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Affaires

Kounouz Biladi, l’offre ne suit pas

L’offre de chambres est limitée et inégalement répartie
selon les destinations
De nombreux professionnels du tourisme estiment que l’opération doit être
repensée.

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«Kounouz Biladi», l’opération de promotion destinée à encourager le tourisme intérieur, qui en est à sa 5e édition (1er avril-9 mai), est diversement appréciée par les professionnels, hôteliers et agents de voyages qui y participent. Si l’idée de faire émerger un marché intérieur du voyage et du tourisme et d’habituer les Marocains à s’adresser au circuit organisé pour leurs vacances est jugée bonne, sur le terrain, il reste beaucoup à faire. En effet, malgré les efforts sur les prix consentis par les hôteliers et par la RAM sur certaines destinations (Agadir et Ouarzazate), la plupart des professionnels jugent l’opération peu intéressante dans la mesure où, face à une demande boostée par le package (avion plus hôtel), l’offre restait plutôt limitée.

A Agadir, la moitié des lits réservés à l’opération restent inoccupés
Pour ce qui est de l’avion, les remarques qui reviennent le plus souvent sont l’insuffisance des places allouées à ce produit sur les vols RAM à destination de Ouarzazate et d’Agadir. De même, les professionnels auraient aimé qu’une telle promotion soit généralisée vers des destinations comme Tanger, Oujda ou Nador.
De manière générale, l’offre en chambres est inégale, selon les régions. À titre d’exemple, sur Agadir, qui est en période de basse saison, la plupart des hôtels contactés affirment avoir vendu, durant la première semaine (vacances scolaires), moins de la moitié des chambres réservées à l’opération ont été occupées, soit en moyenne 10 chambres par-ci, 15 par-là.
Ceci, sans parler des petits couacs constatés en raison du manque de précision de certaines dispositions. «Pour l’anecdote, raconte ainsi un hôtelier, un enfant de moins de deux ans qui voyage avec ses parents bénéficie de la gratuité de l’hébergement dans la chambre des parents, mais pas de celle du petit-déjeuner». Autre exemple: un couple qui voyage avec deux enfants de deux et quatre ans se retrouve avec une équation à résoudre : le lit du petit, installé dans la chambre des parents, est compris dans le forfait, mais que faire du deuxième enfant, quand l’hôtel refuse d’installer un lit supplémentaire ? Tout cela pour dire que le Marocain voyage en famille, parfois élargie, et qu’il a besoin d’une infrastructure adaptée à son mode de vie.
Des mesures dans ce sens sont attendues dans le cadre du plan d’action pour le développement du tourisme intérieur que le ministre du Tourisme, Adil Douiri, va dévoiler la semaine prochaine.
Dernière remarque sur le déroulement de cette opération : il apparaît que la logique économique n’a que faire des promotions. Preuve, s’il en fallait une, c’est que les établissements hôteliers de Marrakech sont quasiment absents de l’opération. Et pour la dernière semaine d’avril, qui coïncide avec les vacances scolaires en France, la plupart des hôteliers de Ouarzazate annoncent déjà qu’ils auront du mal à caser les nationaux dans le cadre de Kounouz Biladi. Alors pourquoi ne pas limiter les opérations de promotion aux seules destinations qui en ont besoin ? .