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Le nouveau plan d’aménagement donne du tonus au marché immobilier de Dar Bouazza
De nouveaux terrains sont mis sur le marché après la publication du nouveau document. Les prix des terrains non viabilisés ramenés à 1 000 DH/m2 contre 1 500 DH auparavant. Le tarif des lots passe à 4 500 DH/m2 contre 7 000 DH au moins par le passé. En dépit d’une forte demande, la disponibilité du foncier et le développement soutenu de l’offre stabilisent les prix des villas à partir de 3 MDH et des appartements à 9 000 DH/m2.

A l’heure où le marché immobilier de Casablanca intra muros continue de faire les frais d’une tenace léthargie, les transactions sont soutenues à Dar Bouazza et tout indique qu’elles devraient se développer encore plus. Devenue la coqueluche des Casablancais depuis quelques années déjà, la région côtière située à une trentaine de kilomètres de la capitale économique profite d’une dynamique encore plus favorable depuis l’entrée en vigueur d’un nouveau plan d’aménagement, il y a un peu plus de deux ans. Le nouveau document prévoit en effet une profusion d’aménagements résidentiels et balnéaires, ce qui a eu pour effet immédiat de détendre la pression sur le foncier.
Le plan renouvelé a en effet encouragé la mise sur le marché de nombreux terrains passés en zone résidentielle détenus par des privés et commercialisés actuellement entre 1 000 DH et 1200 DH/m2 en moyenne. Ceci alors qu’auparavant le peu de foncier offert avait une vocation agricole, ce qui nécessitait l’obtention d’une dérogation pour son développement, et le prix du mètre carré ne descendait pas en dessous de 1 500 DH. Parallèlement à cette offre, les parcelles loties, proposées aujourd’hui entre 4 500 à 5 000 DH/m2 en moyenne, alors que le plancher était à 7 000 DH/m2 par le passé, se développent fortement dans la zone.
L’envergure des projets autorisés est plus grande
L’effet vertueux du nouveau plan d’aménagement sur le marché des terrains a par extension profité à l’offre de biens immobiliers. Auparavant, la majorité des programmes commercialisés se situaient en front de mer et se vendaient à partir de
18 000 DH/m2. La nouvelle offre de terrains, plus abordable, a permis une diversification des projets qui sont également devenus plus accessibles. Avec des appartements de moyen et haut standing ou de type balnéaire commercialisés entre 9 000 et 13 000 DH/m2 ainsi que des villas à 13 000 DH/m2, l’offre actuelle de la zone peut satisfaire les différentes catégories d’acheteurs.
La demande est particulièrement dopée par les Casablancais (jeunes couples primo accédants ou propriétaires d’appartements au centre et souhaitant déménager en périphérie) à la recherche d’un logement principal, fait savoir un agent immobilier actif au niveau de la zone. «L’engouement est tel qu’il est difficile de dénicher un bien à occuper immédiatement et les acheteurs intéressés par la région sont pour la plupart obligés d’attendre deux à trois ans, le temps que de nouveaux programmes se construisent», explique le professionnel.
Pourtant, la production de nouvelles unités est soutenue. Cela n’apparaît pas nécessairement dans le nombre de permis de construire et d’habiter accordés au niveau de Dar Bouazza, ce volume demeurant constant année sur année. Cependant, l’envergure des programmes autorisés est de plus en plus importante, note-t-on auprès de la municipalité dont les services sont largement débordés par l’actuelle affluence. Il faut dire que quasiment tous les promoteurs qui ont des projets dans la zone y prennent goût et réalisent immanquablement des extensions, en plus du flux constant de nouveaux opérateurs qui viennent tenter leur chance.
Ce développement soutenu de l’offre, couplé à la disponibilité du foncier, contribue à stabiliser les prix. Les tarifs des appartements sont restés inchangés sur les dernières années et les prix des villas sont même en baisse, assure un promoteur immobilier. Même si ces derniers biens sont commercialisés aujourd’hui à partir de 3 MDH contre 2 MDH auparavant, leur prix au mètre carré est en baisse, sachant que la surface minimale proposée sur ces produits a presque doublé, passant de 160 à 300 mètres carrés actuellement.
Les dizaines de projets de villas et d’appartements de moyen et haut standing réalisés ou en cours de construction, sont tous rassemblés au niveau de Tamaris, que les autorités locales de Dar Bouazza assimilent déjà à un nouveau CIL.
Errahma, une ville nouvelle en cinq ans
L’autre grande partie de la région, le pôle urbain à dominante sociale, Errahma, attire encore plus l’attention de par son développement. Alors que le délai de création d’une ville nouvelle se compte en décennies, Errahma a bousculé la règle en prenant forme en à peine 5 ans. Plus de 165000 logements y sont réalisés à ce jour et sa population dépassera la barre des 480 000 habitants en 2016, soit plus que la ville de Nador, selon les données de la municipalité. Et dire que tout a commencé avec 6 000 ménages des douars de Dar Bouazza bénéficiaires d’une opération de recasement. Dire aussi que les architectes de la ville se souciaient de sa réussite à son lancement. Des inquiétudes qui semblent bien inutiles aujourd’hui. «Les promoteurs immobiliers les plus modestes à Errahma ont développé 7 hectares.
L’envergure moyenne par programme se situe plutôt autour de 20 hectares et la plus grande parcelle développée par un opérateur unique atteint 130 hectares», fait-on savoir auprès de la municipalité. Avec un tel rythme de développement, l’on ne s’étonnera pas de savoir que la production se tasse à présent. «Et encore, cela ne procède pas de la volonté des promoteurs immobiliers, mais des restrictions sur le financement bancaire», relativise-t-on.
Pour les autorités locales aussi, la volonté est aujourd’hui de marquer une pause afin de digérer la formidable croissance d’Errahma durant les dernières années. Selon les indiscrétions de la municipalité, le nouveau pôle pourrait devenir sous peu un arrondissement à part entière, sachant que 3 caïds sont aujourd’hui à l’œuvre pour quadriller le territoire. Tout juste en 2000, un seul caïd suffisait pour administrer tout le territoire de Dar Bouazza. L’autre grand défi pour la municipalité est de rattraper le retard en matière d’équipements publics après des années d’urbanisation galopante. Une tâche ardue au vue de la faiblesse des ressources de taxes locales et l’absence de zones d’activité sur le territoire de la municipalité.
