Affaires
Les petites phrases de Bank Al-Maghrib
Le gouverneur est déterminé à appliqué la loi de manière
rigoureuse.
Mercredi 7 janvier, Bank Al-Maghrib accueillait les représentants de quatre journaux économiques de la place. Une première. Les trois heures d’échange ont été en particulier marquées par de petites phrases, sur tel ou tel sujet, qui apportent un intéressant éclairage concernant la position de la banque centrale. Les propos qui suivent ont donc été recueillis de source autorisée auprès de Bank Al- Maghrib.
•PME : «La banque centrale n’est pas satisfaite de constater que les PME subissent encore des taux d’intérêts à deux chiffres. Le taux moyen pondéré du crédit est de 8,8% mais celui accordé aux PME dépasse les 10%. Bank Al-Maghrib a lancé une évaluation globale du financement de la PME au Maroc. Une commission conjointe banque centrale-GPBM sera mise sur pied incessamment. Une étude sera lancée avec le concours de la SFI et on espère faire aboutir ce dossier en 2004».
•Rating entreprises : «Un rating sera mis en place pour les entreprises. Les discussions ont déjà été lancées avec la Banque mondiale, le FMI et la SFI. Le rating sera volontaire mais il aidera les entreprises performantes à obtenir des taux d’intérêts plus bas».
•Le respect des règles prudentielles par les banques : «La banque centrale est déterminée à appliquer la loi, toute la loi, rien que la loi».
•CIH, CNCA, BNDE : «Plus jamais ça».
•Banques : «Il y a une limite à la concentration bancaire, il ne faut pas s’adjuger plus de 20%-25% du marché. La concentration est une excellente chose mais nous ne pousserons pas telle ou telle banque à se marier avec telle autre. Nous ne sommes pas une agence matrimoniale».
•Taux d’intérêts : «Au cours de l’été, nous nous sommes demandé si nous ne devions pas provoquer une baisse des taux débiteurs. Mais elle aurait entraîné avec elle une baisse des taux créditeurs alors que le pays a besoin de l’épargne. C’est pour cela que nous nous sommes abstenus. Mais s’il y a une reprise de l’activité économique, nous l’accompagnerons par une baisse des taux».
•Fiscalisation des intérêts sur les dépôts des RME : «Cette question sera probablement tranchée d’ici à la fin du mois, avec le ministre des Finances. Il est clair qu’il ne faut pas pénaliser une aussi importante source de devises».
•Fuite des capitaux : «La confiance et la visibilité sont les meilleurs moyens de la freiner».
•Valeur du dirham : «Une étude est en cours sur les mécanismes de cotation. Faut-il introduire plus de flexibilité ?
Ce sont des questions qu’il faut manier avec la plus grande prudence. Le FMI ne parle plus de dévaluation»
