Affaires
L’administration en ligne en 2007
Après des tentatives chaotiques, un plan chiffré et daté
a été lancé.
Les slogans qu’on nous a servis sur l’adminis-tration qui s’informatise ont fait leur temps. Aujourd’hui, le département de la Moder-nisation des secteurs publics vient de finaliser le plan pour la mise en place d’une véritable administration élec-tronique. Cette ambitieuse entreprise, baptisée «Idarati» (Informati-sation des départe-ments administratifs et leur mise en réseau adéquat via les technologies de l’information), a l’avantage de bien définir ses objectifs et les moyens d’y parvenir. Elle s’offre même le luxe d’avoir un échéancier et un budget de 62 MDH pour mener à bien son programme qui devrait commencer à donner ses fruits entre 2007 et 2011, avec l’implémentation et la réalisation du schéma directeur de l’administration électronique. Il faut dire que les réalisations auxquelles on a abouti jusque-là sont faibles. Un récent rapport du Département chargé de la poste et des technologies de l’information stigmatise le manque de vision globale sur l’utilisation des technologies de l’information au sein de l’appareil administratif (le Maroc investit 550 MDH/an dans les TI, ce qui représente 0,9 % du budget global de l’Etat). Seuls 2,8% des fonctionnaires disposent d’un PC Voici quelques appréciations illustrant la situation actuelle : le nombre de fonctionnaires disposant d’un PC ne dépasse pas 2,8 % de l’ensemble et moins de 20 % de ces PC sont connectés à un réseau. Moins de 0,3 % des fonctionnaires sont spécialisés dans les TI, et la formation continue en la matière est inexistante. 39 % des administrations possèdent un site interne contre 26 % pour les offices et 11 % pour les collectivités locales… Le projet Idarati, à partir des carences relevées, délimite le programme qui doit aboutir, entre autres, à l’«offre d’un service public électronique rapide et à moindre coût et surtout le passage d’une gestion adminis-trative utilisant le papier à la mise en ligne de la documentation et des données à caractère public…». Bref, c’est la démocrati-sation des services, la réduction des coûts, la disponibilité des services (7/7 et 24/24…). Le citoyen devrait pouvoir obtenir tous les services publics auxquels il a droit en s’adressant à n’importe quelle administra-tion de front office, indépendamment de toute contrainte territoriale ou de domicile, sans fournir aucune information le concernant et qui se trouve déjà entre les mains d’une quelconque administration… Ce vaste projet n’est pas utopique et un programme d’action en garantira la réalisation. Dès 2004, on aura assis les bases de la stratégie nationale. Entre 2005 et 2006, études, planification et programmation seront réalisés et la période entre 2007 et 2011 verra la mise en Å“uvre du plan d’action avec un suivi de l’exécution de son calendrier
