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Affaires

La Douane serre la vis, le textile s’inquiète

Des exportateurs se plaignent auprès du Premier ministre
A l’Administration des douanes, un seul mot d’ordre : la loi, toute
la loi et rien que la loi.

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Au lendemain de l’annonce de la conclusion de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis, le Premier ministre avait tenu une série de réunions avec les industriels de divers secteurs pour leur expliquer le contenu de l’accord. Lors d’une de ces réunions, les textiliens, notamment, avaient fait état de leurs inquiétudes par rapport à certaines difficultés rencontrées en douane. De quoi s’agit-il ? Au ministère du Commerce et de l’Industrie, qui vient d’ailleurs de constituer une commission pour étudier la question, on explique que «les industriels se plaignent d’un manque de souplesse de la douane, notamment en ce qui concerne la régularisation des dossiers d’admissions temporaires relatifs aux intrants (AT)».
Auprès de l’Administration des douanes, Mohamed Ezzahaoui, directeur de la facilitation et de l’informatique, s’étonne d’un tel débat car, dit-il : «Il n’y a pas eu de changement de méthode de travail, dans la mesure où nous continuons d’accorder aux exportateurs toutes les facilités et régimes auxquels ils ont droit». Tout en reconnaissant que «la situation des entreprises, notamment en ce qui concerne les régimes économiques en douane et plus spécialement les AT, est gérée de manière rigoureuse», il précise que «la douane ne fait qu’appliquer la loi».

Six dossiers AT en moyenne à apurer par semaine au lieu de deux auparavant

Apparemment, cette rigueur n’a pas été du goût des textiliens. Certains disent s’être retrouvés depuis deux mois avec pas moins de six dossiers AT à apurer par semaine alors qu’ils avaient l’habitude d’en apurer un ou deux.
Pour un membre de l’Amith, ce nouvel épisode des AT n’est que l’arbre qui cache la forêt. Il explique que «tout le système des régimes économiques en douane doit être revu car, avec le mode de fonctionnement actuel, ils constituent plus un facteur de blocage qu’une facilité accordée à l’exportateur». Et pour cause, «le suivi et la surveillance des dossiers des AT, poursuit-il, constituent une charge administrative lourde pour l’entreprise sans parler du risque financier quand, pour une raison ou une autre, les matières premières ne sont pas réexportées».
Au moins, sur les insuffisances des régimes économiques en douane, professionnels et Administration sont d’accord. D’ailleurs, «une réflexion avait été engagée depuis quelques mois sur la refonte de ces régimes et leur fonctionnement et nous tentons de la faire aboutir», rassure Mohamed Ezzahaoui. C’est ce qui explique la montée au créneau des industriels qui, peut-être, craignaient qu’après le changement de direction à la Douane, cette refonte soit oubliée. A la Douane, on assure que non. Mais en attendant que la réforme soit mise en place, les exportateurs devront s’accommoder des petits désagréments