Affaires
Transport urbain : 35% du parc des petits taxis sont renouvelés
Depuis le début de l’opération il y a cinq ans, 11 200 taxis ont été renouvelés dont 5 000 à fin 2014 et 6 200 en 2015 et les deux premiers mois de 2016. 3 000 propriétaires ont acheté un nouveau véhicule sans aide de l’Etat.

L’opération de renouvellement du parc des petits taxis dits de 2e catégorie commence enfin à bien fonctionner. La preuve, le nombre total des nouveaux petits taxis mis en circulation a atteint 11200 à fin février 2016, soit une progression de 124% en comparaison avec 2014. Selon les chiffres communiqués par le ministère de l’intérieur en exclusivité à La Vie éco, 6 200 nouveaux taxis ont été renouvelés au courant de l’année 2015 et les deux premiers mois de 2016 contre 5 000 du début de l’opération en 2010 à fin 2014. Le ministère a ainsi réussi à dépasser l’objectif de 6 000 nouveaux véhicules à fin 2015, soit 18% du parc exploité à l’échelle nationale (32000 taxis). Mais toutes ces réalisations ne sont pas à mettre à son crédit. Sur tous les taxis renouvelés, seulement 8 200 véhicules l’ont été avec octroi de la subvention de 35000 DH versés par l’Etat, à laquelle s’ajoute une prime à la casse de 15 000 DH. Ce sont donc 3 000 taxis qui ont été achetés sans aucune aide. Et pour cause, certains professionnels, craignant que la procédure mise en place pour bénéficier de la subvention soit un moyen pour l’Etat de mieux contrôler le secteur, se sont débrouillés seuls. Des professionnels du secteur confirment également qu’une grande partie de ceux qui ont renouvelé leur véhicule n’ont pas bénéficié de la prime à la casse puisqu’ils estiment que la valeur vénale de l’ancien véhicule est supérieure aux 15 000 DH accordés par la tutelle.
La mise à la casse n’est plus obligatoire
A cet égard, il est à rappeler que le décret conjoint du ministre de l’intérieur et de celui de l’économie et des finances fixant les conditions et les modalités d’octroi de cette prime a été assoupli suite aux discussions avec les syndicats. En effet, ce texte prévoyait que le choix du véhicule neuf (choix du concessionnaire) devait être agréé par l’administration et que le propriétaire du taxi devait, pour bénéficier de la prime à la casse, mettre l’ancien véhicule à la disposition de l’administration en vue de sa démolition. Ces conditions n’ont pas été du goût de la plupart des exploitants. Les autorités semblent l’avoir compris. Par conséquent, le propriétaire candidat à la prime de renouvellement est aujourd’hui libre d’acquérir le véhicule auprès du concessionnaire de son choix. En outre, la mise à la casse n’est plus obligatoire. L’exploitant est juste tenu de retirer le véhicule du parc de taxis. Il peut soit le vendre en l’état, soit le transformer en véhicule personnel. Cet assouplissement de la procédure a contribué à l’accélération de l’opération de renouvellement. Cependant, il y a un long chemin à parcourir pour atteindre un taux de 100%, cela sachant que les premiers véhicules renouvelés sont aujourd’hui âgés de cinq ans, soit leur période d’amortissement.
