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Multirisque habitation : Une couverture qui en vaut la peine
De plus en plus intégrée dans la culture des Marocains, l’assurance multirisque habitation (MRH) se fraie un chemin. Les assureurs prévoient plusieurs garanties que le client peut modeler en fonction de ses besoins. Attention aux exclusions et conditions d’indemnisation.

Bien qu’elle ne soit pas obligatoire, l’assurance multirisque habitation est une couverture essentielle pour tout propriétaire ou occupant d’un bien immobilier. Ne dit-on pas mieux vaut prévenir que guérir. Autant assurer son habitation, ne serait-ce que contre les incidents les plus courants, pour éviter de subir une facture salée si un malheur arrive. Que couvre la MRH ? À quelle indemnisation peut-on prétendre, pour quel incident ? Que propose l’entreprise d’assurance en cas de survenance d’un risque couvert ? Détails.
Couverture et tarifs
Tout d’abord, la multirisque habitation n’est pas forcément souscrite que par les propriétaires du logement. Toute personne occupant un lieu peut avoir recours à cette MRH, a fortiori les locataires. Comme son nom l’indique, la MRH couvre une multitude d’aléas qui surviennent lors de l’occupation du bien immobilier. Ils sont généralement liés au risque d’incendie, de dégâts des eaux, de vol, de bris de glace, ainsi que les dommages subis par l’appareillage électrique et électronique et la responsabilité civile de l’assuré. Même si les offres et formules diffèrent d’une entreprise à une autre, aucune garantie n’est obligatoire et le client peut demander la modification des garanties incluses dans le contrat proposé et adapter la couverture à ses propres besoins.
La seule couverture dont l’insertion est obligatoire est celle relative aux évènements catastrophiques, en vertu de la loi 110-14 instituant un régime de couverture des conséquences d’évènements catastrophiques. Cela dit, une assurance de base doit intégrer les risques les plus importants afin de répondre aux besoins des assurés et de rester fidèle à l’objet du contrat conformément aux bonnes pratiques dont le respect est assuré par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS).
Comme les garanties pourraient différer, les tarifs de la MRH varient donc, en fonction des plafonds de ces garanties, de la valeur du bien, des caractéristiques de l’habitation et de son emplacement, de la valeur des meubles et objets contenus dans l’habitation, de la présence d’équipements spécifiques… L’ACAPS recommande alors de bien comparer les offres proposées par les assureurs et de choisir un contrat adapté à ses besoins et à son budget.
Indemnisation sous conditions
En cas de survenue d’un sinistre, il faut garder à l’esprit que l’indemnisation est conditionnée par un certain nombre d’éléments prévus au contrat, notamment l’indemnisation dans la limite des plafonds de garantie et la réalisation du sinistre dans des circonstances ne déclenchant pas l’une des exclusions prévues au contrat. Si on prend pour exemple la garantie du vol, les assureurs prévoient souvent dans leurs contrats des conditions relatives aux délais d’absence.
En effet, la garantie peut être remise en cause si le vol est commis pendant une période d’absence excédant la limite prévue au contrat. De même, l’argent liquide fait généralement partie des exclusions des contrats d’assurance, sauf si sa prise en charge est explicitement mentionnée dans les conditions particulières.
Certaines conditions relatives aux mesures de sécurité et moyens de précaution à mettre en place par l’assuré peuvent également être prévues par le contrat d’assurance et dont le non-respect peut mener au refus d’indemnisation, d’où l’importance de bien s’imprégner des rouages du contrat.
Un autre exemple est celui de la garantie «incendie», dans le cadre de laquelle les contrats prévoient également des exclusions, telles que les dommages subis par les appareils et leurs accessoires dus à un incendie ayant pris naissance à l’intérieur de ces objets, ou encore les dommages subis par les biens assurés et provenant de leur vice propre ou encore d’un défaut de fabrication.
Personnel assuré
En cas d’occurrence d’un risque de taille comme l’incendie ou les dégâts des eaux, la MRH peut prévoir une garantie dite «perte d’usage». Elle correspond à la perte financière de l’assuré occupant l’habitation et qui est la conséquence de l’impossibilité de son utilisation de manière temporaire. Ainsi, l’assureur garantit les frais liés au relogement temporaire de l’assuré et sa famille, ainsi que les frais de location d’un logement équivalent à celui sinistré, jusqu’à la fin des travaux de réparation ou de reconstruction du logement. Cela peut également couvrir les frais de transport et les frais supplémentaires engagés pour se rendre sur son lieu de travail ou d’études.
Une fois que la personne occupant un bien immobilier contracte une assurance MRH, son personnel de maison (jardinier, aide-ménagère, nounou…) est également assuré. En effet, dans le cadre des garanties de responsabilités prévues dans les contrats, une garantie «accidents de travail des employés» garantit la réparation des accidents de travail subis par les employés de maison de l’assuré à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. Encore faut-il qu’ils soient déclarés !
D’ailleurs, cette couverture est prévue par la loi n° 18-12 relative à la réparation des accidents de travail. Par ailleurs, les agents domestiques ont la qualité d’assurés dans le cadre de la garantie «responsabilité civile vie privée» et sont ainsi couverts à raison des dommages corporels, matériels et immatériels consécutifs à un dommage causé aux tiers durant l’exercice de leurs fonctions dans le bâtiment assuré.
Des étapes de l’indemnisation
Naturellement, dès la survenance d’un sinistre, il faut prévenir l’entreprise d’assurance et établir une déclaration de sinistre. Le délai est de 48h en cas de vol ou de tentative de vol, tout en avisant les autorités compétentes dans les 24 heures. Ce délai est porté à 5 jours en cas d’incendie, bris de glace, fuite d’eau… et à 20 jours en cas d’évènement catastrophique. Une fois que l’assureur reçoit la déclaration de sinistre, un expert est désigné pour évaluer les dommages et estimer le coût des réparations. Si le client accepte le montant proposé par l’entreprise, il percevra le montant de son indemnisation, tout en tenant compte des franchises ou vétusté éventuelle mentionnées au contrat. Dans le cas où il est insatisfait du remboursement proposé, il a le droit de recourir à une contre-expertise…
