Au Royaume
Habib El Malki instaure l’uniforme à l’école
Nommé alors que l’année scolaire était déjà entamée, Habib El Malki, ministre de l’Education nationale, veut imprimer sa touche à la rentrée 2003-2004. Il vient d’adresser deux notes circulaires à l’ensemble des Académies et des chefs d’établissements d’enseignement primaire et secondaire. Les directeurs d’écoles, de collèges et de lycées sont invités – pour ne pas dire sommés – de veiller à la propreté des lieux. Mieux, ils devront faire preuve d’imagination pour égayer les murs de leurs établissements par des dessins, des proverbes et autres illustrations pourvu qu’elle véhiculent des messages de citoyenneté, de tolérance et de patriotisme.
Et ce ne sont pas les seules mesures – les circulaires en question en contiennent d’ailleurs une flopée. On retiendra celle particulièrement importante concernant la tenue vestimentaire aussi bien du corps enseignant que des élèves.
On notera, à ce titre, l’obligation du port de l’uniforme pour tous les écoliers à partir de la prochaine rentrée. Comme cela se fait dans d’autres pays, tels le Japon, la Chine, la Grande-Bretagne, le Chili et bien d’autres, nos petits écoliers seront désormais habillés de la même manière, indépendamment de leur âge, de leur niveau et de leur milieu social et c’est tant mieux. Cela dit, la note ne définit pas les caractéristiques de l’uniforme : couleur, composition, matière… Et puis, question importante : les petites écolières porteront-elles des jupes ou des pantalons ?
Mais le plus important est ailleurs : qui va payer cela ? Une famille dont le revenu mensuel ne dépasse pas 2 000 DH et qui a quatre enfants à l’école peut-elle se permettre le luxe d’acheter autant d’uniformes, sans compter la tenue de rechange ? L’important n’est-il pas de scolariser d’abord ?
Et pour bien enfoncer le clou, la note de Habib El Malki omet de préciser si les écoles privées sont également concernées ou non par cette mesure. Comme quoi, ceux qui ont les moyens seront dispensés de cette «petite» dépense. Ce sont toujours les pauvres qui paient.
