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Affaires

Les Marocains endettés d’environ 1 000 milliards de DH !

• L’encours du crédit bancaire s’est établi à 982,8 MMDH à fin septembre 2021,
en hausse annuelle de 4%.
• Les crédits aux ménages ont enregistré une hausse annuelle de 4,6% à 363 MMDH, traduisant une augmentation de 6% des prêts à l’habitat et de 1,3% des crédits à la consommation.
• Les banques déclarent un durcissement des critères d’octroi aussi bien pour
les prêts à l’habitat que pour les crédits à la consommation, au cours du 3e trimestre !

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Les crédits distribués aux Marocains, ménages et entreprises, se montent à près de 85% du PIB ! Ce sont ainsi environ 1000 milliards de DH de dettes que les Marocains ont contractés auprès des banques et sociétés de financement. Selon les statistiques de Bank Al-Maghrib, à fin septembre 2021, l’encours du crédit bancaire s’est établi à 982,8 MMDH, en hausse annuelle de 4%. Dans le détail, à cette date, les crédits aux ménages ont enregistré une hausse annuelle de 4,6% à 363 MMDH, traduisant essentiellement une augmentation de 6% des prêts à l’habitat et une hausse de 1,3% des crédits à la consommation. Le financement participatif destiné à l’habitat, sous forme notamment de Mourabaha immobilière, a poursuivi sa progression et s’est établi à 15 MMDH, après 9,8 MMDH une année auparavant. Au troisième trimestre, les banques déclarent un durcissement des critères d’octroi aussi bien pour les prêts à l’habitat que pour les crédits à la consommation. Pour la demande, elle aurait connu une stagnation, recouvrant une hausse pour les prêts à la consommation et une baisse pour ceux à l’habitat.

S’agissant des entreprises, le crédit bancaire aux agents non financiers a progressé de 4,1% à 848 MMDH, alors que celui aux agents financiers a marqué une croissance de 3,4% à 135 MMDH. Plus en détail, l’augmentation annuelle de 4,3% des crédits aux entreprises non financières privées (408 MMDH) recouvre une hausse de 10,2% des facilités de trésorerie et des baisses de 4,8% et de 0,7% respectivement des prêts immobiliers et de ceux à l’équipement. Par branche d’activité, les données trimestrielles du mois de septembre 2021 indiquent une accélération du rythme de progression de 1,1% à 1,5% des crédits accordés au secteur du «commerce, réparations automobiles et d’articles domestiques» et une amélioration de 4,9% contre une diminution de 0,3% pour ceux destinés à celui des «Transports et communications». En revanche, les rythmes de progression des concours aux «industries alimentaires et du tabac», et aux «industries textiles, de l’habillement et du cuir» ont décéléré de 9% à 7,7% et de 13,9% à 9,9% respectivement. Quant aux crédits au secteur du «bâtiment et travaux publics», ils ont enregistré un repli de 4,5% après une hausse de 4,6%.

Pour ce qui est des prêts octroyés par les sociétés financières autres que les banques au secteur non financier, ils ont augmenté de 1,8% au troisième trimestre après 0,6% un trimestre auparavant. Cette évolution recouvre notamment une atténuation de la baisse des crédits distribués par les banques off-shore de 26,7% à 11,1% et une décélération de la progression de ceux accordés par les sociétés de financement de 3,7% à 2,6%.

Par ailleurs, la Banque Centrale rappelle dans son enquête de conjoncture que l’accès au financement, au troisième trimestre 2021, a été jugé normal par 89% des entreprises industrielles, avec un coût du crédit en stagnation. Selon les résultats de l’enquête sur les conditions d’octroi de crédit disponibles au troisième trimestre 2021, les banques auraient maintenu inchangés les critères d’octroi des crédits aux entreprises toutes tailles confondues et pour tous les objets de crédit, à l’exception des prêts à la promotion immobilière qui étaient légèrement durcis.

Pour la demande, elle aurait enregistré une hausse aussi bien pour les grandes entreprises (GE) que pour les TPME. Par objet, elle aurait marqué un accroissement pour les prêts de trésorerie, une baisse pour les crédits à l’équipement et une stagnation pour ceux à la promotion immobilière. Au T3-2021, les taux appliqués aux nouveaux crédits ressortent en hausse, d’un trimestre à l’autre, de 13 points de base (pbs) à 4,17%. Par taille d’entreprise, elles ont augmenté de 12 pbs à 3,83% pour les GE et de 15 pbs à 4,98% pour les TPME. Il faut dire que tous les taux sont en baisse par rapport à la période pré-pandémique. Les chiffres de Bank Al-Maghrib démontrent que les taux ont connu globalement une tendance baissière par rapport à la même période en 2019. Ainsi, le taux débiteur était à 4,98% au T2 2019 contre 4,32% cette année. Les comptes débiteurs et crédits de trésorerie étaient à 4,74% contre 4% au second trimestre 2021. Les crédits à l’équipement ont également suivi une tendance baissière, passant de 5,17% à 4,10%. Les taux des crédits immobiliers, quant à eux, sont passés sur la période de 4,82% à 4,52%. Les crédits à la consommation ont également baissé de 6,71% à 6,64% sur deux années glissantes.

A noter que les créances en souffrance ont enregistré une hausse de 7,1% et leur ratio au crédit bancaire s’est situé à 8,6% contre 8,7% un mois auparavant. Elles ont augmenté de 7,2% pour les entreprises non financières privées et de 7% pour les ménages !

Les taux des crédits aux ménages en baisse !

D’après Bank Al-Maghrib, les taux appliqués aux nouveaux crédits aux ménages ressortent, au T3-2021, en baisse de 2 pbs à 4,24% pour les crédits à l’habitat et de 13 pbs à 6,51% pour ceux à la consommation. Pour rappel, au deuxième trimestre 2021, la majorité des taux d’intérêts ont baissé par rapport au premier trimestre de la même année. Sur la période, seuls les taux d’intérêts des crédits à la consommation ont connu une hausse, passant de 6,5% à 6,64%. En effet, le taux débiteur est passé d’un trimestre à l’autre de 4,45% à 4,32%. Les comptes débiteurs et crédits de trésorerie sont passés de 4,08% à 4%. Les crédits à l’équipement ont baissé de 4,42% à 4,10% et les crédits immobiliers ont vu leur taux diminuer de 4,74% à 4,52%. En octobre 2021, le besoin en liquidité des banques s’est atténué à 73,8 milliards de dirhams en moyenne hebdomadaire, contre 83 milliards un mois auparavant. Cette évolution reflète essentiellement la hausse des réserves de change, suite notamment aux opérations d’achat de devises effectuées par la banque. Dans ce contexte, la banque a injecté un montant total de 84,2 milliards, incluant 32,8 milliards à travers les avances à 7 jours, 25,6 milliards sous forme d’opérations de pension livrée et 25,8 milliards via les prêts garantis. Dans ces conditions, le taux interbancaire s’est maintenu à 1,50% et le volume journalier des échanges sur le marché interbancaire est revenu de 4,1 milliards en septembre à 2,9 milliards.

Les dépôts dépassent 1 043 milliards de DH !

Les dépôts auprès des banques ont enregistré, à fin septembre une hausse annuelle de 7,3% pour s’établir à 1 043,3 MMDH. Les dépôts des ménages se sont établis à 775,7 MMDH, en hausse annuelle de 4,7% avec 185,4 MMDH détenus par les MRE. Les dépôts des entreprises privées ont, pour leur part, progressé de 7,4%, pour atteindre 154,9 MMDH à fin septembre. Les taux de rémunération des dépôts à terme à 6 mois et de ceux à 12 mois ont enregistré, à fin septembre 2021, des hausses de 10 points de base et de 6 points pour s’établir respectivement à 2,35% et à 2,60%. Pour les comptes d’épargne, leur taux minimum de rémunération a été fixé à 1,03% pour le deuxième semestre 2021, soit un repli de 24 points de base par rapport au semestre précédent.