Argent
Ouvrir un pressing : un business qui marche !
Une blanchisserie bien située peut être rentable dès la première année d’activité. Prestations de qualité, respect des délais et prix étudiés pour attirer les clients.

Ouvrir un pressing nécessite un investissement relativement important et exige beaucoup de professionnalisme. Mais il s’agit surtout d’un business rentable qui attire de plus en plus d’investisseurs. En effet, les blanchisseries poussent un peu partout, dans les quartiers chics comme populaires.
Cette poussée a été alimentée par une demande qui se manifeste avec force. Nombreux sont ceux qui, pris par le temps et les contraintes du quotidien, recourent de plus en plus aux services des pressings, surtout le repassage. Les autres prestations sont aussi demandées, notamment le nettoyage et la teinturerie, le nettoyage des couvertures et tapis… Et cela rapporte ! Pour maximiser leur rentabilité, certains opérateurs nouent aussi des partenariats avec des restaurants, cafés, hôtels, écoles et crèches qui drainent des volumes importants.
Cependant, il faut savoir que la concurrence dans ce domaine est rude et bien des blanchisseries qui marchaient il y a quelques années ont fini par fermer boutique. Les propriétaires de pressings contactés ont insisté sur l’importance de bien gérer la relation avec la clientèle. Cela passe évidemment par des prestations de qualité et le respect des délais. «Il suffit qu’une pièce ne soit pas bien repassée ou pas prête à temps pour qu’un client change de pressing», explique un gérant d’une blanchisserie à Rabat. Les prix doivent également être bien étudiés.
En tout cas, ouvrir un pressing peut nécessiter un investissement de départ de près de 600 000 DH, si par exemple l’on opte pour un local dans un quartier résidentiel moyen. L’affaire peut rapporter en début d’activité un bénéfice annuel net d’impôts de 135 000 DH.
Pour commencer, il faut choisir un quartier où il y a peu de blanchisseries et où l’affaire peut prospérer. Ensuite, il faut trouver un local et procéder à son aménagement et son équipement.
Le matériel pèse sur l’investissement de départ
Une surface de 80 m2 suffit pour lancer cette affaire. Peu importe que l’on ouvre sur un grand boulevard ou une petite ruelle. L’important est que l’on soit situé dans une zone à large affluence. Et il est préférable de louer un local plutôt que de l’acheter, vu la cherté des biens immobiliers et le coût de l’investissement de départ.
L’aménagement suppose d’établir des séparations entre la partie dédiée au lavage, celle du repassage, la zone de dressage des vêtements… Pour cette dernière partie, il faut prévoir un convoyeur avec des cintres pour faciliter la recherche et la circulation des vêtements et permettre leur aération.
Aussi, il faudra penser à installer des conduites d’eau pour les machines à laver ainsi que des aspirateurs d’air lors du repassage. Enfin, il faut mettre en place un comptoir à équiper d’un ordinateur, d’une caisse… Une fois ces aménagements effectués, le propriétaire devra acquérir un certain nombre de machines dont la machine à laver à sec à 180000 DH, une machine à laver standard à 100 000 DH, un sèche-linge à 45 000 DH et une machine à repasser à 20 000 DH. Cela, en plus d’une table à détacher et d’une machine à compresser l’air à 20 000 DH chacune. La première sert à enlever les tâches difficiles d’un linge à l’aide de produits spécifiques et la seconde à décompresser l’air des articles comme les couettes. Il faut aussi compter 4 bacs à linge au prix total de 2 000 DH et d’un fer à repasser à 500 DH, en plus d’une bobine de papier normal ou plastifié pour l’emballage des vêtements à un prix de 5 000 DH. A ces matériels, il faudra ajouter quelques appareils divers comme un ordinateur, une caisse, des charriots…, pour une somme de 50 000 DH.
A noter que bien des personnes recourent à la location de ces machines ou encore à l’achat dans le marché de l’occasion en vue de réduire le coût de l’investissement de départ et limiter les pertes au cas où l’affaire ne tourne pas.
En plus de ce coût d’investissement, il faudra supporter des charges récurrentes dont principalement le loyer et la masse salariale. En effet, un local de 80 m2 peut être loué à 10 000 DH par mois dans un quartier moyen, soit 120000 DH annuellement. Pour le personnel, il faut disposer au minimum de 3 employés, chacun dédié à une tâche spécifique pour que le travail soit fluide (tri des vêtements et lavage, normal ou à sec, repassage et mise sur cintres, détachage), et ce, pour un salaire mensuel de 3000 DH par personne. Soit 108 000 DH par an au total. Sur ce point, les gérants et propriétaires se plaignent de la rareté de la main-d’œuvre qualifiée à même de maîtriser le type de lavage et le degré de température adéquats à chaque type de vêtements, surtout quand il s’agit de tenues traditionnelles, de robes de soirées perlées, de costumes… A cela s’ajoutent les frais de service de 7 000 DH par mois, dont l’électricité qui pèse 90% de la facture.
A côté de ces charges, il faut prévoir d’autres dépenses liées aux produits consommables à l’instar des détergents en poudre et liquide. Il est conseillé
de s’approvisionner en packs et en grandes quantités pour éviter de tomber dans le piège des dépenses irrégulières. Ainsi, tous les 4 mois, il faut renouveler son stock de détergents tant pour la machine à laver normal que pour la machine à laver à sec, en plus des liquides pour le détachage. En tout, il faut compter 18 000 DH chaque trimestre pour un pack de 3 bouteilles de 10 litres pour la première machine, d’une bouteille de 10 litres pour la seconde machine, vu que le lavage à sec n’est pas aussi demandé que le lavage normal, et de quelques petites bouteilles de détachage.
D’autres charges sont à prendre en compte comme les rouleaux de papier plastifié et imprimé, idéalement portant le nom de la boutique, pour une charge de 30000 DH annuellement, les sachets imprimés à 6 000 DH et les cintres. Deux cartons de 500 cintres à 200 DH/carton sont largement suffisants pour une année d’exercice. Enfin, il ne faut pas oublier la charge d’amortissement du matériel d’équipement de près de 40000 DH par année. Au final, le propriétaire devra supporter des charges de 442 000 DH chaque année.
Une recette moyenne de 50 000 DH par mois pour être rentable
La machine peut rapidement tourner dès les premiers mois d’activité, pourvu, rappelons-le, que le local soit situé dans un quartier bien fréquenté.
Ainsi, pour rentabiliser son investissement, il faut réaliser un revenu mensuel de 50 000 DH, un chiffre amené à augmenter avec l’accroissement de l’activité. Cela dit, la fixation des tarifs n’obéit à aucune règle si ce n’est de s’aligner sur les concurrents, voire réduire légèrement les prix pour attirer plus de clients. Autrement dit, chaque propriétaire y va de ses propres prix. En effet, le prix du lavage et du repassage normaux d’une pièce simple (chemise, pantalon, t-shirt…) peut aller du simple au double, à partir de 10 DH dans un quartier populaire. Les prix du lavage et repassage à sec pour les tissus fins et fragiles commencent à 20 DH la pièce environ et peuvent atteindre 50 DH l’unité. Notons que ce sont les pièces simples qui génèrent le gros du chiffre d’affaires d’un pressing. Le linge plutôt complexe, comme les tenues traditionnelles pour hommes et femmes, les pièces contenant des perles, les couettes…, sont facturés à un prix élevé, mais drainent une part négligeable des revenus. En tout, avec des recettes de 50 000 DH par mois en début d’activité, soit 600 000 DH annuellement, le bénéfice se situe à 160 000 DH environ. En déduisant un IS de 15%, l’affaire rapporte 135 000 DH nets, soit une marge de 22%.
[tabs][tab title = »Pressing écologique : un concept qui se démocratise« ]Une nouvelle tendance commence à prendre place progressivement dans le domaine des pressings au Maroc. Il s’agit des pressings écologiques. Bien des franchises françaises et même des enseignes marocaines ont vu le jour, attirées par le potentiel qu’offre le marché. En face, plusieurs clients se sont dirigés vers ce type de pressings qui met en avant l’économie de l’eau et le respect de l’environnement. En plus, les produits utilisés sont de qualité supérieure, n’abiment pas le tissu sur le long terme et ne sont pas néfastes pour les employés. Néanmoins, le matériel est coûteux vu que le concept est encore nouveau. Même les consommables restent chers par rapport aux produits classiques. Si ces derniers coûtent 8 000 DH dans notre exemple, les produits écologiques peuvent aller jusqu’à 20 000 DH. Naturellement, les tarifs des prestations sont plus élevés et peuvent atteindre le triple de ceux appliqués par un pressing standard.[/tab][/tabs]
