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La SOMED compte acquérir 18% de plus dans le capital d’Amendis

Elle contrôlera 33 % d’Amendis après le rachat des parts que détenait Hydro Québec International.

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Onsavait depuis quelques mois que le capital d’Amendis (800 MDH), société concessionnaire de la distribution de l’eau et de l’électricité de Tanger et Tétouan, était sujet à évolution malgré la récente création de l’entreprise et les engagements pris par les quatre fondateurs vis-à-vis des autorités marocaines. Le pas a été franchi ces dernières semaines. La Vie éco vient d’apprendre, auprès d’une source proche du dossier, que la Société Maroc Emirates Arabes Unis de Développement (SOMED), qui détenait dès le départ 15 % d’Amendis, entend se renforcer dans le capital en acquérant les 18 % d’Hydro Québec International (HQI).
En recoupant cette information avec celle dont nous avons déjà fait écho (cf la Vie éco du 31 juillet 2003 : «L’ONA entendrait se désengager d’Amendis»), nous pouvons affirmer aujourd’hui que les deux fondateurs, l’ONA (actionnaire à hauteur de 16%) et HQI – pour des raisons de redéploiement stratégique à l’étranger – ont manifesté leur volonté de se désengager depuis au moins début 2003. Se déroulant sur plusieurs mois, les tractations ont dégagé deux pistes de sortie.
Pour le groupe marocain, non tenu par une clause de préemption, l’option de cession en dehors du tour de table a été privilégiée dès le départ pour maximiser la plus-value de sa mise initiale de 128 MDH.
Quant à l’opérateur québécois, il a dû respecter le pacte d’actionnaire le liant à Vivendi Environnement en lui cédant ses 18 % mais avec une plus value, tout de même, de l’ordre de 30 MDH, ce qui correspond selon nos estimations au TRI (taux de rendement interne) intéressant de 12 %, prévu à l’origine. L’opérateur français, qui contrôle déjà Amendis à hauteur de 51%, n’aurait fait l’acquisition que dans l’optique d’un portage pour un futur détenteur. C’est ainsi que la SOMED serait parvenue à un accord avec Vivendi Environnement, en ce début d’automne, pour reprendre ce paquet de titres et accroître du coup sa participation au capital d’Amendis à 33 %. Le montant de la transaction, dont le règlement devrait se faire incessamment, n’aurait pas été dévoilé.
La SOMED, qui est souvent présentée comme un modèle de réussite du partenariat maroco-émirati, serait ainsi en passe d’opérer un virage stratégique dans sa politique d’allocation des actifs après avoir longtemps fait du tourisme son principal moteur de développement et des participations minoritaires dans l’industrie, les holdings et le secteur bancaire, un foyer stable de revenus.

L’Etat n’a tiré aucun bénéfice de la présence d’HQI dans Amendis

Pour ce qui est du financement, la SOMED reste fidèle à sa politique de «zéro-dette». Elle vient de porter son capital en 2003 de 300 MDH à 950 millions. Bien évidemment, cette manne servira à financer aussi d’autres projets comme la récente acquisition de l’hôtel Hilton de Rabat pour près de 300 MDH. Tous les actionnaires auraient suivi sans hésiter cette levée de fonds et un responsable du groupe BCP, qui a préféré gardé l’anonymat, nous a même affirmé que «sa banque, quoique largement minoritaire avec moins de 3 %, est assez satisfaite de la régularité des bénéfices nets et du dividende généreux distribué par cette participation. Alors, pourquoi ne pas être au rendez-vous?». La seule partie qui ne l’est apparemment pas est l’Etat marocain qui semble ne pas bien verrouiller les contrats de concession de services publics. Car, concrètement, qu’a-t-il tiré de l’éphémère présence de HQI dans la capital du concessionnaire censé apporter un savoir-faire, mis à part peut-être une petite taxe sur la conséquente plus-value que cet opérateur a engrangée avant même de défaire réellement son baluchon au Maroc. Le jeu en valait-il la chandelle ?