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Salons de beauté : un business qui rapporte

On peut démarrer avec un investissement de 500 000 DH. Le bénéfice net peut dépasser 320 000 DH annuellement. Il est recommandé de recourir aux fournisseurs de produits pour bénéficier de remises et de facilités de paiement.

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Salons Beaute MAROC 2014 04 16

Les salons de beauté poussent comme des champignons. On en trouve partout, dans les centre-villes, dans les périphéries et même dans les villages. Cette effervescence a été alimentée par une demande croissante de la part d’une clientèle, féminine surtout, qui se préoccupe de plus en plus de son aspect physique. Actuellement, les salons de beauté, il y en a de toutes les gammes et pour tous les budgets, du bas au très haut de gamme, des petites enseignes marocaines aux franchises étrangères. Evidemment, s’il n’y avait pas une rentabilité intéressante derrière, on n’aurait pas assisté à ces nombreuses ouvertures. De plus, l’investissement de départ n’est pas très conséquent, notamment pour les salons de taille petite et moyenne, et les équipements ne nécessitent pas un renouvellement fréquent.

Néanmoins, à côté de ces ouvertures, il faut préciser que beaucoup d’autres salons mettent la clé sous le paillasson. En cause, la concurrence, la dégradation de la qualité de service ou encore le manque de compétences humaines. C’est d’ailleurs ce dernier volet qui est le plus problématique dans la profession car, nombre de salons, de petite taille surtout, recrutent des personnes non qualifiées. Notons qu’il n’existe aucune réglementation régissant cette activité et donc aucune condition à respecter pour l’ouverture et l’exploitation de ces centres de beauté.

En tout cas, pour monter ce type de business, il faut compter un coût d’investissement d’environ 500 000 DH pour un salon de taille moyenne. Si la plupart opte pour la location, ce qui réduit la mise de départ, il faut néanmoins trouver un local bien situé. «Avoir un local visible et facilement accessible qui aide à se faire connaître», assure le propriétaire d’un institut de beauté à Casablanca.

Les 500 000 DH d’investissement de départ comprennent d’abord le coût d’aménagement du local. Revêtement du sol, peinture, remise à neuf des conduites d’eaux et des fils électriques, séparation entre les branches coiffure et esthétique…, comptez environ 200 000 DH pour bien préparer l’environnement de travail.

Les professionnels préconisent de démarrer avec 4 places pour la coiffure et 2 pour l’esthétique et autres. Il faut ainsi dédier une enveloppe de 100 000 DH à l’équipement de l’institut, comprenant notamment 4 chaises de coiffure à 2 500 DH l’unité et 4 miroirs à 3000 DH chacun. Le lave-tête et le casque à vapeur totalisent pour leur part un montant de 7 000 DH. A y ajouter 4 sèche-cheveux à 2400 DH, 2 plaques spéciales kératine à 4 000 DH et un chariot rassemblant les accessoires de la coiffure, à savoir les pinces à cheveux, le bonnet et la brosse pour la coloration… à 1 000 DH. Pour le petit équipement, il est déconseillé de se limiter au minimum. Les propriétaires contactés recommandent de constituer un stock d’accessoires, argumentant cela par leur taux élevé d’usure.

Le local doit aussi contenir 2 relax servant aussi bien pour l’esthétique que pour le massage et le maquillage, pour un montant total de 8000 DH, en plus de 2 appareils pour réchauffer la cire à 6 000 DH. Il faut en plus acquérir 2 jacuzzis de pédicure (3000 DH), 2 tables de manucure (1 000 DH) et un stérilisateur pour le matériel (3 500 DH). Il ne faut surtout pas oublier le chauffe-eau (2000 DH) et la lampe-loupe pour l’épilation (2 000 DH).
D’autres frais sont à prévoir pour la décoration du salon, l’accueil des clientes, la comptabilité. Pour cela, tablez sur environ 30 000 DH.
Par ailleurs, en début d’activité, les professionnels recommandent de disposer d’un fonds de roulement d’au moins 200 000 DH pour faire face aux charges récurrentes, le temps que le business tourne.

Plus de 800 000 DH de charges par an

En effet, pendant les premiers mois d’activité, il ne faut pas s’attendre à un afflux massif de clients. Cela alors que l’on doit supporter mensuellement des frais, notamment le loyer, l’achat de consommables, les salaires…
Pour un local de 80 m2 à l’étage, il faut compter un loyer de pas moins de 5 000 DH par mois. Entre les produits de coiffure (brosses, champoing, masques, les produits de coloration et de kératine, les postiches et extensions…), les matières utilisées pour l’esthétique (pots et cartouches de cire, les crèmes et huiles et les ustensiles de manucure et pédicure) et les produits pour les soins de visage, de massage et de maquillage, il faut allouer un budget d’un peu plus de 7000 DH mensuellement. A ce titre, il est vivement conseillé de faire appel à un fournisseur pour se procurer l’ensemble de ces produits. Le but étant de bénéficier de facilités de paiement et de prix intéressants. A cela, il faut ajouter la masse salariale. Avec 4 coiffeurs et 2 esthéticiennes, en plus d’une femme de ménage, la charge s’élève à 27000 DH par mois. Notons que même si des formations diplômantes existent pour ces métiers, la plupart des patrons de salons recrutent sur la seule base de l’expérience ou en débauchant de chez la concurrence moyennant un salaire supérieur.
Hormis ces charges, il faut s’acquitter des factures d’eau et d’électricité (environ 3 000 DH par mois). Il faut prévoir à peu près la même somme pour l’entretien.

En additionnant à l’ensemble de ces charges, celles liées à l’amortissement des équipements, les dépenses courantes pointent à 822000 DH environ la première année. Elles sont amenées à augmenter avec le développement de l’activité.

La coiffure rapporte plus que les autres prestations

Les revenus générés par un salon de beauté varient d’une période à une autre. Si les services liés à la coiffure sont sollicités tout au long de l’année, ce n’est pas le cas des autres prestations à l’instar de la manucure, la pédicure, les massages…, qui sont plus demandés en été qu’en hiver. Aussi, il faut souligner que pendant la période estivale, connue pour être la saison des mariages, les instituts de beauté connaissent une affluence des mariées, d’où l’utilité de concevoir des packs spéciaux pour ce type d’occasion.

Quoi qu’il en soit, un institut de beauté bien aménagé et équipé, avec des employés expérimentés ayant notamment leur portefeuille clients, peut rapporter en moyenne 66000 DH par mois pour les services de coiffure, comprenant brushing (5 fois par jour à 50 DH le service), coloration (1 fois par jour à 400 DH l’unité), soins (3 fois par semaine à un prix moyen de 1 800 DH, selon qu’il s’agisse de soins normaux ou de kératine) et aussi les coiffures pour soirée (3 fois par semaine à 300 DH). A côté, les prestations d’esthétique peuvent générer 22 200 DH. Dans une moindre mesure, les massages relaxants et amincissants drainent moins de 10000 DH. De plus, comptez un maximum de 15 mariées par an en début d’activité, ce qui relève les revenus de 60 000 DH. En somme, les recettes peuvent totaliser plus de 1,2 MDH par an. En déduisant les charges et les impôts, l’activité génère un bénéfice net de 324 000 DH, soit une marge nette de 27%.