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Le moteur de la croissance en deça de sa pleine capacité en 2022 !

La demande intérieure devrait progresser de 3,4% en volume au lieu de 6,4% en 2021. En conséquence, sa contribution à la croissance économique nationale devrait baisser à 3,6 points au lieu de 6,9 points en 2021.

Dans le détail, la consommation finale nationale devrait augmenter de 2,9% et l’investissement de 4,7%, limitant sa contribution à la croissance à 1,4 point au lieu de 4 points en 2021.

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La demande intérieure, moteur de la croissance économique marocaine, devrait subir une décélération en 2022 ! C’est du moins ce que laissent conclure les dernières prévisions du Haut-Commissariat au Plan, livrées dans le budget exploratoire 2022. Selon l’analyse de l’organisme public de statistiques, la demande intérieure devrait continuer en 2022 de soutenir l’activité économique nationale, bien qu’avec un niveau moins élevé qu’en 2021. Elle devrait progresser de 3,4% en volume au lieu de 6,4% en 2021. En conséquence, sa contribution à la croissance économique nationale devrait baisser à 3,6 points au lieu de 6,9 points en 2021.

Dans le détail, les projections du HCP prévoient une hausse de la consommation des ménages de 2,9% en volume, consolidant ainsi sa contribution à la croissance du PIB à 1,6 point en 2022. La consommation des administrations publiques devrait, de son côté, s’accroître de 2,7%, limitant sa contribution à la croissance à 0,6 point. Globalement, la consommation finale nationale devrait augmenter de 2,9%, contribuant pour 2,2 points à la croissance économique en 2022.

Côté investissement, le HCP prévoit une croissance de la formation brute du capital fixe de 5,9% au lieu de 6,9% en 2021, contribuant ainsi de 1,6 point à la croissance économique. La variation des stocks devrait, quant à elle, afficher une contribution négative à la croissance, de l’ordre de 0,1 point en 2022. Ainsi, l’investissement brut devrait s’accroître d’environ 4,7%, limitant sa contribution à la croissance à 1,4 point au lieu de 4 points en 2021.

Il faut dire que ce niveau de croissance de la demande intérieure fait suite à une année 2021 qui a connu une évolution marquée de la consommation et de l’investissement. En effet,  la demande intérieure aurait crû de 6,4% en volume au titre de 2021, au lieu d’une baisse de 6,0% en 2020, regagnant son rôle de moteur de la croissance économique. Sa contribution à la croissance économique serait de 6,9 points au lieu d’une contribution négative de 6,5 points en 2020 (selon les données provisoires pour la fin de l’année 2021 publiées récemment par le HCP).

Dans le détail, la consommation des ménages résidents aurait bénéficié de l’amélioration des revenus soutenue par les bonnes performances de la campagne agricole 2020/2021 et par la consolidation prévue des transferts des MRE dans un contexte marqué par de faibles pressions inflationnistes. Dans ces conditions, la consommation des ménages devrait s’accroître de 3,1% en volume après une baisse de 4,1% enregistrée en 2020. Sa contribution à la croissance économique serait de 1,8 point, après une contribution négative de 2,3 points en 2020. La consommation des administrations publiques aurait consolidé en 2021 sa tendance haussière, reflétant la poursuite de l’augmentation des dépenses des autres biens et services et de l’engagement de l’Etat dans l’accompagnement de la relance économique. Elle devrait augmenter de 5,1% au lieu de 1,7% en 2020, pour enregistrer une contribution de 1,1 point à la croissance économique prévue en 2021.

En somme, la consommation finale nationale affiche une croissance positive de 3,7 % au lieu d’un repli de 2,5% en 2020, contribuant positivement à la croissance de 2,9 points au lieu d’une contribution négative de 2 points en 2020.

Parallèlement, l’investissement aura profité de la politique de relance budgétaire et du regain de confiance des investisseurs grâce à une visibilité plus claire quant aux perspectives économiques nationales. C’est ainsi que le volume global des investissements publics devrait passer de 182 MMDH en 2020 à 230 MMDH en 2021, en hausse de 26%, profitant de la création du Fonds Mohammed VI pour l’investissement.

Dans ces conditions, la formation brute de capital fixe aurait connu en 2021 un accroissement en volume de 6,9% au lieu d’une baisse remarquable de 9% enregistrée en 2020. Sa contribution à la croissance économique serait positive de 1,8 point. La variation des stocks devrait, également, avoir une contribution positive de 2,2 points à la croissance du PIB au lieu d’une contribution négative de 2,1 points en 2020.

Au volet de la demande extérieure, les analystes du HCP estiment que la poursuite du rétablissement des économies devrait améliorer les perspectives de croissance économique mondiale, induisant, ainsi, un raffermissement des échanges commerciaux. Les perspectives économiques favorables chez les principaux partenaires devraient consolider la demande étrangère adressée au Maroc en 2022 et par conséquent soutenir les échanges extérieurs de l’économie nationale qui devraient retrouver leur niveau d’avant-crise.

Ainsi, les exportations de l’économie nationale devraient continuer sur le sentier de la croissance suite au dynamisme des métiers mondiaux et de la reprise des activités exportatrices pour afficher une amélioration de 9% au lieu de 10,8% en 2021. De leur côté, les importations devraient s’aligner aux exportations avec une augmentation de 9,1% au lieu de 11,5% 2021. En conséquence, la contribution de la demande extérieure nette à la croissance économique nationale serait à nouveau négative en 2022 de 0,8 point du PIB. En terme nominal, les exportations de biens et de services devraient progresser de 8,7%, tandis que les importations afficheraient une hausse de 7,7% au lieu de 13,2% en 2021. A cet effet, le déficit en ressources devrait atteindre 10,6% du PIB, soit une dégradation de 0,5 point de pourcentage par rapport à son niveau de 2021.

En tenant compte du redressement des transferts MRE, après leur accroissement exceptionnel en 2021, les revenus nets en provenance du reste du monde devraient atteindre 5,5% du PIB. Résultat : le compte courant de la balance des paiements dégagerait un déficit de 3,4% du PIB, en accentuation par rapport à 2,5% du PIB enregistré en 2021.

Le secteur primaire en méforme en 2022 !

En 2022, les activités non agricoles devraient enregistrer une valeur ajoutée en accroissement de près de 3,6% en 2022 au lieu de 4,1% en 2021, attribuable, notamment à une poursuite de récupération du secteur tertiaire sous l’effet du redressement des services marchands, particulièrement ceux du tourisme, du transport et du commerce en raison de l’ouverture prévue des frontières en 2022. Le secteur tertiaire devrait connaître une croissance de 3,7% en 2022 au lieu de 4,1% attendue en 2021.

Le secteur secondaire devrait, de son côté, continuer d’afficher une valeur ajoutée en raffermissement, affichant une croissance de 3,4% en 2022, en raison, notamment, de l’amélioration des secteurs du BTP, des mines et des performances des industries de transformation, en liaison principalement avec l’amélioration attendue de la demande extérieure.

Le secteur primaire devrait, sous l’hypothèse d’un scénario moyen de la production céréalière et de la consolidation de celle des autres cultures agricoles et de l’élevage, dégager une valeur ajoutée en baisse de 2,9% après un rebond de 17,5% en 2021.