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Affaires

Les boulangers exigent 30 centimes de plus

La profession produit une étude démontrant que le prix de revient
du pain blanc s’établit à 1,226 DH.

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Le prix de revient du pain blanc est de 1,226 DH alors que les boulangers sont tenus de l’afficher à 1,10 DH. Voilà la conclusion d’une étude commanditée, selon toute vraisemblance, par la profession et que les boulangers viennent d’adjoindre à leurs revendications pour augmenter le prix du pain.
Après un long silence, les boulangers viennent de frapper un grand coup. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce qui va changer les choses ce n’est pas leur grève de mardi 8 juillet 2003 mais bien l’étude qu’ils viennent de livrer aux autorités pour étayer leur vieille demande de relever le prix du pain. En effet, ce document qui a, jusque-là, manqué à l’argumentaire des professionnels, conclut que le prix de revient du pain, comme le revendiquait la corporation, est nettement supérieur aux prix affichés. Les boulangers ont demandé officiellement l’autorisation d’augmenter le prix de 30 centimes.

Les boulangers ont bon espoir d’obtenir gain de cause
Ce sujet sensible et politique à souhait a fait l’objet d’un accord de modération, signé en 1998, entre le gouvernement et la profession.
Que dit cet accord ? L’augmentation du prix du pain blanc ne peut se faire que sous certaines conditions. Les professionnels ne peuvent recourir à l’augmentation que si le prix de la farine connaît un renchérissement. Or, ce produit de base n’a pas connu d’augmentation depuis l’accord. Deuxième condition, qui se trouve remplie aujourd’hui : l’augmentation du prix des autres intrants, au nombre de 19, dont la levure, le sel, l’électricité, la main-d’œuvre. C’est pourquoi, depuis des années, les professionnels n’ont eu de cesse de crier à l’injustice. Mais ils n’ont jamais produit, ce que l’accord de modération prévoit, une étude le prouvant afin qu’une commission interministérielle puisse juger de la validité de leurs affirmations et statuer sur la proportion de l’augmentation qui doit intervenir. Aujourd’hui, c’est chose faite et la profession a bon espoir d’avoir gain de cause.
Quelles conséquences pour le consommateur ? Si l’augmentation consentie est, par exemple, de 20 centimes, pour un foyer qui consommerait 6 pains par jour, selon la moyenne établie par une étude, cela se traduirait par une dépense quotidienne supplémentaire de 1,20 DH. En fait, ce qui fait peur aux ménages dont le faible pouvoir d’achat est déjà éprouvé par ailleurs, c’est qu’une telle augmentation ne soit que le prélude à une cascade d’autres.
Les arguments des boulangers sont, il faut en convenir, recevables et les autorités en étaient probablement convaincues depuis des lustres. Maintenant, il est temps de trancher.