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Hausse du cash en circulation : «Il n’y a pas plus difficile que de changer les cultures», reconnait Jouahri

L’octroi des futures aides directes gouvernementales via le mobile banking pourrait contribuer grandement à ramener la circulation fiduciaire à des niveaux raisonnables, selon le wali de Bank Al-Maghrib.

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Le cash au Maroc a la peau dure, et ce n’est pas Abdellatif Jouahri qui dira le contraire. Malgré les efforts des autorités monétaires pour limiter la circulation de la monnaie fiduciaire, le cash est plus que jamais en hausse, surtout depuis le Covid. «La monnaie fiduciaire a augmenté de 20% en 2020, alors que la tendance a toujours été une évolution comprise entre 6 et 7%. En 2021, nous sommes revenus à ce taux de croissance, mais la hausse est repartie à deux chiffres en 2022, et cela se poursuit cette année», a souligné le wali de BAM, en conférence de presse, mardi 20 juin.

La prédominance du cash au Maroc s’explique par plusieurs facteurs bien connus, entre autres celui de l’informel dont le poids dans l’économie est estimé à 30% ou encore la volonté d’échapper au contrôle du fisc. Il y a aussi la progression soutenue des recettes du tourisme et des transferts des MRE ces dernières années, qui alimentent le cash en circulation dans le Royaume.

Mais pour Jouahri, le problème est avant tout culturel : «Dans notre pays, le cash est une tradition parce qu’il est facile et sans risques», a-t-il affirmé. Un changement de mentalité est nécessaire, mais, ajoute-t-il, «c’est ce qu’il y a de plus difficile».

La technologie pourrait être d’une grande aide pour BAM dans sa croisade contre le cash. «Il faut une modernisation des systèmes de paiement et un changement de paradigme au niveau de la technologie», a souligné le wali. De ce point de vue, le recours au mobile banking pour l’octroi des futures aides gouvernementales pourrait changer les choses. «Peut-être que si demain les aides directes passent par le mobile, cela fera réfléchir les gens».

Et de conclure : «Si demain nous ciblons la compensation et si le gouvernement donne des aides directes sur mobiles, il n’y a pas de raison que cela ne fonctionne pas. Techniquement, nous sommes prêts».