Au Royaume
Le chèque d’Altadis pour la mi-juillet
il emprunte 3 milliards de dh aux banques locales

Ce mois de juillet est placé sous le signe des recettes pour Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation. Après la réussite du road show qui lui a permis de lever 400 millions d’euros en emprunt obligataire, il s’apprête à encaisser à la mi-juillet les 14 milliards de DH correspondant à l’acquisition par Altadis, en juin dernier, de 80% de la Régie des tabacs.
Il faut noter que le plan de financement de cette privatisation a été bouclé en un temps record. Selon des sources au ministère des Finances, «les groupements qui étaient en course pour l’acquisition de la Régie des tabacs ne s’attendaient pas à ce que les autorités marocaines annoncent le résultat le jour même de l’ouverture des plis». L’heureux élu, Altadis, a du coup été pris de court, mais a pu réunir en moins d’un mois les fonds nécessaires. Ainsi, le cigarettier franco-espagnol a décidé de lever 300 millions d’euros (environ 3 milliards de DH) auprès d’un consortium de banques commerciales marocaines. Le reliquat, 11 milliards de DH, sera levé auprès d’institutions européennes.
Ce recours aux banques de la place est la cerise sur le gâteau pour le marché monétaire. Il permettra d’éponger une partie de la surliquidité des banques, surtout que le Trésor a maintenant toutes les raisons de ne pas recourir au marché. Et comme si cette bonne nouvelle ne suffisait pas, Amendis, le concessionnaire délégué de la gestion d’eau et d’électricité à Tanger et Tétouan, a décidé lui aussi, il y a quelques jours, de lever 920 millions de DH sous forme d’emprunt consortialisé.
Avec ces deux grosses opérations, la tension sur les taux va revenir à des niveaux plus proches de ceux d’un marché monétaire normal. A force de placer leurs dépôts en bons du Trésor ou en opérations de très court terme, les banques avaient fini par jouer un rôle minimal dans le financement de l’économie
