Argent
Les minières profitent toujours de la hausse des cours des matières premières
Malgré un arrêt de production, SMI a réussi à réaliser un bénéfice net en progression de 58,6%. La baisse de production SMI de 40% n’impacterait pas la société sur le moyen terme, selon Attijari Intermédiation.

L’envolée des cours des matières premières a profité aux valeurs minières Managem et sa filiale SMI (Société Métallurgique d’Imiter). Au premier semestre 2011, grâce aussi à la baisse des niveaux d’engagement, à l’appréciation des cours de couverture et au maintien d’un niveau d’investissement stable, la SMI a pu améliorer ses marges. Au terme des six premiers mois de l’année 2011, avec un chiffre d’affaires de 545 MDH et un résultat net de 265 MDH, en hausse respectivement de 83% et de 292% par rapport à la même période une année auparavant, la société laissait présager des perspectives prometteuses. C’est pour cela que les analystes d’Attijari Intermédiation tablaient sur un volume activité se chiffrant à 1,15 milliard de DH (+56%) et un bénéfice net de 541 MDH (+144%) au terme de la même année. Cependant, en raison de l’arrêt de l’approvisionnement en eaux industrielles de l’usine durant le deuxième semestre de l’année, le rythme de production a été ralenti, causant une baisse de 24% de la production d’argent. Ceci a incité la société de bourse à revoir ses prévisions à la baisse concernant la valeur. Elle a ainsi établi le chiffre d’affaires à un niveau de 870 MDH, en croissance de 17,6% «seulement» (au lieu de 59% de croissance initialement prévue) et le résultat net à 361 MDH, en hausse de 63,2% (au lieu de 144% prévus).
Les résultats réalisés par la société ont été en dessous de ce qui a été escompté par Attijari Intermédiation. Les réalisations ne sont pas tout à fait conformes aux prévisions, mais restent en hausse appréciable en 2010. Le chiffre d’affaires a atteint 802,7 MDH en progression de 8,5% par rapport à 2010 et en baisse de
-7,8% par rapport aux dernières prévisions d’Attjari. De même, la hausse du résultat d’exploitation sur l’année 2011, prévue à 58%, a été limitée à 13% pour atteindre 322,4 MDH. In fine, le résultat net a atteint à fin 2011 350,5 MDH contre 221 MDH, l’année d’avant, marquant un accroissement de 58,6%. La différence avec les prévisions de la même société de bourse s’établit à -3%. Le dividende unitaire distribué est également en dessous des espérances même après révision. Etabli initialement à 263 DH par action, il est passé à 175 DH par action lors de l’actualisation des prévisions pour être fixé à 100 DH par la société.
Malgré des réalisations non conformes aux prévisions, les analystes d’Attijari Intermédiation restent optimistes quant à l’évolution des fondamentaux de la société. Cela trouve son explication dans le fait que cette baisse de production est un événement ponctuel qui ne s’étalera pas sur le moyen terme. «Nous ne pouvons pas mesurer avec exactitude l’impact ou l’étendue de ces pertubrations. Ceci dit, tant que les produits des métaux sont en hausse, il n’existe pas de grandes pertes», souligne une source d’Attijari Intermédiation. L’activité minière est évaluée sur la base des réserves plutôt que sur les cash flows futurs. «Les mines ne sont pas des produits périssables comme le ciment. Ce qui ne peut être produit aujourd’hui pourra l’être dans les prochains jours», conclut notre source.
La société mère, Managem, elle, n’a pas pâti de l’impact défavorable des arrêts de production sur la mine d’Imiter, puisque ses indicateurs financiers au terme de l’année 2011 sont dans le vert. La société avait prévenu, lors de la publication des résultats semestriels 2011, que le second semestre ne connaîtrait pas une ascension fulgurante du fait des incertitudes liées sur les marchés des métaux précieux et de change. Mais, profitant, d’une part, de l’embellie des cours des matières premières portées essentiellement par la poursuite de l’investissement de la part des grands groupes leaders et une demande croissante émanant des pays asiatiques et, d’autre part, de l’amélioration des cours de vente, la minière a réalisé à fin décembre dernier une croissance du chiffre d’affaires consolidé de 7% pour s’établir à un peu plus de 3 milliards de DH.
1,72 milliard de DH d’investissement pour Managem en 2012
Le résultat d’exploitation s’est consolidé, sur la même année, à 513 MDH, en hausse de 8,45% par rapport à la même période de l’année précédente. Au final, les bénéfices dégagés par la société se sont inscrits en accroissement de 81,5%. Le résultat net part du groupe a atteint 403,5 MDH à fin 2011. Ces réalisations sont toutefois en légère baisse par rapport à ce qui a été prévu par le groupe lors de l’augmentation de capital de 900 MDH en deux tranches réservée aux actionnaires de la société. En effet, la société escomptait un chiffre d’affaires avoisinant les 3,4 milliards de DH. De même, le résultat d’exploitation et le résultat net part du groupe étaient prévus à des niveaux respectifs de 669 MDH et 490,8 MDH contre 513 et 403,5 MDH réellement atteints.
Il est à signaler que le niveau d’investissement engagé par le groupe pendant l’année 2011 qui est de 1,43 milliard de DH est en baisse de 16% par rapport aux prévisions du groupe, puisque la prévision initiale portait sur un engagement de 1,66 milliard.
Du côté des perspectives de développement, le groupe compte investir un montant de 1,72 milliard de DH au titre de l’année 2012 et 1,96 milliard pour 2013. Ces investissements serviront à augmenter la production des métaux précieux, notamment à travers l’entrée en production de la mine d’or de Bakoudou au Gabon. Autre entrée en production attendue, au Maroc, celle de la mine de cuivre de Jbal Lasal et d’acide sulfurique à Guemassa.
