiées (hybrides, hybrides rechargeables et 100% électriques) sont plus que jamais d’actualité. Si les modèles hybrides ont été introduits et popularisés par les labels japonais (Toyota notamment), c’est du côté des marques premium que les hybrides rechargeables (ou plug-in hybrid) et les véhicules à l’électrification plus poussée ont fait leur apparition sur le marché. Les marques BMW (i4, iX, i7), Porsche (Cayenne e-Hybrid, Panamera e-Hybrid, Taycan) et Audi (e-Tron) ont dégainé en premier sur le 100% électrique, bien avant l’arrivée de la petite Dacia Spring qui revendique aujourd’hui le statut de 5 places la plus accessible parmi les autos full-electric.
L’hybride plus intéressant que le diesel
Or, qu’il s’agisse d’un véhicule hybride, hybride rechargeable ou 100% électrique, le surcoût s’avère considérable par rapport aux véhicules thermiques. Au passage, il faudrait d’abord rappeler et souligner que si ce sont les labels premium qui s’y sont collés en premier, c’est justement parce qu’il leur est possible d’aboutir à une proposition commerciale capable de convaincre les acheteurs, du fait d’une exemption de la taxe de luxe.
Du coup et si l’on prend pour exemple le X5 de BMW, en motorisation diesel 30d et en finition haute (Pack M), son prix TTC est de 940.000 DH, alors que dans sa version hybride rechargeable 45e et également en finition Pack M, il s’affiche à 1.035.000 DH, clés en main. En appliquant le 15% de la taxe de luxe à ladite version diesel, le tarif (clés en main) du X5 30d PackM grimpe à 1.032.000 DH.
Entre l’exemption de la taxe de luxe, de la vignette annuelle et les économies rendues possibles par le biais d’une consommation pouvant chuter à 1,7 l/100 km, le X5 hybride rechargeable 45e s’avère nettement plus intéressant que son équivalent diesel. Cela bien des managers plus smarts qu’éco-responsables l’ont compris et ont adopté des modèles hybrides rechargeables.
L’électrique, très économique à l’usage
Du côté des propulsions 100% électriques, le surcoût n’est pas si conséquent par rapport à un véhicule hybride rechargeable, comme on peut le voir sur la gamme e-Tron d’Audi. Dans sa version 55 S-line (446 km d’autonomie), le SUV e-Tron s’affiche à 1.050.000DH, propose les mêmes avantages fiscaux que son rival hybride rechargeable de la marque à hélice, mais assure encore plus d’économie à l’usage au vu de son autonomie et du coût minime des recharges en électricité. D’ailleurs, c’est précisément ce coût d’usage qui justifie amplement un surcoût d’environ 30% entre la Dacia Spring et un véhicule similaire à moteur thermique.
Au moment où il faudra compter entre 700 et 1.000 DH en budget mensuel de carburant pour un petit SUV diesel, la petite roumaine électrique ne consommera, elle, qu’un peu moins de 250 DH d’électricité par mois pour un usage urbain équivalent. En fait, qu’elle soit hybride rechargeable ou 100% électrique, l’automobile électrifiée sera surtout amortie dans le temps (au moins 6 ans) et à coup de kilométrages parcourus.
Quant aux hybrides simples (ou autos rechargeables) comme ceux proposés par Toyota (Yaris, Corolla, CH-R, Rav4…), Honda (Jazz, Civic, HR-V, CR-V) Kia (Niro, Sportage, K5, Sorento), Hyundai (Elantra, Kona, Tucson, Sonata…) et désormais Renault (Arkana), MG, ainsi que d’autres labels généralistes, l’économie d’usage se chiffre entre 25 et 35% selon les conditions de conduite (trajet, profil du conducteur, etc.). Une façon de dire que, là encore, le jeu en vaut la chandelle.
