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Archive LVE. 1973, le marché financier à réformer

Il y a 50 ans, la Bourse de Casablanca réalise des résultats encourageants. La valeur des titres négociés a pratiquement quintuplé. Mais ce n’est pas assez.

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Le plan quinquennal 1973-1977 prévoit d’importantes améliorations du fonctionnement des diverses institutions financières, en particulier la Bourse de Casablanca.
Bien que la création d’une véritable bourse des valeurs ne date que de 1967, des résultats assez encourageants ont déjà été enregistrés. Ainsi, en cinq ans, la Bourse de Casablanca a pratiquement quintuplé la valeur des titres négociés, passant de moins de 21 millions de dirhams en 1967 à près de 100 millions de dirhams en 1972. Le nombre de titres traités, tout en ayant lui-même connu une progression appréciable, a cependant augmenté à un rythme sensiblement moins rapide. L’activité du marché boursier marocain reste encore, en valeur absolue, à des niveaux très bas. Le problème du développement et de l’animation du marché boursier de Casablanca constitue donc, dans la perspective d’un renforcement sensible des ressources à attendre du marché financier, un objectif majeur du Plan quinquennal 1972-1977.
Les mesures à prendre sont de trois ordres: des mesures techniques ou réglementaires.
Ces mesures viseront à compléter celles déjà prises au cours du Plan 1968-1972:
-information des actionnaires. Le dahir du 25 juillet 1970 fait obligation aux sociétés d’une certaine importance de publier leur bilan. Cette obligation devra être étendue et généralisée progressivement à toutes les sociétés marocaines ou non, cotées ou susceptibles d’entrer à la cote;
– élargissement des moyens matériels mis à la disposition de la Bourse afin d’accroître l’efficacité et la rapidité des services rendus;
– l’augmentation des taux de courtage perçus par les intermédiaires sur les cessions directes et dont la moitié revient à la Bourse sous forme de droits d’enregistrement devrait être de nature à remédier à cette situation;
– poursuite de l’assainissement de la cote par la radiation de certaines affaires mal gérées ou qui n’y ont plus leur place pour protéger les épargnants ;
– l’institution d’un office de compensation des valeurs mobilières et des titres en compte courant pour alléger les tâches matérielles des banques
– les opérations de la bourse des valeurs sont limitées, à l’heure actuelle à Casablanca, aux transactions au comptant. Cette restriction raisonnable tant que le montant des opérations n’est pas élevé ne se justifie plus avec le développement attendu du chiffre d’affaires ;
– Action sur l’offre de papier
Le marché de Casablanca souffre essentiellement d’une alimentation insuffisante en titres à la vente. Ainsi d’avril 1969 à février 1972, il n’y a eu aucune introduction à la Bourse, la relance de la Bourse doit être recherchée avant toute chose dans l’apport de titres nouveaux.
– introduction en Bourse de toutes les grandes affaires commerciales et industrielles ainsi que des principales banques et compagnies d’assurances,
– encouragement aux non-résidents à céder, en faveur de ressortissants marocains, les actions de sociétés nationales qu’ils détiennent soit au Maroc, soit à l’étranger.
Parmi les moyens à mettre en œuvre, il y aura lieu de mettre l’accent sur :
– une révision des conditions d’octroi des crédits bancaires tant à court qu’à moyen terme. Il y a encore beaucoup trop d’affaires familiales ou de groupes qui financent leur équipement avec des crédits à court ou à moyen terme inappropriés. Un renforcement des capitaux investis doit donc être exigé, au moyen éventuellement du respect obligatoire d’un certain nombre le ratios, tels que le rapport des fonds propres (ou actif net) au total des dettes de l’entreprise, le rapport de l’actif net aux immobilisations et enfin le rapport du chiffre d’affaires aux fonds de roulement net.
– une marocanisation des affaires détenues par les étrangers, toutes les fois que la chose s’avère possible, par augmentation du capital plutôt que par rachat pur et simple d’actions.
-un assouplissement du contrôle des changes. La transférabilité du produit de la vente en Bourse de Casablanca d’actions détenues au Maroc ou à l’étranger par des non-résidents devra donner lieu à une étude dans le cadre de la libéralisation des conditions de disposition des sommes inscrites en «compte capital».