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Le rachat d’actions de plus en plus prisé par les sociétés cotées

12 sociétés cotées sont actuellement engagées dans des programmes de rachat contre 6 seulement en 2006.
Ces opérations visent à  réduire la volatilité des titres et à  assurer une certaine liquidité aux investisseurs.
C’est une «manipulation de cours légale» surveillée de près par le CDVM pour éviter qu’elle ne fausse le bon fonctionnement du marché.

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Les programmes de rachat d’actions que lancent les sociétés cotées deviennent à la mode à la Bourse de Casablanca. Après une longue période où seules les grandes structures de la cote, notamment les banques, procédaient à ce type d’opérations boursières, plusieurs sociétés, de différentes tailles et activités, se sont mises à racheter leurs propres actions au cours de ces deux dernières années. Actuellement, elles sont douze à avoir lancé ces programmes (voir tableau ci-dessous), alors qu’elles n’étaient que six en 2006.

D’abord, il faut savoir qu’un programme de rachat d’actions est une opération qui donne le droit à la société cotée de procéder à l’achat et à la vente de ses propres actions, en passant par une société de Bourse désignée pour cette mission, avec une limite en termes de nombre de titres à détenir (le maximum est de 10% du capital) et de prix d’achat et de vente (fourchette de prix fixée par les sociétés dans leurs notes d’information et visée par l’autorité du marché).

L’objectif étant de réguler le cours des actions par des interventions en contre-tendance en cas de variation excessive sur le marché, à la hausse comme à la baisse. On peut donc dire qu’il s’agit d’une «manipulation légale» des cours, effectuée sous la surveillance du Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) qui veille à ce que les rachats d’actions ne faussent pas le fonctionnement du marché.

Pour le grand public, l’apport de ce type d’opérations est double. En effet, les programmes de rachat d’actions permettent de réduire la volatilité des titres, surtout en période de forte baisse du marché, et d’assurer aux investisseurs une progression modérée et pérenne des cours en cas de hausse, ou une correction maîtrisée en cas de baisse.

De plus, ces programmes permettent d’assurer une certaine liquidité des titres pour les investisseurs, étant donné que les sociétés concernées se positionnent à l’achat quand il y a un mouvement vendeur, et à la vente quand il y a beaucoup d’acheteurs.

Les rachats d’actions ne sont pas souvent efficaces
Cela dit, les programmes de rachat d’actions ne sont pas souvent efficaces, vu le comportement de certaines valeurs faisant l’objet de ces opérations. Si, par exemple, BMCE Bank, qui en est à son cinquième programme, affiche une croissance constante depuis plusieurs années, avec une volatilité assez modérée et une liquidité des plus importantes du marché, la Snep, elle, qui a lancé son programme le 31 mars dernier, n’arrive pas après trois mois environ à redresser son titre en Bourse.

Au niveau de l’évolution, le cours a baissé de 5,5% durant les deux mois qui ont précédé le lancement du programme et de 5,1% durant les deux mois qui ont suivi le démarrage des rachats. Pour ce qui est de la liquidité, la quantité moyenne quotidienne échangée était de 6 300 titres avant le programme et elle est passée à 2 400 titres seulement après le programme.

Enfin, en terme de volatilité, on relève un taux de19,8% depuis le début de l’année contre 14,4% pour BMCE Bank et 11,8% pour le Masi. Cela peut être dû, selon un trader de la place qui préfère ne pas trancher, «soit à une intervention timide de la Snep sur ses titres à travers son programme, soit à un comportement du marché plus fort et plus déterminé qui fait que la valeur se maintient sur la tendance amorcée depuis son introduction en Bourse».

Un rachat d’actions, quel que soit son degré d’efficacité, témoigne de l’engagement des sociétés cotées à soutenir leurs titres en Bourse et à assurer la liquidité pour le grand public. Normalement, ce sont surtout les petites capitalisations (Balima, Diac Salaf, Acred…), qui sont les plus volatiles et les moins liquides, qui doivent prendre cette initiative, à l’image de ce qu’ont fait des sociétés comme IB

Maroc, Distrisoft et Sothema. Car les grosses structures telles que BMCE Bank sont d’office des valeurs stables et très échangées. Certes, lancer un tel programme engendre un coût pour la société (les moins-values latentes). Mais la notoriété ainsi que la valeur boursière de cette dernière s’en trouvent renforcées .