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Idées

Victoire sans gloire

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HOUDAIFA 2011 02 24

Il est des victoires, si amples soient-elles, qui raffermissent les doutes plutôt qu’elles ne les dissipent. Celle obtenue, les doigts dans le nez, par notre sélection aux dépens du Niger, en forme l’inconfortable illustration. Je le dis haut et clair, au risque de me faire traiter d’incurable sceptique, sinon d’esprit chagrin. La prestation marocaine, ce mercredi 9 février là, n’était-elle pas repue de satisfactions ? Le sens du but retrouvé de Boussoufa, le jeu irrésistible de Taârabt, l’abattage de Belhanda, les infiltrations de Carcella, la fière touche de Sâaidi ou le coup de patte de Bakkali compteraient-ils pour du beurre ? J’aurais mauvaise grâce à en disconvenir, mais je ne puis les prendre pour argent comptant, compte tenu de la valeur de l’opposition, ce soir-là. Déjà que le Niger n’est pas un épouvantail, il était amputé de ses éléments les plus convaincants et n’avait d’autre choix que de se présenter en proie consentante. Il aurait pu essuyer une sacrée déculottée si le Maroc disposait d’arrières latéraux, capables de surveiller leur couloir tout en se portant sur le front de l’attaque, et que Chammakh, hier fer de lance redouté, ne s’était pas avéré aussi erratique. Plus grave, à défaut de liant entre les divers compartiments de jeu, les acteurs jouaient en solo superflus et stériles.?Au fond, l’effet salvateur Gerets tarde à se faire sentir, puisque l’effectif composé autour de Kharja (inconsistant face au Niger) est toujours maladroit devant le but, à peine plus solide en défense axiale, et continuel-lement à la recherche d’une cohésion qui le fuit. A quelques semaines de sa confrontation avec l’Algérie convalescente, le Onze marocain se fait, à raison, du mouron.