Au Royaume
45 ans déjà, et la «Marche» ne s’arrête pas
Les provinces du Sud connaissent une véritable mue économique depuis 2015, date du lancement d’un nouveau modèle de développement.

Il y a 45 ans, une marée humaine formée de 350 000 volontaires, venant des différentes régions du pays et même de l’étranger, s’est dirigée paisiblement et de manière organisée, vers le Sud du Royaume. Elle n’avait qu’un seul objectif, traverser à pas sûrs les frontières fictives et hisser fièrement le drapeau national dans le ciel de ce territoire qui a toujours fait partie intégrante du Maroc. 45 ans plus tard, cette Marche se poursuit encore, même si l’objectif est cette fois de changer complètement le visage de cette région. Un défi qui a été fièrement relevé à travers une série de projets d’envergure ayant marqué une véritable mue économique et sociale des provinces du Sud.
Dotées d’un nouveau modèle de développement économique avec une enveloppe budgétaire de plusieurs dizaines de milliards de dirhams depuis 2015, le Sahara marocain est en phase de s’imposer comme centre économique assurant la liaison entre le Maroc et son prolongement africain.
Dans cet esprit, le Royaume est en passe de boucler un projet colossal : Une voie express de plus de 1 000 km entre Tiznit et Dakhla, en passant par Laâyoune, pour un budget de près de 10 milliards de DH. La réalisation de ce chantier atteint d’ailleurs actuellement un niveau très avancé. En plus de contribuer à l’ancrage définitif des provinces du Sud dans leur giron naturel, cette route a aussi une dimension continentale qui lui confère une portée stratégique indéniable. Elle aura un impact direct sur le quotidien d’une population de plus de 2,2 millions d’habitants, répartie sur 10 provinces du Sud marocain. Le chantier se décline en deux composantes avec le dédoublement de la route nationale N°1 entre Tiznit et Laâyoune, sur 555 km, et l’élargissement à 9 m de la voie entre Laâyoune et Dakhla sur une distance de 500 km.
À cet élan des provinces du Sud au niveau économique et social vient s’ajouter une percée diplomatique que rien ne semble pouvoir compromettre, avec l’ouverture de plusieurs représentations de pays étrangers dans les villes de Laâyoune et Dakhla, deux hubs économiques en devenir. Ainsi, la ville de Laâyoune a connu une forte dynamique diplomatique avec l’inauguration de plusieurs antennes consulaires, dont la dernière en date est celle des Emirats arabes unis. Dakhla, également, a connu l’ouverture de plusieurs représentations diplomatiques des pays africains. Cette percée diplomatique est également confirmée par la résolution 2548, adoptée par le Conseil de sécurité le 30 octobre 2020, qui se décline, selon le ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, en un triple message: clarté, fermeté et constance.
Un message de clarté d’abord dans la définition des véritables parties dans ce différend régional, en pointant expressément le rôle de l’Algérie, citée pas moins de 5 fois, alors que ce pays n’était pas du tout évoqué dans les résolutions antérieures à 2017. Clarté également dans l’identification de la finalité du processus politique et dans le cheminement du processus politique, à travers les tables rondes qui doivent voir la participation de l’ensemble des parties concernées.
Un message de fermeté, concernant d’abord la question du recensement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, mais aussi concernant le respect du cessez-le-feu et l’arrêt des actes de provocation et de déstabilisation, a fait savoir le ministre. Et, finalement, un message de constance dans la préservation des acquis du Maroc, notamment l’initiative marocaine d’autonomie comme base de toute solution politique, et les paramètres de réalisme, de pragmatisme et de compromis, qui caractérisent l’initiative marocaine. Il s’agit aussi de la constance dans la définition du mandat de la MINURSO qui se limite à l’observation stricte du respect du cessez-le-feu et dont la présence n’est nullement liée à un hypothétique référendum, option écartée par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2548. La commémoration de l’anniversaire de cette grande marche populaire offre à l’ensemble des Marocains l’occasion de se remémorer avec fierté cette étape saillante de l’histoire du Royaume, et de renouveler leur attachement à l’esprit de la Marche Verte pour relever les défis présents et futurs. C’est également l’opportunité de réaffirmer la détermination des Marocains à préserver les valeurs sacrées du Royaume et ses constantes, en vue de les inculquer aux générations futures.
