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Les parkings multiplexes, la solution de la dernière chance pour les Casablancais
Le prix d’une place va de 250 DH à 700 DH le mois en fonction des quartiers et des horaires de stationnement. L’offre demeure faible puisque l’investissement est lourd. Pendant la journée, des concierges sous-louent les places de garage des immeubles à usage d’habitation.

Le stationnement à Casablanca est devenu un véritable enfer. Cette situation ne cesse de s’aggraver avec l’accroissement démographique et du parc automobile. Des investisseurs privés ont détecté l’important potentiel que recèle ce domaine et ont sauté sur l’occasion. Depuis quelques années déjà, des parkings verticaux ont en effet commencé à pousser dans la ville blanche. Ces bâtiments multiplexes sont concentrés surtout dans le centre-ville, dans des quartiers tels que Derb Omar, Benjdia, Mostapha El Maani ou encore au bd. Hassan II. Ils appartiennent dans la plupart des cas à des particuliers qui détiennent soit une patente ou les gèrent à travers une société à responsabilité limitée. A la base, «ces bâtiments ont été tous des parkings. Cependant, avec l’accroissement de la demande sur les prestations de stationnement, les propriétaires ont mis le paquet pour les réaménager et les mettre au goût du jour afin d’augmenter leur capacité d’accueil, mais surtout pour justifier les prix de la prestation», explique le propriétaire d’un parking sis à la rue Abdellah El Mediouni, au quartier Derb Omar.
En effet, il est important de savoir que ces parkings, de 100 à 350 places, opèrent 24h/24 et 7j/7, y compris les jours fériés. Toutefois, les tarifs pratiqués restent trop élevés. Par exemple, une place est facturée 400 DH par mois pour une journée de 8 h à 18h, du lundi au samedi, au parking Coli de Derb Omar. L’exploitant profite du fait que les commerçants, ainsi que les salariés des entreprises installées dans le quartier, trouvent difficilement des places pour se garer. En fait, les places de stationnement dans le quartier sont gérées par une société d’horodateurs. «Dans les zones à horodateurs, l’abonnement est de 300 DH par mois, alors que pour 100 DH de plus, les automobilistes sont assurés d’avoir une place et leurs voitures sont en sécurité puisque, à part nos équipes de surveillance, nous disposons également de caméras de surveillance», déclare le gérant. Le soir, ce même garage facture une place entre 250 DH et 300 DH le mois, pour 7 nuits et la journée du dimanche par semaine.
Les parkings offrent des prestations annexes comme le lavage et la mécanique
Pas loin de Derb Omar, et plus exactement dans les parages du Prince My Abdellah, un parking de quatre étages affiche tout le temps complet. «Nous n’acceptons que les voitures des clients abonnés», explique un agent de sécurité. Ce dernier déclare que le loyer mensuel d’une place est de 700 DH pour les clients du jour comme pour ceux du soir. Comme ce quartier connaît une forte concentration d’agences bancaires, de commerces et d’entreprises, ce parking reçoit une très importante demande pour la journée. La demande est également conséquente le soir puisque la quasi-totalité des immeubles de ces quartiers sont construits à l’époque du protectorat et ne disposent pas de garages.
Cependant, il est important de savoir que l’offre de parkings verticaux est encore faible. «Cela est dû à la rareté et à la cherté du foncier au centre-ville», commente un professionnel. Selon lui, il faut au minimum 8 MDH pour pouvoir acheter un terrain, construire le bâtiment et l’équiper. Une somme que le propriétaire ne peut récupérer qu’au bout de dix ans. Cela même si nous prenons en compte d’autres prestations offertes par ces garages, à savoir le lavage de voitures et la mécanique générale. Alors pour combler le vide, une offre clandestine commence à se développer sur le marché casablancais. Il s’agit des concierges qui louent des places aux garages privés des immeubles durant la journée. Il propose cette prestation à des prix allant de 200 à 400 DH en fonction de la taille de la voiture et des heures de stationnement.
