Affaires
Décarbonation : Un levier de compétitivité
Le Maroc veut faire de la décarbonation un avantage compétitif. Que ce soit du côté des autorités publiques ou encore des opérateurs privés, tout le monde est mobilisé pour réussir ce pari.

Le Maroc n’a pas attendu l’instauration de la taxe carbone par l’Union européenne pour s’inscrire dans un processus de décarbonation de son tissu industriel. D’autant qu’il s’agit, pour le Royaume, de respect des engagements pris pour la protection de l’environnement. Pour autant, cette décarbonation a pris un élan particulier ces dernières années.
Pour nombre d’entreprises exportatrices, elle s’est installée au cœur des préoccupations à la veille de l’échéance taxe carbone aux frontières européennes. L’enjeu est tel quand on sait que 64% des exportations marocaines sont justement destinées au marché européen. En effet, si d’aucuns appréhendaient cet état de fait, craignant que cette taxe soit une «contrainte», les responsables marocains y voyaient plutôt «une opportunité» que le tissu industriel national se devait de saisir.
Surtout que le pays peut se prévaloir d’une longueur d’avance, en raison notamment de ses capacités de production des énergies renouvelables qui plus est à bas coût. De même que les entreprises marocaines se sont toujours montrées confiantes quant à leur capacité de faire de la décarbonation un avantage compétitif plutôt qu’une contrainte rédhibitoire.
En mode action…
D’ailleurs, dans les efforts consentis pour sortir gagnant devant ce défi, la mobilisation était et reste de mise. Que ce soit au niveau des autorités gouvernementales ou encore du côté des opérateurs économiques. Nombreuses sont les opérations de sensibilisation qui ont été menées dans ce sens auprès des industriels.
On doit encore se rappeler que la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), qui compte parmi ses structures une «Commission Économie verte et décarbonation», avait élaboré, en 2022, un «Guide de la décarbonation» avec le soutien de la Banque européenne d’investissement (BEI) et de l’Union européenne (UE), et ce, dans le cadre de la composante «Assistance technique» de leur programme Trade and Competitiveness.
Un guide qui propose, en fait, «un parcours détaillé et modulable pour accompagner les entreprises marocaines dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi de leur stratégie de décarbonation». L’idée maitresse étant de «favoriser la montée en puissance des énergies vertes» par le recours des entreprises aux EnR et à l’efficacité énergétique.
Dans le sillage de ces efforts, la Bourse de Casablanca a procédé, tout récemment, à la signature de la charte Qualit’Air dont l’objectif est de mobiliser son écosystème en faveur de la protection de l’environnement et du financement vert, particulièrement en mobilisant les entreprises cotées en faveur de la décarbonation.
Pour rappel, le Royaume dispose, depuis 2021, d’une stratégie nationale de développement à faibles émissions. Au cours de cette même année, et à l’initiative de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, le ministère de la Transition énergétique ainsi que celui de l’Industrie, la CGEM, l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique et l’Institut marocain de normalisation avaient signé une convention-cadre pour accompagner les acteurs économiques marocains dans cette transition bas-carbone.
Et pas plus tard que cette semaine, lors d’un side-event en marge de la COP28, la Fondation Mohammed VI, en sa qualité de fédérateur et de catalyseur de l’ensemble des efforts des différents acteurs au niveau national (départements ministériels, secteur privé, territoires et autre société civile), a mis en avant les actions concrètes de réduction des émissions de carbone menées au Maroc. C’est dire que le Royaume avance de manière sereine et encadrée sur la voie de la décarbonation.
