Au Royaume
En perspective des élections de 2021, le RNI et le mouvement amazigh concluent une entente
• Les membres et responsables du Front d’action politique amazigh viennent de rejoindre les rangs du RNI au nom duquel ils vont se présenter aux élections.
• Ce dernier vient ainsi de jouer un joli coup quelques mois à peine avant les échéances de 2021.
• La question amazighe sera mieux défendue à l’intérieur des institutions.

«Nous sommes en train d’écrire l’histoire. Nous changeons les idées et les mentalités pour ce qui est de la question qui nous réunit tous, la question amazighe». Ce sont les propos du président du RNI, Aziz Akhannouch, lors de la conclusion, mardi 17 novembre, par une déclaration commune, d’un processus de rapprochement entre le parti et le mouvement amazigh. Cette rencontre, qui a eu lieu au siège du RNI, entre le président et le bureau politique du RNI, d’un côté, et les responsables et certains membres du Front d’action politique amazigh d’un autre côté, est «le couronnement d’un processus de débat et de dialogue, mais aussi de la coordination et de la communication que le RNI a entamés avec les responsables et les symboles du gouvernement amazigh afin de mettre en place une coordination entre les deux parties», souligne le président du RNI. Ce processus qui a duré plusieurs mois a été couronné de succès. «Le RNI a pu présenter une offre politique aux responsables du mouvement amazigh et plus précisément aux membres du Front d’action politique amazigh», assure M. Akhannouch. Le président du RNI n’a pas manqué de signaler par ailleurs que la majorité des responsables et membres du Front sont issus de régions différentes, le Rif, le Souss, l’Oriental, … et «ils ont choisi de rejoindre les rangs du RNI après des rounds de dialogue et des rencontres avec les autres formations politiques nationales». Cette adhésion des membres du Front ne vient pas d’un vide et n’est pas non plus fortuite, assure-t-il, elle vient après conviction. Une conviction selon laquelle le fait de servir la question amazighe à l’intérieur et depuis les institutions lui sera nettement plus profitable. Ils sont également convaincus qu’après que l’institution de la monarchie ait joué un rôle primordial dans la constitutionnalisation de l’amazigh, sa promotion revient aujourd’hui aux partis politiques. Ils sont également convaincus que le RNI a pris des positions réelles et palpables au profit de la question amazighe. Le parti a, en effet, érigé cette question en priorité, rappelle son président. Et ce, depuis la préparation de la réforme constitutionnelle de 2011, lorsque le RNI avait défendu la constitutionnalisation du caractère officiel de la langue amazighe. Lors des élections de 2011, le parti a présenté sur sa liste nationale l’ancienne députée Fatima Chahou (Tabaamrant) en tant que l’un des symboles de la question amazighe. Le parti avait, tout de suite après, pris l’initiative, en coordination avec le mouvement amazigh, de présenter une proposition de loi organique relative à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe (article 5 de la Constitution). Nul besoin de rappeler la position singulière du RNI lors de l’examen et l’adoption du projet de loi organique 26-16 relative aux étapes de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe. La position du RNI, poursuit son président, était ferme sur plusieurs points controversés, notamment la définition de la langue amazighe, sa transcription dans la graphie tifinagh, la création d’un Fonds spécial pour financer le processus de la mise en œuvre de cette loi… «Maintenant que nous avons gagné la bataille de la loi organique, notre souci aujourd’hui est de veiller à sa bonne mise en œuvre, à la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe et à faire face à ceux qui font tout pour lui nuire», souligne Aziz Akhannouch. «C’est pour cela que nous avons soutenu l’idée de l’implication des responsables et symboles du mouvement amazigh dans l’action politique et le processus électoral afin qu’on puisse, ensemble, mener ce combat à l’intérieur des institutions», conclut-il.
