Au Royaume
SIB 2016 : Entretien avec Abdelmajid El Bahlaoui, PD-G d’Arcol Peintures
Toute une gamme de produits à l’eau avec un aspect mat, satiné ou brillant, voit le jour sur le marché. Arcol propose des peintures dépolluantes qui assainissent l’air intérieur.

Arcol est un acteur majeur dans le domaine de la peinture au Maroc. Quelles sont les nouveautés en la matière?
Le marché marocain reste assez traditionnel, mais il suit avec un peu de décalage les marchés occidentaux. La tendance est à la diminution de la consommation par une augmentation du pouvoir couvrant de la peinture. Pour les revêtements en phase solvant cela se traduit par ce que l’on appelle des hauts extraits secs.
Pour les façades, en trente ans, la consommation de peinture a été divisée par quatre grâce à un meilleur rendement au kilogramme et une durée de vie plus longue. En quelques années nous sommes passés d’une longévité des applications de 6 ans à des systèmes de peinture pouvant résister jusqu’à 20 ans sur les façades. La recherche est aussi passée par là. La nanotechnologie permet aujourd’hui de concevoir des formules avec des particules si fines qu’elles empêchent «la saleté» de s’incruster sur les façades, ce qui leur redonne un aspect neuf dès les premières pluies.
Pour l’intérieur, nous proposons aujourd’hui dans le groupe des peintures dépolluantes qui assainissent efficacement et durablement l’air intérieur.
Quelles sont les tendances 2017 du secteur?
Les couleurs sont souvent guidées par la maîtresse de maison alors que le choix de la peinture et des effets le sont par le peintre. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le Stuc Vénitien, qui a eu le vent en poupe pendant des décennies, s’est vu ravir la vedette par des peintures beaucoup plus faciles à appliquer. Alors que le choix des teintes (souvent claires) n’a que très peu évolué, il est arrivé sur le marché une offre plus importante de produits appliqués à la taloche, contre le couteau auparavant, qui sied plus au peintre dans la mesure où il lui fait gagner un temps considérable et limite sa fatigue. Ces produits à effets décoratifs nuageux sont sans conteste les plus demandés aujourd’hui. Une autre tendance est le mouvement vers les aspects satinés et soyeux plutôt que brillants. Ces produits apportent la bonne «lessivabilité» recherchée par la maîtresse de maison tout en s’approchant d’un aspect mat plus apprécié. Enfin, mais c’est une tendance qui s’affirme année après année, les peintures dites «écologiques» dament le pion aux peintures en phase solvant, plus nocives pour l’environnement. C’est ainsi que l’on voit apparaître sur le marché marocain toute une gamme de produits à l’eau avec un aspect mat, satiné ou brillant. Chez Arcol nous avons la gamme «Idro» avec l’Idrolac et l’Idromat.
Quelle est la stratégie d’Arcol pour prévenir et réduire au minimum les impacts environnementaux de ses activités?
Arcol a fait le choix de bannir de ses formules des matières nocives telles que le plomb, l’ammoniaque et le formol qui nuisaient autant à son personnel, qu’à l’applicateur ou au particulier. Les poussières que nous rejetons de l’usine sont filtrées par un extracteur. Ainsi nous avons pu réduire nos émissions de CO2 de 23%. L’eau sortie de nos cuves est recyclée par une station de traitement des eaux usées récemment installée. Elle est transformée en eau d’arrosage de nos espaces verts. Quant à nos déchets ils font l’objet d’un retraitement par une société certifiée nous permettant, par une traçabilité, de suivre ceux-ci jusqu’à leur transformation finale. Enfin nous avons une gamme avec le label écologique. L’Arvinyl Extra est labélisé A, par un laboratoire agréé en France, ce qui veut dire que l’émission de substances volatiles dans l’air est très faible.
Quels conseils donnez-vous à nos lecteurs pour bien choisir leurs peintures ?
Pour bien choisir sa peinture, il faut tout d’abord bien choisir son peintre et s’assurer que les conseils qu’il donnera le seront dans le souci d’un rendu optimal. Le prix de la main-d’œuvre et de la peinture restant relatif, il faut privilégier la durabilité dans le temps. Une peinture économique sera forcément plus pauvre en résine, garante de la durabilité dans le temps et d’une bonne «lavabilité», et plus faible dans sa teneur en pigment noble qui lui aurait assuré pureté dans la blancheur ou dans la teinte choisie. Un peintre qui «brade» sa main-d’œuvre ne passera pas le temps qu’il faudra pour bien préparer le support à recevoir les différentes couches de finition. Car nous parlons systèmes de peinture à savoir masquage des éléments à protéger, protection du sol et des meubles, nettoyage du mur, impression, enduit, sous couche et couche de finition. Chaque étape doit être faite dans les règles de l’art, chaque produit choisi doit l’être minutieusement. Les systèmes de peinture pour cuisines ne sont pas les mêmes que ceux destinés aux salons, aux pièces humides ou aux façades.
