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Affaires

Mustapha Amhal cède la majorité dans ses affaires à  Saïd et Chakib Alj

Sont concernées les entités de produits de grande consommation ainsi que les filiales opérant dans la distribution

Pas de cession de parts mais une augmentation de capital.

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C’est avec les deux hommes d’affaires Chakib Alj et Saà¯d Alj que l’industriel Mustapha Amhal s’est associé et non pas avec le seul patron d’Unimer (Saà¯d Alj), comme l’a rapporté la presse dans de récents articles. Le deal qui a été opéré il y a quelques semaines donne droit à  Aljia Invest, holding créé pour l’occasion, de disposer de la majorité dans le capital de plusieurs filiales du holding familiale Finamco. Et c’est une bonne partie du patrimoine industriel et commercial de la famille Amhal qui passe sous le contrôle d’Aljia(voir infographie en page suivante).

Ainsi en est-il de Distra, l’entité de production de la lessive Wash; de Sodalmu, le fabricant des boissons gazeuses Ice ; de Med Marbre, de FMG, société de distribution des produits d’hygiène domestique (Air Wick, Calgonit, Peau Douce Dettol) ; d’Avendis, société de distribution détentrice de la carte des produits Gillette ainsi que d’Oryx, société de distribution à  l’international, notamment en Afrique (déjà  implantée en Mauritanie), sans compter Primalait, l’entreprise laitière qui devrait démarrer son activité à  Berrechid dans quelques semaines.

En revanche, la famille Amhal gardera le contrôle total de quelques sociétés industrielles ainsi que d’Imarvest, son entité de promotion immobilière. C’est le cas pour Foodis, spécialisée dans la production de charcuterie industrielle sous la marque Nadra, de Petrotank, opérant dans la fabrication de citernes à  double paroi pour les stations services, de Greif, société d’emballage pour carburant et lubrifiant.

La gestion opérationnelle et la présidence reviennent à  Amhal
Deux constats peuvent être faits à  première vue. D’abord, le groupe Amhal concède le contrôle de toute l’activité distribution, alors qu’en juin dernier, dans un entretien exclusif accordé à  La Vie éco (cf. www.lavieeco.com), il soulignait l’importance capitale de ce créneau. Ensuite, c’est quasiment dans tous les segments ayant pour concurrents des multinationales ou des oligopoles qu’il s’associe à  un partenaire externe.

Pour Mustapha Amhal, rien d’anormal à  la démarche, «cette association permettra aux entreprises entrant dans son périmètre d’avoir les moyens de leur évolution». Car il s’agit bien d’une association et non pas d’une cession d’actions. En effet, l’entrée d’Aljia Invest dans le tour de table des entités précitées se fera par augmentation de capital. En clair, la valeur des actifs détenus par la famille Amhal restera constante, nonobstant toute évolution future du business. Seul changement pour Mustapha Amhal, la concession de la majorité. A terme, donc, quelque 51% du nouveau capital des différentes entreprises sera détenu par Aljia Invest. Car la montée en puissance sera progressive. Si des deux côtés on préfère ne pas en dire plus, la modification de la structure de l’actionnariat des sociétés objet de l’association ne devrait prendre que quelques mois, selon des sources proches du dossier. A ce jour, ce sont quelque 150 MDH qui ont été investis par les nouveaux partenaires dans ce groupe dont le chiffre d’affaires à  fin 2007 (toutes entités confondues) frôlait les 2 milliards de DH.

En revanche, la gestion opérationnelle et la présidence des sociétés resteront entre les mains de l’actuel patron. Tout au plus sera-t-il appuyé dans le développement de ces dernières par des compétences provenant des entreprises détenues par Chakib et Saà¯d Alj.

Si l’argument de l’association en vue du développement tient la route, l’on comprend difficilement cependant pourquoi il s’accompagnerait d’une concession sur le contrôle. Serait-ce là  le prélude à  un désengagement de Mustapha Amhal ? Ce dernier est formel : «Un tel scénario n’est pas à  l’ordre du jour». L’on retiendra donc, en attendant de plus amples éclaircissements, l’option de l’association avec des partenaires solides et aux activités diversifiées.
Chakib Alj est à  la fois industriel à  travers différentes minoteries (Moulins de Berrechid, de Bouznika, du Maghreb), importateur de céréales, par le biais de Gromic, créée en association avec la famille Jamaleddine (groupe Tria), et promoteur immobilier avec des réalisations bien connues comme La Kasbah du pêcheur, à  Bouznika, Kasbah Resort à  Marrakech, ou encore les Jardins du Belvédère, à  Casablanca, sans compter l’hôtel Dawliz, dans la même ville.

Saà¯d Alj, lui, est propriétaire de plusieurs groupes, dont Unimer (Unimer, VCR, Top Food, La Monégasque), Stockvis (distribution d’engins agricoles et de BTP), Taslif, et actionnaire dans les studios cinématographiques CLA de Ouarzazate.