Au Royaume
Archives LVE 1994. Casablanca, les Américains en force
Il y a 30 ans, la présence de 140 entreprises américaines à Casablanca constituait une occasion en or pour le développement d’un fort courant d’échanges entre le Maroc et les États-Unis.

Le Sommet de Casablanca sur l’Afrique du Nord et le Proche-Orient consacrerait le développement du business entre le Maroc et les États-Unis d’Amérique.
C’est du moins ce qui ressort des déclarations de M. K. Guinsberg, ambassadeur américain accrédité à Rabat, qui s’était fixé pour objectif, au lendemain de sa nomination, de «multiplier par trois le volume des investissements américains au Maroc».
«Les relations entre le Maroc et les États-Unis entrent dans la phase la plus importante», a-t-il noté, et s’inscrivent dans une logique tendant à développer les relations commerciales entre les deux pays.
La délégation officielle américaine, conduite par le secrétaire d’État Warren Christofer, devra transmettre aux autorités marocaines, à l’occasion du Sommet de Casablanca, «un message d’amitié», basé sur le soutien et l’aide américains au Maroc et sur l’incitation du secteur privé américain à s’investir davantage dans le marché marocain.
Depuis février dernier, quatre nouvelles entreprises américaines se sont implantées au Maroc en investissant plusieurs millions de dollars. Il s’agit de «Fruit of the Loom», «General Electric Medical Systems», «3M Company» et «Pepsi». Cette progression témoigne de l’intérêt que revêt désormais le marché marocain pour des investisseurs américains de renom. Un capital de confiance aussi, surtout que les opérateurs américains s’investissent à l’étranger avec une prudence excessive.
Progression américaine
Les travaux de promotion du marché marocain, entrepris par Citicorp/Citibank en mars 1993 et, plus tard, par Salomon Brothers, commencent à porter leurs fruits…
Le Sommet de Casablanca sera en effet marqué par une présence massive des businessmen américains. Quelque 140 entreprises au moins seront représentées au Maroc. Parmi les investisseurs potentiels dans les secteurs bancaire et financier, citons Citicorp/Citibank, physiquement présente au Maroc, Salomon Brothers, qui vient d’organiser une mission dans le Royaume, Republic National Bank Of New York, American Life Insurance Company, Bechtel Group, American Express Company, Morgan Stanley And Co, Lazard Freres, Merrill Lynch International, Smith Barney et Soros Fund Management, qui a déjà pris part à l’augmentation du capital de l’ONA, premier groupe privé marocain.
Et la liste ne s’arrête pas là. Ainsi, les têtes de liste de l’investissement industriel sont représentées par Hughes Aircraft Company, Amoco International, Slim Fast Food Company, Dupont De Nemours International, Hewlett Packard, R. J. Reynolds Tobacco INT’L, General Electric Company, Philip Morris Europe, Caterpillar Overseas, Pfizer Laboratories et G. E. Capital Aviation Services LTD. Cela sans compter les entreprises américaines qui opèrent déjà sur le marché marocain, telles Coca Cola, Mobil, Ely Lilly SA, Gillette Morocco SA…
Une présence aussi massive devrait normalement se traduire par un engagement américain plus important sur le marché national. Pour servir une telle perspective, relevons cette action singulière entreprise par le Comité mixte maroco-américain pour le commerce et l’investissement et qui consiste en la confection d’une brochure «de luxe» adressée aux divers investisseurs potentiels, dont les Américains. C
ette brochure sera distribuée à l’occasion de la conférence et informera des potentialités offertes par le Maroc. En outre, toutes les Chambres de commerce et d’industrie internationales ont été invitées, pour l’occasion, à préparer un seul document présentant les diverses facettes du champ de coopération existant au Maroc.
Mais au-delà de cette action ponctuelle profitant strictement au Maroc, c’est le long terme qui est visé par le Sommet de Casablanca. Le déplacement massif des opérateurs privés américains s’inscrit en effet dans un cadre beaucoup plus vaste que le marché marocain.
Ce sont les projets régionaux intégrés qui sont ciblés en priorité. Mais il est vrai que les retombées d’une telle mobilisation internationale sur le Maroc peuvent se révéler porteuses. Àcommencer par les grands projets régionaux en Afrique du Nord, et surtout ceux du Moyen-Orient. Allal El Maleh

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