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Heetch saisit le Conseil de la concurrence au sujet de Careem
Heetch a saisi le Conseil de la Concurrence pour dénoncer une concurrence qu’il juge déloyale de la part de Careem, nous a confirmé Hicham Amadi, DG de Heetch Maroc.

Au moment où Uber finalise le rachat de Careem, ce dernier fait l’objet au Maroc d’une plainte déposée auprès du Conseil de la Concurrence par Heetch Maroc, plateforme de mise en relation de conducteurs de petits taxis et passagers.
Hicham Amadi, directeur général de Heetch Maroc, a expliqué à La Vie éco les motivations de ce recours. « Nous subissons une concurrence déloyale » dit-il. Selon lui, « Careem exerce sans agréments des activités réglementées comme celles de transporteur public et de transporteur touristique ».
Amadi est même allé chercher du côté de l’administration publique pour « s’assurer du chiffre avancé par Careem, celui de 2000 employés », ajoute-t-il. « Nous avons recoupé les éléments exposés dans leurs communications officielles, et qui parlent de 300.000 utilisateurs au Maroc, de 2.500.000 trajets effectués par an et de la création de 2000 emplois. Nous avons découvert que Careem n’en déclare qu’une trentaine. S’ils considèrent les chauffeurs comme des employés, il faudra qu’il soient soumis à l’agrément de transport touristique comme une agence de location », reproche-t-il. « Nous sommes dans un système déséquilibré », ajoute-t-il.
« Nous avons même joint à notre plainte la jurisprudence au niveau international. Partout dans le monde, des opérateurs similaires passent à la caisse. Ils achètent des licences qui coûtent très cher. A Londres, elle coûte près de 20 millions d’euros », développe-t-il en s’étonnant que ce genre d’opérateurs « exercent actuellement sans payer aucune taxe au niveau du Maroc et des pays de la région ».
« Le Conseil doit prendre son temps pour étudier le dossier, saisir les parties prenantes et consulter l’ensemble des institutions concernées dont les ministères de l’Intérieur, du Transport, de l’Industrie ainsi que les Wilayas, car la loi est préfectorale sur la partie des transports publics », conclut-il.
