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Le CIH prépare une émission portant sur un milliard de DH

Il s’agit de la troisième opération de titrisation n Après une perte de 2,25 milliards de DH due aux efforts de provisionnement, les fonds propres s’établissent à – 1,2 milliard.

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Après Crédilog I, en 2001, pour un montant de 500 MDH, et Crédilog II, en 2003, pour 1 milliard de DH, le CIH est en passe de réaliser sa troisième opération de titrisation. Un paquet de créances hypothécaires d’un montant d’un milliard de DH sera cédé, dans les jours à venir, à un nouveau Fonds commun de placement en titrisation (FCPT) dont la société gestionnaire-dépositaire sera, bien entendu, Maghreb Titrisation (filiale commune du CIH et de la CDG), la seule du genre au Maroc. Cette émission pourrait avoir pour objet l’allègement du poids de la dette onéreuse (4,8 milliards de DH à fin 2003) de la banque. Rappelons que, dans la foulée de la préparation de ces deux opérations, le CIH avait reporté son assemblée générale ordinaire, en vue de se donner plus de temps pour réfléchir sur les ajustements éventuels à apporter à son résultat net 2003 (-559 MDH) annoncé trois mois plus tôt.
Effectivement, au lieu de lisser l’effort de provisionnement jusqu’en 2006 (nouvel horizon du plan qui devait initialement être achevé en 2007), les dirigeants ont mis le paquet pour nettoyer les comptes. Ainsi les dotations aux provisions sont portées à 2,69 milliards de DH. Ce qui se traduit par une perte de 2,25 milliards. En définitive, la banque se retrouve avec des fonds propres négatifs de l’ordre de -1,2 milliard de DH. Une nouvelle recapitalisation est donc obligatoire. Ce ne sera peut être pas programmé dans l’immédiat. Le CIH a jusqu’en fin 2005 pour le réaliser. Mais, d’ores et déjà, les supputations sur le montage qui sera proposé vont bon train.

Des difficultés à percer dans le segment des particuliers
Quoi qu’il en soit, force est de relever aujourd’hui que le problème du CIH n’est pas tant la mobilisation de mannes conséquentes de refinancement que la transformation de ces dernières en emplois productifs, notamment en crédits sains à grande échelle. Le retard affiché par rapport aux objectifs initiaux du plan de redressement s’explique d’ailleurs, en grande partie, par l’incapacité de la banque à se montrer performante dans le segment de la clientèle des particuliers, axe déterminant de sa nouvelle stratégie.
Au demeurant, on pourrait tout au plus saluer la poursuite sereine de la mise en application des mesures préconisées par le plan de sauvetage malgré un contexte mouvementé. Mais ces manœuvres bilantielles, pour pertinentes et utiles qu’elles soient, ne sont nullement suffisantes. Elles ne sauraient exempter le CIH de réaliser une montée en puissance significative de ses produits d’exploitation bancaires. Car, même dans l’hypothèse où on le délesterait de son portefeuille de créances en souffrance, le pari de la rentabilité et, partant, de la pérennité, est loin d’être une partie de plaisir face à des banques privées qui ont déjà pris le large. Et si la persévérance est somme toute louable, les dirigeants de la banque publique doivent aussi garder à l’esprit que régler les problèmes du passé ne dégage pas forcément l’avenir