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Affaires

Le Maroc compte une agence bancaire pour 9 500 habitants

A fin 2008, le réseau bancaire totalisait 3 138 guichets.
Banque populaire, Attijariwafa bank et BMCE sont en tête.
Le Grand Casablanca rassemble 30% des guichets bancaires, suivi de Rabat-Salé et Tanger-Tétouan.

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Ces dernières années, dopé par une concurrence acharnée entre les banques, le réseau d’agences enregistre une progression significative, qui trouve son illustration dans les années 2007 et 2008, pendant lesquelles les nouvelles ouvertures ont frôlé les 400. C’est en gros ce qui ressort du dernier rapport sur les implantations bancaires publié par la direction de la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib (BAM). Avec 3 138 agences à fin 2008 (hors banques offshore), ce réseau s’est élargi de 392 nouveaux guichets durant l’année étudiée. Cette évolution est à attribuer exclusivement aux banques commerciales de la place. Avant d’en analyser la nature et la répartition, un point sur le cumul des implantations par établissement bancaire et par région s’impose pour avoir un aperçu global sur la structure du réseau bancaire marocain.

Deux guichets ont définitivement fermé en 2008
De prime abord, le réseau de la Banque populaire (BP) demeure le plus important avec 746 guichets répartis sur le pays, soit 23,8% du total. Il est suivi par Attijariwafa bank (AWB) qui compte 701 agences (22,3%). BMCE Bank occupe pour sa part la troisième place avec 494 points de vente (15,7%), devant le Crédit Agricole du Maroc (CAM) qui compte 297 guichets (9,5%) et la Société Générale 279 (8,9%). Crédit du Maroc (CDM) est quant à lui classé sixième, son réseau étant composé de 234 guichets (7,4%), soit un de plus que la BMCI. Le CIH clôture enfin le classement des banques commerciales avec 131 agences à fin 2008 (4,2%).
Par région, le Grand Casablanca compte le plus grand nombre d’agences et succursales bancaires dans le pays avec 933 guichets, soit près de 30% du total. AWB y est la plus présente avec 230 points, à côté de BMCE Bank (170) et de la Banque populaire (141). Les filiales de banques françaises occupent pour leur part les 4e, 5e et 6e places dans la région, avec 117 pour la Société Générale, 98 pour la BMCI et 82 pour le CDM. A Rabat-Salé Zemmour-Zaër, qui compte 343 guichets, le classement change, puisque la BP arrive en tête avec 77 agences. Elle est suivie respectivement par AWB (69), BMCE Bank (55) et le CAM (33). La Société Générale est cinquième dans la région (32). Elle est suivie par la BMCI (27) et le CDM (23).
La BP est classée première également à Tanger-Tétouan avec ses 73 agences, soit plus du quart des 272 que compte la région. AWB et BMCE Bank restent là aussi deuxième et troisième (respectivement 62 et 41 guichets), suivies cette fois-ci par la Société Générale (25), la BMCI (21), le CAM et le CDM (18 chacun). Pour les autres régions, l’Oriental arrive en 4e position avec ses 268 agences, suivi par Souss-Massa-Draâ (244), Marrakech-Tensift-Al Haouz (197) et Meknès-Tafilalet (169).

Des investissements lourds, alors que le marché croît plus faiblement qu’avant
Sur un autre plan, si la Banque populaire reste la première en termes de nombre de guichets, pour ce qui est des ouvertures, c’est un autre classement qui se dégage. AWB est en effet l’établissement qui a ouvert le plus d’agences en 2008 (99, soit à peu près son objectif annuel qui est de 100). Il est ainsi en train de réduire l’écart qui le sépare de la BP, classée troisième en termes d’ouvertures avec 50 nouveaux points de vente. BMCE Bank est également agressive en matière d’extension du réseau, la filiale du groupe Benjelloun ayant ouvert 84 nouvelles agences en 2008, soit le deuxième plus grand nombre d’ouvertures sur l’année. Et surprise, le CAM ne ménage pas non plus ses efforts sur ce registre puisqu’il a mis en place 45 nouveaux guichets, soit la quatrième performance du secteur. Il est suivi par le CDM (39 nouvelles agences), la Société Générale (36), le CIH (21) et enfin la BMCI (18).
Notons par ailleurs que seuls deux guichets ont été fermés en 2008, l’un appartenant à AWB situé dans la localité de Ras El Ma, à Fès, et l’autre au CAM à Médiouna près de Casablanca.
Ces ouvertures, dont le rythme s’accélère chaque année, ne peuvent être que bénéfiques pour une population encore sous-bancarisée qui a besoin d’accéder à plusieurs services de grande utilité tels que le crédit et la bancassurance -on ne compte encore qu’un guichet pour 9 500 habitants. Elles s’inscrivent également dans une stratégie de croissance indispensable permettant aux banques de faire face à une concurrence de plus en plus rude et d’accélérer le rythme de collecte des dépôts et de distribution des produits. Seulement, ces ouvertures sont opérées actuellement dans un contexte difficile, marqué par un resserrement de liquidités sur le système bancaire et une réglementation qui contraint les banques à disposer de fonds propres conséquents pour se conformer aux règles prudentielles en vigueur sur le plan international. Quand on sait que l’ouverture d’une agence coûte au moins trois millions de dirhams, le poids d’un tel investissement est sans doute lourd pour des établissements qui ont à composer avec plusieurs autres contraintes. Et si les levées de fonds auxquelles ils procèdent régulièrement permettent de poursuivre cet effort, se pose la question de la rentabilité de ces investissements dans un marché caractérisé par le renversement du cycle de crédit et le tassement de la croissance des dépôts.