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Affaires

L’importation de génisses enfin autorisée

Elle avait été arrêtée en 2000 en raison de la maladie
de la vache folle n Il faudra en importer 30 000 par an pour reconstituer le cheptel.

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Les éleveurs pourront recommencer à importer des génisses d’ici à la fin 2004. C’est au cours d’une réunion tenue mercredi 7 avril avec les professionnels du secteur laitier, que Mohand Laenser, ministre de l’Agriculture, a donné son accord de principe pour la levée de l’interdiction, prise en 2000 suite à l’apparition de la maladie de la vache folle (ESB) en Europe.
Déjà en 2003, le ministère avait assoupli sa position en autorisant les agriculteurs à importer des Etats-Unis, un pays qui n’avait pas été touché par cette épidémie. Mais aucune opération n’avait eu lieu parce que le prix des génisses (30 000 DH par bête) était jugé élevé. L’autorisation avait finalement été suspendue à la fin de la même année suite à l’apparition de l’ESB aux Etats-Unis.
Aujourd’hui, l’accord de principe donné par les pouvoirs publics a soulagé les éleveurs et les industriels du secteur laitier.
L’importation de génisses se fera selon un cahier des charges précis. En effet, les génisses ne pourront être importées que de certains pays européens (en particulier la France), qui ont «pris les mesures nécessaires en matière de lutte contre la vache folle, entre autres un suivi vétérinaire strict et la suppression des farines alimentaires», souligne un responsable de la Fédération nationale de l’industrie laitière du Maroc (FNIL). Le cahier des charges prévoit également que les bêtes soient de race laitière et âgées de trente mois maximun. Par ailleurs, seuls les éleveurs agréés pourront importer des génisses. «Pour être agréés, ils doivent investir dans l’infrastructure nécessaire et établir un suivi du cheptel. Cela permettra d’avoir une traçabilité en cas de maladie», dit-on à la FNIL. Une commission technique relevant du ministère de l’Agriculture devra accorder, après étude et visite des exploitations, l’agrément aux producteurs et éleveurs dont le nombre est compris entre 10 000 et 15 000.

L’impact des importations sera ressenti en janvier 2005
Toujours dans un souci sanitaire, les pouvoirs publics conditionnent les importations par la mise en place de structures de contrôle. Ainsi, il est prévu d’équiper deux ou trois abattoirs du pays en laboratoires de dépistage. Toute génisse abattue sera soumise à des analyses de cervelle avant la mise à la consommation.
Pour tout cela, les procédures techniques devraient être lancées incessamment et la première opération d’importation est prévue pour novembre ou décembre 2004. Selon la FNIL, l’impact de cette opération sera ressenti en janvier 2005.
Soulignons toutefois que l’idéal, pour les opérateurs, serait d’importer dès le mois d’octobre car «cela permettrait de faire face au déficit laitier enregistré lors de la basse lactation, c’est-à-dire entre juin et décembre».
Sans trop s’attarder sur le calendrier des importations, les professionnels se disent soulagés. Pour reconstituer le cheptel, il faudra importer 30 000 génisses par an. Pour cette première année, on ne dépassera pas 10 % de ce volume en raison de la mise en place des procédures. Le prix d’achat par tête sera de l’ordre de 20 000 DH, selon la FNIL.