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Le plus urgent ? Le texte sur le droit de grève

Le dialogue social a permis d’éclairer l’horizon social du pays, de donner de la visibilité aux acteurs socio-économiques.

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La Vie éco :
Quel bilan faites-vous de l’accord sur le dialogue social ?
Hassan Chami :
Le dialogue social a permis d’éclairer l’horizon social du pays, de donner de la visibilité aux acteurs socio-économiques. Mais l’impact de cette avancée, pour le moment, est seulement d’ordre psychologique, ce qui n’est déjà pas mal, il faut le reconnaître. Il faut donc rapidement donner corps à ce gain psychologique à travers l’application du code du travail, mais aussi et surtout la finalisation du texte sur le droit de grève car, le 30 avril 2003, je le rappelle, l’accord que nous avons signé était un package, dans le sens où les mesures qu’il contient sont liées les unes aux autres.
Pourquoi insistez-vous sur le droit de grève ?
Parce que, si on ne réglemente pas ce droit de grève, on risque de fragiliser les avancées sociales apportées dans le code du travail. Et, là, j’insiste sur un point qui me paraît capital : le patronat n’a aucune intention de porter atteinte au droit de grève qui est un droit constitutionnel. Nous voulons seulement, à travers cette législation, favoriser la concertation, donner toutes ses chances au dialogue avant d’envisager le recours à la grève. Nous ne comprenons pas, d’ailleurs, l’attitude de nos partenaires qui refusent toute réglementation de l’exercice de ce droit.
L’AMO aussi fait partie du package du 30 avril 2003…
Absolument. Elle fait partie des avancées sociales. Et les avancées sociales, nous y tenons beaucoup. Seulement, nous disons que l’AMO doit être conforme au niveau de développement du pays. C’est pourquoi nous estimons qu’il faudrait commencer par mutualiser les grands risques, les femmes et les enfants. D’autre part, pour rendre la charge supportable, notamment par les PME-PMI, le taux de cotisation doit se limiter à 3 % de la masse salariale. Ne perdons pas de vue que l’entreprise aura à supporter d’autres charges comme l’indemnité pour perte d’emploi (l’IPE), l’augmentation du SMIG ou encore la réduction du temps de travail