Affaires
« Le monde a besoin d’un leadership d’un genre nouveau »
La fondation met en compétition un prix pour récompenser le leadership. Le lauréat sera élu par ses concitoyens sur la base de ses travaux, de son éthique et de la pertinence des oeuvres réalisées pour le développement social. L’objectif est d’agir efficacement sur les questions de la migration de masse, le changement climatique et l’émergence d’une technologie capable de transformer notre futur commun.

La Fondation Tällberg a convié 40 leaders et experts de par le monde afin de débattre et d’échanger autour du thème de la migration, ainsi que les multiples défis qu’elle impose. Tenue à Tanger du 10 au 12 mai dernier, cette réunion a également été l’occasion d’officialiser le lancement de l’Eliasson Global Leadership Prize, doté d’une valeur de 50 000 dollars américains, visant à récompenser les efforts fournis par des leaders engagés dans le développement social. Alan Stoga, président de la fondation, explique la démarche.
En quoi consiste l’Eliasson Global Leadership Prize ?
Nous pensons, chez la Fondation Tällberg, que le monde a aujourd’hui besoin d’un leadership d’un genre nouveau. Les sociétés ont besoin de leaders qui soient capables d’actionner le changement, de faire preuve d’éthique et de courage, et dont le travail recèle un potentiel d’impact au niveau global. Nous avons bien conscience que cela relève de l’idéal. Ceci étant, c’est pour chercher à se rapprocher de cet idéal que l’Eliasson Global Leadership Prize a été mis en place voilà cinq ans, dans le but de donner l’occasion à tous et à toutes de se faire élire par ses concitoyens sur la base de ses travaux, de son éthique et de la pertinence des œuvres réalisées.
Pour quel objectif ?
L’objectif est de récompenser le leadership tel que nous le définissons, en encourageant les individus, partout dans le monde, à s’exprimer sur le leadership en nommant une personne qu’ils jugent porteuse des qualités précitées. Notons que le nom donné au Prix est celui d’un des plus grands diplomates de notre temps, en l’occurrence Jan Eliasson’s, qui s’emploie, au sein des Nations Unies et en Suède, à faire du monde un meilleur endroit pour y vivre.
Comment la Fondation identifie-t-elle ses cibles ?
Nous vivons dans une époque particulière. Le monde change à une vitesse fulgurante, ce qui crée à la fois risques et opportunités. Ce que nous nous efforçons de faire est de saisir ces opportunités afin d’agir efficacement sur les questions de la migration de masse, le changement climatique et l’émergence d’une technologie capable de transformer notre futur commun. Notre ambition est ainsi de comprendre ces problématiques et d’y apporter un début de réponse en investissant dans les individus suffisamment ingénieux et courageux pour y faire face. Nous ne sommes pas un think tank, mais une fondation qui va directement à la rencontre de ces individus, et qui les aide à concrétiser leurs idéaux.
Que souhaitez-vous développer au Maroc et en Afrique ?
La tenue de notre dernière réunion à Tanger a été le fruit d’un choix réfléchi, celui d’un pays, le Maroc, qui se positionne en leader africain sur les questions de la migration. Nous sommes impressionnés par ce que nous avons décelé en termes de volonté d’agir et de détermination. Des qualités aujourd’hui rares. Le Maroc est un vecteur mondial du changement. Nous espérons vivement que nous recevrons un maximum de profils de leaders marocains et africains, afin de voir ce que l’on peut réaliser ensemble. Nous accordons une importance particulière au continent africain puisque les problématiques actuelles définiront à quoi ressemblera le monde en 2030 ou en 2050.
[tabs][tab title = »La Fondation Tällberg en bref »]Fondée en 1981, la Fondation Tällberg, basée à New York et à Stockholm, a été créée afin de penser les principales problématiques de notre ère de manière différente. Plaçant les actions entreprises par les individus au centre de son approche, la fondation cherche à récompenser, chaque année, un leader identifié par ses pairs comme porteur d’un projet ou d’une initiative ayant un impact social global. L’Eliasson Global Leadership Prize a ainsi été mis en place pour aider des leaders dans la réalisation de leurs projets. Cette année, le Prix a été promu dans des pays comme le Maroc, l’Egypte, le Ghana, le Kenya, l’Allemagne, le Royaume Uni, l’Espagne, la Suède et les Etats-Unis. Alan Stoga, président de la fondation, a confié à ce sujet que «durant ces dernières années, nous avons reçu toutes sortes de candidatures: des scientifiques, des éducateurs, des politiciens, des artistes et bien d’autres». Ces profils répondent, selon Stoga, à la définition du leadership établie par la Fondation, laquelle définition «ne reconnaît aucune barrière». Pour lui, le souhait du management de Tällberg est de recevoir des nominations de ce type en provenance du Maroc et du reste des pays africains. Que ce soit la crise de la croissance ou celle du climat, les participants aux réunions de Tällberg sont des penseurs, économistes, philosophes, savants, écologistes, poètes, etc., rassemblés autour d’un même objectif: celui de trouver des réponses aux problématiques qui estropient le développement humain et social des sociétés du monde.[/tab][/tabs]
