Affaires
Cotisations à la CMR : bientôt relevées de 2%
L’augmentation est en fait de 6 % sur trois ans (2004-2006), à raison
de 2 % par an.
Pour anticiper le déficit dont va souffrir la Caisse marocaine des retraites (CMR) à partir de 2007, le gouvernement a proposé de relever les cotisations de 6 % entre 2004 et 2006, à raison de 2 % par an. Répartie à parts égales entre l’Etat (1 %) et les salariés (1%), cette hausse, introduite dans le projet de Loi de finances, a fait l’objet d’une discussion approfondie – qui a duré 3 jours – entre le Premier ministre et cinq centrales syndicales : UMT, CDT, UGTM, FDT (Fédération démocratique du travail) et l’UNTM (Union nationale du travail au Maroc).
Selon un des participants, cette mesure est destinée à prévenir les difficultés qui risquent de se poser rapidement si rien n’est fait d’ici la mise en place d’une réforme globale des régimes de retraite au Maroc, actuellement à l’étude. L’un des arguments avancés par le Premier ministre pour convaincre ses interlocuteurs était qu’il valait mieux décider aujourd’hui d’une augmentation légère plutôt que de devoir y recourir brutalement le moment venu. D’autant que, a-t-il expliqué à ses partenaires, les fonctionnaires ne devraient pas trop ressentir cet ajustement, puisque ce dernier coïncide avec les augmentations de salaires (des enseignants, des administrateurs, des professeurs universitaires…) décidées dans le cadre du Dialogue social.
L’impact de cette hausse pour le Trésor est de 400 MDH/an
Même si des syndicats ont émis quelques observations, en particulier sur le mode de gestion de la CMR, tout le monde est d’accord sur le principe de renflouer la caisse pour la préserver. Avec la politique des départs à la retraite, le non-remplacement des partants, le recrutement au compte-goutte dans l’administration et l’arrivée tardive des diplômés sur le marché de l’emploi, le ratio cotisant-retraité a tendance à se détériorer. En 1983, ce ratio était de 12 actifs pour un retraité ; aujourd’hui, il est de 5 actifs pour 1 retraité. En 2020, les projections donnent 1 actif pour 1 retraité. Quand on sait que, parallèlement, l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, grâce aux miracles de la médecine, nul besoin d’être un expert pour savoir que, à ce rythme, la source ne tardera pas à tarir.
Ce qui ajoute à la difficulté de la situation (à venir, puisque, pour l’heure, les comptes, nous dit-on, sont équilibrés), c’est, explique-t-on à la CMR, le fait que cette caisse «offre des avantages» (comme le fait de tenir compte du dernier salaire pour le calcul de la pension) que ne justifient pas vraiment le niveau de cotisation et la situation actuelle mais surtout future de l’emploi et de la démographie.
Pour l’Etat, cette mesure se traduira par une enveloppe supplémentaire de 400 MDH qui viendra s’ajouter aux 4,7 milliards de dirhams aujourd’hui acquittés au titre de la part patronale
