Au Royaume
Afrique, le Maroc prend ses aises
Le Sommet africain le confirme, la question du Sahara est désormais une non-question. Aucune mention dans les rapports, les travaux et les actes des différents organes de l’UA.

Dimanche 19 février aura certainement été une date marquante. Un premier pas au sein de l’UA pour en exclure, à terme, l’entité fantoche créée par le Polisario et soutenue par l’Algérie. Ce jour-là, et juste avant la clôture du 36e Sommet de l’Union africaine, le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité (CPS), l’un des organes clés de l’UA, a été adopté. La diplomatie marocaine, qui a redoublé de vigilance (l’occasion étant souvent saisie par l’Algérie pour nuire, encore une fois, aux intérêts du Royaume) a réalisé deux coups de suite. L’Algérie, trop prise par une annonce qu’elle voulait fracassante, n’a pas vu venir. La première victoire est que le dossier du Sahara, dans toutes ses facettes, n’a à aucun moment été mentionné dans le rapport. Une confirmation, s’il en est encore besoin, que depuis le Sommet de Nouakchott en 2018, et la décision 693 adoptée à l’occasion, cette question relève désormais de la compétence exclusive des Nations unies. Preuve en est, la question du Sahara marocain, dans tous ses aspects, n’a fait l’objet d’aucune citation ou référence non seulement dans le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité, mais aussi dans les documents de travail et projets de décision examinés par le Sommet.
Dans le plein respect de cette décision 693, les Présidents sortant et entrant de l’UA, ainsi que le président du CPS, n’ont, non plus, fait aucune référence à ce sujet. Même la question des droits de l’Homme que le régime d’Alger a essayé de glisser à un certain moment n’a finalement pu trouver place dans aucun de ces documents et travaux. Pourtant, il a bien été question d’une conférence sur la Libye, de la création d’une zone de libre-échange continentale africaine et du maintien de la suspension du Burkina Faso, du Mali, de la Guinée et du Soudan. Ce qui montre que pour le Sahara, le vent a tourné. La question n’en est plus une.
La seconde victoire de cette journée est la recommandation figurant dans ce même rapport en vue de l’adoption par l’UA de la Déclaration de Tanger. Laquelle déclaration, rappelons-le, qui avait couronné les travaux, tenus du 25 au 27 octobre 2022 dans la même ville, de la première Conférence politique de l’UA sur la promotion du lien entre la paix, la sécurité et le développement dans le continent.
Neutralité actée
Une autre victoire, juste avant les travaux du Sommet, le Conseil exécutif de l’UA, réuni dans le cadre d’une session ordinaire, à Addis-Abeba, a refusé, la veille, d’adopter le projet de «stratégie et de cadre politique pour les partenariats de l’Union africaine» et a différé son examen, faute de consensus. L’objectif de ce document, concocté par l’Algérie et ses alliés, est de permettre une participation large à tous les sommets des partenariats de l’Union africaine. En d’autres termes, garantir la présence du Polisario à toutes ces rencontres de partenariat impliquant l’UA.
Évidemment, sans peut-être s’attendre à cette évolution des choses, surtout à la neutralité, désormais actée, de l’UA quant à la question du Sahara, le régime algérien s’était bien préparé à ce 36e Sommet qui a connu une forte présence du Maroc grâce à une délégation conduite par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Cette participation marquante témoigne, soit dit en passant, de la grande place et la crédibilité dont jouit le Royaume au sein de l’organisation panafricaine. Grisée donc par ses rentrées extraordinaires en devises, l’Algérie s’est vu pousser des ailes et a entrepris ce qu’elle sait faire de mieux, tenter de soudoyer des États africains. C’est ainsi que ce régime a décidé de débloquer un montant d’un milliard de dollars pour «le financement de projets de développement dans les pays africains, notamment les projets d’intégration ou ceux à même de contribuer à accélérer le développement en Afrique». Un appel d’offres pour tous ceux qui seront prêts à monnayer leur soutien au Polisario contre des aides sonnantes et trébuchantes.
Nul besoin de comparer les deux politiques, mais il va sans dire que face à une diplomatie du chéquier prônée par les voisins de l’Est, l’approche marocaine est de loin la plus constructive et la plus fédératrice d’une Afrique en quête d’essor et de développement économiques. Que reste-t-il encore du clan hostile au Maroc? A part l’Algérie, dont on connaît la situation économique et sociale, le Zimbabwe dont la décadence de l’État n’échappe plus à personne, l’Afrique du Sud connaît elle aussi une crise économique majeure et des problèmes sociaux qui en découlent. Le pays est officiellement en «état de catastrophe». On comprend donc comment l’Algérie en est réduite à dégainer, de nouveau, son chéquier. Pendant ce temps, le Royaume poursuit sa politique du partenariat. Et là, le mot partenariat prend tout son sens. Le Souverain était récemment en visite au Gabon, lors de laquelle un lot de 2.000 tonnes de fertilisants est offert par l’OCP. Initiative plus que symbolique : l’alimentation étant le point de départ du développement du continent. Et le Maroc reste déterminé à contribuer à l’essor de l’Afrique qui doit compter d’abord sur l’Afrique pour poursuivre sa marche vers le progrès, comme l’a souvent répété le Roi Mohammed VI.
Le Royaume, porte-drapeau du continent
Le Conseil exécutif de l’UA a endossé les candidatures marocaines en cours au système international. Ainsi, le Conseil a décidé d’appuyer la candidature du Maroc au Conseil de l’Organisation maritime internationale pour la période 2024-2025, lors des élections qui se tiendront en décembre 2023 à Londres. De même, le Conseil a décidé d’appuyer la candidature du Royaume pour sa réélection au Comité sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et les membres de leurs familles pour la période 2024-2027, les élections sont prévues à New York en juin 2023. Le Conseil exécutif de l’UA a par ailleurs pris note de la candidature du Maroc au Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2028-2029. Cela sera décidé en juin 2027 à New York. L’endossement de ces candidatures par le Conseil exécutif de l’UA témoigne de la grande crédibilité dont jouit le Royaume auprès de l’Organisation panafricaine et de la pertinence de la stratégie de notre pays pour le renforcement de sa présence au sein des organisations internationales.
