CAN 2023
L’Histoire des Lions de l’Atlas dans la compétition africaine
Depuis sa première participation aux phases finales de la CAN en 1972, le Maroc n’a pu remporter le trophée qu’une seule fois. Les Lions ont raté le rendez-vous durant plusieurs éditions.

En 1974, le Maroc avait décidé de boycotter la CAN en guise de protestation auprès de la FIFA contre le Zaïre qui avait injustement et illégalement éliminé le Maroc de la qualification au Mondial de cette année avec la complicité flagrante d’un arbitrage scandaleux. À Kinshasa, lors du match aller, les Zaïrois ne jouaient pas au foot, mais se bagarraient carrément avec une violence démesurée.
L’arbitre ghanéen accorda un but sur agression flagrante et volontaire sur Boujemaa Benkhrif et le gardien Ahmed Chaoui sur la ligne du but pour permettre au Zaire de se qualifier pour la Coupe du monde. En 1976, le retour des Lions de l’Atlas fut glorieux et ils seront couronnés en dominant des adversaires coriaces (Zaïre, Nigéria, Égypte et Guinée). La fameuse squad d’Ahmed Faras (ballon d’or la même année), Abdelali Zahraoui, Baba, Acila, Dolmy, Mehdi Mellouk, El Guezzar et les autres.
Puis en 1978, rechute. Le Maroc est éliminé par l’Ouganda et rate l’édition de cette année. En 1980, la sélection est totalement rénovée et une nouvelle génération de joueurs va représenter le Maroc à la CAN 1980, au Nigéria. Sous la houlette du technicien français, Just Fontaine, assisté par deux entraîneurs nationaux, en l’occurrence Hammadi Hamiddouch et Mohamed Jabrane, la nouvelle génération atteindra la demi-finale qu’elle perdra face au pays organisateur, le Nigéria. L’équipe marocaine réussira tout de même à se classer troisième en battant l’Égypte par 2-0. C’était d’ailleurs comme une propulsion du Onze national qui gagnera la médaille d’or des Jeux méditerranéens de 1983, signera une bonne prestation lors des Jeux Olympiques de Los Angeles 1984 et finira par la grande réalisation à l’époque en Coupe du monde 1986, au Mexique, pour l’Afrique et les pays arabes.
Le trophée raté en demi-finale à Casablanca
A partir de cette année, une génération va complètement disparaître, laissant la place à une jeunesse pleine de fougue. Certes, le Maroc, entraîné par feu Mehdi Faria, va devenir en effet le premier pays africain et arabe à atteindre le deuxième tour dans une Coupe du monde. Cette même équipe va malheureusement rater l’occasion de gagner la CAN organisée au Maroc en 1988 et tombera en demi-finale face au Cameroun par 1-0. Puis viendra une période maigre. Le Maroc rate la CAN 1990 en Algérie, se qualifie ensuite en 1992, l’édition organisée au Sénégal et sort par la petite porte dès le premier tour.
Ce fut la fin d’une génération et l’apparition d’une autre (Khalil Azmi, Naybet, Rachid Daoudi, Hassan Nader, Mustapha Hajji, Tahar Lekhlej, Smahi Triki, Khalid Raghib…). Et malgré la qualification pour le Mondial de 1994 aux USA, le Maroc va rater deux CAN de suite, 1994 en Tunisie et 1996 en Afrique du Sud. En 1998, c’est le retour des Lions de l’Atlas sous la houlette du technicien français Henri Michel. Une belle pléiade de joueurs doués à l’image de Salaheddine Bassir, Youssef Chipo, Said Chiba, Ahmed El Bahja, Abdeljalil Hadda (Camacho), Mustapha Hajji…). Ceux-là mêmes qui vont laisser une très bonne impression suite à leur merveilleuse prestation au Mondial 1998 organisé en France. Sans les manigances ourdies entre le Brésil et la Norvège, ils seraient passés au second tour cette année-là. Le Maroc a joué la CAN 1998, édition organisée au Burkina Faso, mais sort de manière incompréhensible des quarts de finale face à l’Afrique du Sud.
Regragui, Chammakh et les autres…
En 2000, lors de la CAN co-organisée par le Ghana et le Nigéria, les Lions quittent la compétition après le premier tour. Henri Michel est limogé et remplacé par le Portugais Humberto Coelho qui guidera la sélection nationale lors de la CAN 2002 organisée au Mali. Nouvel échec et sortie après le premier tour et fut également privé des éliminatoires de la Coupe du monde 2002. Ratage total. Coelho est limogé et remplacé par son assistant, l’ex-capitaine et gardien de but des Lions de l’Atlas, Badou Zaki. Commença alors une nouvelle ère : la sélection nationale est complètement rajeunie avec une génération de jeunes joueurs professionnels dont la moyenne d’âge est de 22-23 ans. De Walid Regragui, Jawad Zairi, à Youssef Hajji, en passant par Marouane Chamakh, Moha El Yaâcoubi, Nabil Baha, Youssef Mokhtari et Youssef Safri… Ceux-là mêmes qui vont épater le continent avec leur exaltante prestation et seront finalistes de cette édition qu’ils perdront, injustement, étant donné que leur niveau était bien élevé que leurs homologues tunisiens de l’époque. Après, on ne dépassait plus le premier tour. Ce n’est qu’en 2017, avec l’entraîneur français Hervé Renard que l’on verra l’apparition d’une nouvelle équipe qui fera parler d’elle par la suite grâce au niveau et à la qualité de ses joueurs. Et malgré l’élimination des Lions de l’Atlas en quarts de finale face à l’Égypte, ils ont laissé une bonne impression. C’est cette formation qui participera à la Coupe du monde 2018 en Russie avec Munir Mohamedi et Yassine Bounou comme gardiens, des défenseurs comme Medhi Benatia, Manuel Da Costa, Hamza Mendyl, Nabil Dirar, Romain Saïss… Des milieux de terrain dont les noms resteront gravés dans les mémoires, à l’instar de Karim El Ahmadi, M’bark Boussoufa, Younès Belhanda, Mehdi Cercela, Fayçal Fajr, ainsi que des attaquants de la trempe de Khalid Boutayeb, Hakim Ziyech, Rachid Alioui, Youssef El Arabi, Nordin Amrabat et le jeune de l’époque Youssef Ennesyri… La suite on la connaît.
