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Affaires

Tarifs de l’eau et de l’électricité : Lydec fait des concessions

La révision du contrat de concession avec la Ville de Casa a enfin eu lieu.
Le délégataire doit investir plus d’un milliard de DH pour rattraper le retard.
Le principe de l’augmentation automatique ne sera plus appliqué.

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rub 3187

La Ville de Casablanca vient enfin de signer avec Lydec la révision quinquennale du contrat de gestion déléguée. Cet accord est le fruit d’une longue et douloureuse négociation – le contrat aurait dû être revu et corrigé depuis 2003 – qui, si elle n’avait pas abouti, aurait nécessité un arbitrage international.

S’il y a des changements importants dans le contrat, il faut commencer par signaler que le consommateur, lui, continuera à payer selon la facturation actuelle, avec un petit bénéfice à venir : désormais, le principe de l’augmentation automatique du prix du KwH ou du m3, selon la tranche considérée, ne tient plus. Lydec ne pourra plus revoir à la hause ses prix que pour deux raisons : à l’occasion de changements tarifaires de ses fournisseurs (Onep et ONE) ou pour résorber l’inflation.

Le coût de l’assistance technique fortement revu à la baisse
Sur le même registre, le distributeur d’eau et d’électricité, qui reconnaît ne pas avoir entièrement honoré ses engagements en matière d’investissement, se voit contraint d’injecter 1 milliard de DH supplémentaires dans son programme qui porte sur 10,5 milliards de DH. 5,14 milliards seront consacrés à l’assainissement liquide, 2 milliards iront à l’eau potable, 2,3 milliards à l’électricité et 350 millions à l’éclairage public. L’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et autres programmes bénéficient de 180 et 480 MDH.

Même si aucun échéancier n’est arrêté, la Ville, à travers ses experts, suivra de près et validera les dépenses que le gestionnaire délégué doit ordonner. Les autres grandes décisions consacrées par la revue du contrat concernent une révision de la rémunération du délégataire, le niveau des dépenses en assistance technique, le contrôle et la régulation.
Pour ce qui est de la rémunération du délégataire, le contrat de 1997, signé dans les conditions que l’on connaît, prévoyait un taux de rendement interne de 14,6%. La Ville a obtenu qu’il soit ramené à 9,49% sur les 20 prochaines années. Le TRI projeté sur 30 ans est donc de 11,7%.

A propos de l’assistance technique que Lydec verse à sa maison mère au titre des services rendus, les élus casablancais ont considéré que les 4% du chiffre d’affaires que le délégataire réservait à ce compte étaient surévalués. Il a donc été ramené à 1% pour 2007, devra baisser progressivement à 0,5% pour 2008, et ne pèsera que 0,125% en 2010 et au-delà. L’économie réalisée sera de 1,89 milliard de DH.

Toutes ces mesures, expliquent le maire et le wali de Casablanca, rééquilibrent le rapport entre les deux partenaires. Et, surtout, cela va permettre au délégataire d’avoir moins de raisons d’augmenter les prix de ses fournitures tout en investissant davantage en infrastructures.