SUIVEZ-NOUS

Affaires

Somed achète le Hilton de Rabat pour 280 MDH

Pour cela la société augmentera son capital de 450 millions de DH à  950 millions de DH.
Le Coréen Daewoo, qui avait acheté l’hôtel en 1995 à  35 millions de dollars, le revend à  perte.

Publié le


Mis à jour le

Depuis que l’aventure marocaine du géant sud coréen Daewoo s’est terminée en queue de poisson, son retrait de l’hôtel Hilton de Rabat était annoncé pour imminent. La banque centrale coréenne, elle-même, à qui le chaebol doit de l’argent, l’avait mis en vente dès le début 2002 pour un montant de 30 millions de dollars mais aucun repreneur ne s’était manifesté. Au fil des années, l’opération avait fini par devenir une arlésienne si tant est-il qu’on commença à gloser sur les raisons de la réticence des investisseurs à reprendre cet hôtel acquis en 1995 pour un montant de 35 millions de dollars (350 MDH environ). Cette fois, la cause est entendue. Après une période de fiançailles de plus de six mois consécutive à la signature d’un mémorandum, la fine fleur de l’hôtellerie de la capitale qui compte 249 chambres et 20 bungalows vient de changer de propriétaire. Le nouveau maître des lieux est la SOMED (Société Maroc Emirats Arabes Unis de développement) qui a une longue expérience dans le domaine du tourisme au Maroc. En effet, ce holding ne possède pas moins de 6 unités hôtelières dont le Sheraton de Casablanca et la chaîne des Almohades louée à Accor depuis 1999. Rappelons que la Somed est contrôlée à hauteur de 50 % par le Fonds d’Abu Dhabi mais a toujours été gérée par de hauts commis de l’Etat (le précédent PDG n’est autre que Mustapha SAHEL, actuel ministre de l’Intérieur) puisque le Trésor marocain détient 33 % du capital, le reste étant réparti sur quelques institutionnels tels AXA Maroc, la BMCE, la MAMDA et la BCP.
Avec cette transaction dont le montant avoisine 280 MDH, la SOMED dévoile ainsi ses grandes ambitions dans le secteur du tourisme et plus particulièrement le segment des hôtels d’affaires et de luxe. Toutefois, à en croire des sources proches du dossier, dès la première étude sur la rentabilité du palace Rbati diligentée par ses soins en 2001 et effectuée par le cabinet Arthur Andersen, elle était aussi intéressée par l’assiette foncière de l’hôtel qui totalise près de 9 hectares et dont une partie est non exploitée. L’utilisation de cette dernière pour d’autres projets immobiliers et touristiques aurait été un facteur déterminant dans la prédisposition de l’acquéreur à miser gros.

Hilton Hotel Corp garde la gestion de l’établissement
Pour le financement de l’opération, une source bien informée a dévoilé à La Vie éco que l’acquisition sera financée par l’augmentation du capital de la SOMED. Celle-ci aurait décidé de porter son capital de 450 MDH à 950 millions et ne pas entamer sa capacité d’endettement qui demeure toujours intacte puisque le holding ne finance son activité qu’avec des fonds propres. Outre l’opération en question, ce renflouement important servirait, semble-t-il, à financer d’autres projets industriels ambitieux du holding.
Sur le plan opérationnel, le transfert de propriété n’aura aucune incidence sur le fonctionnement de l’hôtel puisque Hilton Hotel Corp aura toujours les coudées franches dans le cadre de son contrat de gestion qui court toujours. Ce qui ne déroge pas à la vision de la SOMED qui ne gère directement aucune de ses unités hôtelières. Il semblerait ainsi que cette dernière ait fait sienne cette devise : à chacun son métier