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Affaires

Les 34 propositions de Jamal Belahrach pour lutter contre le chômage

Aide à l’emploi, restructuration de l’intermédiation
publique et privatisation du placement des diplômés.

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L’initiative est louable même si, par sa présentation quelque peu provocante, elle risque de heurter des susceptibilités. En décrétant «l’état d’urgence pour vaincre le chômage ensemble» sous forme de 34 propositions, Jamal Belahrach, DG de Manpower, n’épargne ni le politique, accusé d’être démissionnaire sur ce chapitre, ni les patrons, qui ont «un discours revendicatif sans contrepartie visible en matière d’emploi», ni enfin les syndicats, qui «ont trouvé un terrain fertile au développement de l’anarchie sociale». M. Belahrach, qui opère depuis huit ans sur le marché du travail au Maroc, affirme avoir «remarqué que tout le monde est inerte face au fléau du chômage». Ses propositions, qui ont demandé six mois de travail, il les a consignées dans un document comprenant des mesures de différents ordres. Elles sont regroupées en sept catégories déclinées en 34 points.

Créer une Anapec pour les cadres
Le document préconise ainsi des aides à l’embauche sous forme de primes à la création d’emplois, notamment pour les jeunes diplômés et les personnes handicapées. Le deuxième point a trait à l’élaboration de contrats de travail spécifiques, entre autres pour les types de profils cités. M. Belahrach propose de revoir, en troisième lieu, tout le système d’intermédiation publique, notamment en repensant la mission de l’ANAPEC et en créant une structure similaire pour les cadres. Il suggère également de privatiser le placement des jeunes diplômés.
Le quatrième axe met en exergue l’identification des besoins des opérateurs économiques. Il s’agit là d’encourager une coopération plus étroite entre l’école et l’entreprise pour l’adéquation entre la formation et les besoins du marché du travail. Cette proposition est liée au cinquième volet portant sur la préparation au marché du travail (stage obligatoire en entreprise, meilleure orientation des étudiants en fonction des besoins du marché, incitation des cadres à enseigner dans les écoles).
Toujours sur le plan de la formation, le sixième groupe de propositions de M. Belahrach conseille de faire entrer l’entreprise dans les lycées et les universités, de rendre les stages en entreprise obligatoires pour les étudiants…
Il estime enfin que les associations, les clubs sportifs et les écoles constituent un gisement d’emplois.
On pourrait toutefois reprocher à l’auteur le fait que son travail ne prenne pas en compte les spécificités de l’économie marocaine. Ce à quoi le patron de Manpower rétorque : «Je vois les choses à partir de ma fenêtre de professionnel de l’intermédiation. Je n’ai pas la prétention d’être un technicien de l’économie.» .