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Affaires

Motex mise sur le marché des géotextiles

Quais portuaires, autoroutes,
digues, … ce produit peut être utilisé dans plusieurs types d’ouvrages.

Depuis 1998, l’entreprise a investi 55 MDH pour développer l’activité.

Parmi les marchés remportés par Motex, le gazoduc
Algérie-Espagne et l’assainissement du complexe de la Samir.

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Les géotextiles figurent-ils parmi les clauses des cahiers des charges relatifs à la construction des stades de football que compte présenter le Maroc dans son dossier de candidature pour le Mondial ? La question mérite d’être posée. Le spectacle des pelouses rendues impraticables par la pluie, rappelle en effet combien le problème du drainage des eaux reste entier dans la maintenance de ce genre d’ouvrages. Et ce ne sont pas les seuls, selon les responsables de Motex, entreprise spécialisée dans la production des géotextiles. Se présentant sous forme de nappes perméables et souples, les géotextiles sont utilisés dans les terrassements contre l’érosion, pour la protection de l’environnement et dans les travaux routiers, ferroviaires et hydrauliques. Ils jouent un rôle mécanique de protection, de renforcement et de séparation physique des matières. Ils facilitent aussi la filtration et le drainage des eaux. Quais portuaires, autoroutes, digues de protection de canalisations et autres pistes aéroportuaires sont quelques uns parmi les domaines d’utilisation des géotextiles à l’étranger. Au Maroc, ces applications commencent à peine à être reconnues.
La promotion reste insuffisante
Est-ce à dire que les utilisateurs potentiels du produit ne sont pas tout à fait convaincus de son utilité ? C’est plutôt sa promotion auprès des prescripteurs qui est en cause. Deux raisons à cela : une sous-utilisation dans les infrastructures routières et autoroutières (ce qui empêche sa diffusion à grande échelle) et un recours massif à des produits concurrents importés dans le cadre des marchés publics.
«Les géotextiles fabriqués au Maroc sont soumis à des contrôles et des essais stricts en interne et dans les laboratoires agréés comme le LPEE (Laboratoire public d’essais et d’études, Ndlr). Nous n’avons donc aucun complexe vis-à-vis de la concurrence étrangère. L’ouverture du marché national à la concurrence, notamment européenne, est une opportunité dans la mesure où nous sommes obligés d’être au diapason des standards internationaux en termes d’organisation et de management», commente Azzedine Lahrichi, PDG de la société.
En créant sa propre marque, Dutex, l’entreprise, à l’origine spécialisée dans la fabrication des produits non tissés pour les revêtements de sol (90 % du marché local), a élargi son offre et remporté plusieurs marchés (gazoduc Algérie-Espagne, extension du terminal est du port de Casablanca en partenariat avec Dumez, aménagement d’une digue de protection contre les crues de l’Oued Maleh, réparation d’une partie de l’autoroute Rabat-Larache et réfection et assainissement du complexe d’hydrocarbures de la Samir), se faisant, dans la foulée, certifier aux normes ISO 9001 version 2000. Les responsables restent discrets sur le chiffre d’affaires, mais soulignent que les «investissements, à la fois humains, financiers et de communication, ont atteint 45 MDH entre 1998 et 2002 ; 10 autres millions sont budgétisés pour cette année». Selon M. Lahrichi, «le retour sur investissement est palpable puisque l’entreprise a participé à la réalisation de plusieurs grands ouvrages à travers le Maroc».
Depuis 1995, une campagne de sensibilisation est menée en direction des prescripteurs. Elle sera maintenue et renforcée. Ainsi, d’ici à la fin de l’année, seront organisées des rencontres nationales en partenariat avec des écoles d’ingénieurs, le ministère de l’Equipement et le LPEE. Objectif : «permettre aux professionnels du génie civil marocains et étrangers de débattre des géotextiles et de leurs applications quotidiennes» , explique, pour sa part, Abdellatef Smina, directeur d’exploitation de l’entreprise, qui espère avoir l’oreille des maîtres-d’œuvre des grands chantiers.